« Au printemps 2005, Joëlle était sortie de prison depuis presque 1 an. Elle faisait la nique à la maladie à qui elle devait cette libération mais ignorait combien de temps elle tiendrait comme ça. Je suppose qu’elle a décidé de ne pas se laisser prendre au dépourvu. Elle m’a fait demander de la filmer, très vite, quelques jours plus tard seulement… pour qu’il y ait quelque chose d’elle à diffuser au cours de la campagne pour la libération des militants d’Action Directe, disait-elle. Mais j’ajouterais aujourd’hui que ce fut aussi pour laisser une trace du regard qu’elle portait sur son parcours, de la cohérence qu’elle y avait construit, de sa capacité à s’en éloigner pour l’interroger sans jamais le renier. Soutenue dans son récit par les questions d’Alain Pojolat et Pierre Jourdain, mais volontairement seule face à la camera, assumant ainsi la singularité de son propos, elle a livré non pas la verité ni même l’histoire d’Action Directe mais la sienne, telle qu’elle la voyait. Elle a eu raison de vouloir faire vite, malgré tous les défauts que cela occasionne et les lacunes, car c’est dans sa chambre d’hôpital que nous avons travaillé au montage de ce long monologue. Nous avons eu le temps de finir, toujours selon elle. Voilà l’histoire. »

Bonne projection,

Rossalinda -réalisatrice

Pot grignotage en fin de débat- Entrée libre, caisse de solidarité