Dans ce monde marqué par les liens complexes de la domination coloniale, il est important de reconnaître et de démanteler les structures et les mentalités qui continuent de nourrir l’oppression et l’injustice. C’est dans cet esprit que nous annonçons la tenue d’un Mois Décolonial à Rennes, un espace dédié à la réflexion, à la remise en question et à l’action, pour un avenir plus égalitaire et plus juste.

Le concept de colonialité du pouvoir, nous invite à nous intéresser aux racines profondes de la domination et de l’exploitation qui persistent dans nos sociétés. Anibal Quijano [1] nous rappelle que la colonialité ne se résume pas à la simple occupation territoriale, mais concerne également des formes de dominations économiques, artistiques, scientifiques, culturelles et politiques.

Les luttes antiracistes et féministes, anticapitalistes et queers sont, pour nous, décoloniales dans l’âme de notre organisation. Ces injustices subie sont les stigmates d’un système colonial qui perdure dans ses manifestations contemporaines, instaurant des hiérarchies de pouvoir.

Le projet de la Modernité porte l’idée d’une aliénation par le consumérisme et la destruction progressive du Vivant. Pour notre confort au Nord, les Suds doivent partir en cendres, en sang et en fumée. Pour que nous puissions respirer, il faut qu’ils étouffent. Ces massacres sont le résultat direct des politiques impérialistes et extractivistes menées par des grandes puissances telles que les États-Unis, la Chine et la Russie, la Grande-Bretagne ou la France, qui cherchent à maintenir leur domination, sans responsabilité ou équilibre, à travers le monde. Ils pillent et ravagent et emportent les richesses, ils laissent des terres dévastées et des sociétés en lambeaux, puis ils érigent des murs et des barbelés pour se “protéger” contres les personnes rescapées des catastrophes dont ils sont les premiers responsables. La “libre circulation” elle est pour eux ! La Planète et ses ressources sont aussi pour eux, le reste du monde est sommé de disparaitre (en méditerrannée ou dans les bidonvilles en marge des grandes villes du Nord).

De l’Algérie à la Palestine, du Congo à l’Arménie, du Yémen au Brésil , combien de génocides et d’écocides faudra t-il pour qu’enfin la nécessité d’un autre rapport au monde s’installe ?

En France, les “valeurs” de la République affichées aux frontons des institutions ne sont que de lointaines intentions : de l’école au logement, de la police à la justice, de la santé au travail, les discriminations structurent la “société des Lumières” et le “pays des droits de l’Homme”. Les enfants des descendants des colonisés, notamment celleux des quartiers populaires, subissent le même traitement que leurs aïeux.En 2023, pour ne prendre que les faits tragiques les plus remarqués (alors que la liste serait longue et interminable), il y a eu le meutre de Nahel, qui rappelle que la police tue des enfants noirs et arabes de ce pays. Il y a eu ” l’abaya” qui rappelle que ce pays discrimine des filles et femmes musulmanes ou suposées. Il y a eu les déplacements forcés et leharcèlement continue des personnes réfugiées maintenues sans papiers et sans accès aux droits élémentaires, et qui prend une tournure laide, horrible et tragique à Mayotte.

Nous nous tenons en solidarité de toustes celleux qui doivent faire face à une triple domination : capitaliste, patriarcale et coloniale et qui luttent pour leur libération, leur émancipation, le respect de leur récit et de leur dignité.

Le Mois Décolonial à Rennes sera un espace de dialogue, d’éducation et de mobilisation. Nous appelons chacun.e à se joindre à nous dans cette démarche collective pour la justice sociale, la solidarité et la libération.

Ensemble, décolonisons nos imaginaires,nos institutions et nos sociétés !

L’ARAR : Action Révolutionnaire Antiraciste RennaisePlus d’infos : @arar_decolonial

https://expansive.info/Decoloniser-mars-L-appel-des-damne-es-de-la-Terre-4398