LA CONCEPTION POLICIERE DE LA DEMOCRATIE : PAR LA DIRECTION DE RENNES II.

EVACUATION D’ETUDIANTS OCCUPANT LA PRESIDENCE PAR LA POLICE HIER, MERCREDI 28 FEV. VERS MINUIT.

Suite à l’assemblée générale de mercredi 28 février à propos de la proposition de réforme de l’université de Rennes II (qui sera soumise à référendum les 6, 7, 8 mars) une cinquantaine d’étudiants ont décidé d’aller à la rencontre de la direction de l’université vers 14h. Il s’agissait de demander à la présidence de se positionner publiquement sur l’esprit de cette réforme et de nous donner les moyens de garantir la régularité du référendum (par la mise à disposition d’une photocopieuse, d’assesseurs, la publicité des propositions et la participation du président à la prochaine assemblée générale).

Devant le refus de la direction, nous avons pris la décision vers 17h d’occuper le hall de la présidence afin qu’elle accède à nos revendications. Alors que cette même direction affiche son attachement aux valeurs de la gauche parlementaire qui, opportunément, fait mine de découvrir les principes de « démocratie participative » et de « référendum d’initiatives populaires », la présidence tente d’étouffer la délibération et la parole des étudiants en la ramenant à un simple bruit de fond, à une expression sans conséquence. Ainsi, la présidence pourra s’ériger en garant de « la démocratie » tout en n’accordant aucune espèce de valeur aux propositions des étudiants qui visent à défaire la nature oligarchique (gouvernement des « experts ») du fonctionnement de l’université et à faire exister le présupposé d’égalité de n’importe qui avec n’importe qui.

L’occupation s’est déroulée dans de bonnes conditions pour les personnels de service et pour les étudiants. Vers minuit, les membres de la direction de l’université ont fait appel aux forces de l’ordre pour évacuer les occupants. La police nationale et la B.A.C. ont expulsé les étudiants de leur université brutalement (coups de matraques, gifles…) et sans sommation.

Le recours aux forces de l’ordre par la direction de l’université pour ramener au silence la contestation de son pouvoir est sans précédent depuis au moins vingt ans à Rennes II. Elle est contraire au principe d’inviolabilité des universités par la police conquis par les plus antiques mouvements étudiants. Cette intervention est donc scandaleuse à plus d’un titre et ne peut être acceptée et banalisée. Nous appelons tous ceux pour qui ces principes ne peuvent et ne doivent pas être bafoués à se rassembler aujourd’hui, jeudi 1er mars à 18 h devant la présidence et à contraindre la direction de l’université à accéder à nos revendications.

6ème comité d’organisation du référendum.