Les duettistes Sarkoyal et Royalsy en tête, tous les candidats vous le promettent. Profitez-en ! C’est à la fois noël qui joue les prolongations et les soldes pendant les soldes. Profitez-en vite, ça s’arrête en mai et ça ne recommence que dans cinq ans. Alors vite, demandez-le ! Mieux, exigez-le ! Le programme électoral fait fureur, c’est le produit tendance de saison. Vous désirez quelque chose, n’importe quoi ? N’hésitez pas, foncez ! Tout est permis. Augmentation des salaires ? Évident ! Diminution des impôts ? Pas de problème ! Suppression de la misère ? Facile ! Et la gastro du petit, la révision des cinquante mille de la Clio, et la réservation du mois d’août à Berck-plage, je peux aussi ? En-fan-tin !

Une petite nuance tout de même avant de vous emballer trop vite. Le mot : programme. Ce mot, à lui seul, est tout un programme. De « pro », abréviation de « promener l’électeur » et de « gramme », unité de mesure du poids des promesses électorales.

Autre nuance. Souvenez-vous ! Lorsque vous étiez petit, avant les fêtes ou avant votre anniversaire, les cadeaux dont vous rêviez, les listes que vous faisiez. Souvenez-vous, le plaisir d’imaginer, la joie de l’irréel étaient plus importants que les cadeaux en eux mêmes. Vous saviez, à l’époque, qu’on ne peut tout avoir et vous vous doutiez un peu que le père noël était une invention des grands pour vous faire tenir sage. La nuance ? C’est que vous n’êtes plus des enfants.

Évidemment on peut passer outre et considérer que les mises en garde ne sont pas de saison. Qu’il faut laisser dans un coin les empêcheurs de tourner en rond, laisser grincher les grincheux. Et qu’importe si le rêve ne se réalise pas, l’essentiel n’est-il pas de rêver ? Évidemment, on peut.

Mais, n’est-il pas plus constructif de se dire qu’il n’y a qu’un seul programme qui tienne : celui du citoyen. Et c’est lui, le citoyen, qui doit le donner à ses élus et non pas le contraire comme actuellement. Tout le reste, le cirque et son train ne sont qu’écran de fumée pour dissimuler au peuple souverain (sic) qu’il n’est qu’un jouet entre les mains de la caste politique.

Cette caste qui devrait méditer cette vieille maxime clérocrate inventée aujourd’hui pour la cause : Mon père était marchand de fumée, un coup de vent l’a ruiné.

François Amanrich (Porte-parole du mouvement clérocratique)