Un dimanche sur le quai de jemmapes
Petit récit de ce que j’ai vécu en passant dimanche en fin d’après midi sur le camps des enfants de don quichotte.

J’arrive du coté république et décide de remonter le canal espérant peut être, engager la discute avec différents « acteurs » (reconnus ou non) de ce campement. J’assiste tout d’abord à la fin d’un concert de zikos descendant le canal sur une péniche. Après cette petite réjouissance pour mes oreilles, je poursuis mon chemin, ma premiere idée toujours à l’esprit. Je remonte donc les berges en direction de Stalingrad où je rencontre un grand nombre de tentes mais aucun de leur occupant. C’est alors que j’aperçois un peu plus loin sur un trottoir face au campement un petit groupe d’une trentaine de personnes. Je m’approche donc, espérant enfin entendre les voix de ce campement. A premiere vue, il s’agit d’une association « vegan » qui a pris l’initiative de distribuer de la bouffe végétalienne (pourquoi pas). Je vais donc m’informer et me joins aux personnes qui fourmillent autour d’une table où, chacun peut se servir à manger. J’entends alors un jeune homme qui s’agite en éructant qu’il faut partir affirmant : « vous n’avez rien à faire ici » vous n’avez pas demandé l’autorisation ». Les membres de l’asso lui demande alors qui il est et depuis quand il est propriétaire du trottoir (espace public). Ce dernier visiblement outré que l’on ne l’ait reconnu malgré ses multiples apparitions TV, répond : « mais enfin je suis Jean Baptiste, le frère d’Augustin ! le responsable du camp » et s’en va. A ce moment, il est clair que cette intervention a laissé un certain malaise autour de la table. J’entame la discussion avec un mal logé qui me dit que la bouffe est bonne autant que l’initiative quand, je ressens une bousculade dans mon dos. Je me retourne et me retrouve face à plusieurs armoires à glace (5 ou 6) lachés dans la rue, sans doute lobotomisé par leur petit propriétaire (notre premier assaillant qui les suit à quelques pas), et se jettent sur le groupe en proférant des insultes et menaces du style : « barrez vous les tapettes, on n’est pas là pour discuter mais pour cogner, ce lieu est à nous…). S’ensuit une bousculade où je n’arrive plus vraiment à entendre ni discerner qui dit quoi, qui fait quoi. Heureusement, plusieurs voix s’élèvent et proclament qu’ils veulent manger et si possible en paix. Quelques insultes fusent encore et le chefaillon suivi de ses sbires se retranchent sur le quai. La distribution se poursuit malgré cette intervention plus qu’autoritaire de ce qui ressemble à la milice du campement ; laissant malheureusement, à cet instant, un arrière goût de rance à ce qui aurait pu être un moment d’échange et de reconfort.

Que penser alors de ce petit groupe et de ce petit chef, sans doute autoproclamés, plus aptes à en découdre qu’à discuter quand il y’a désaccord ?

Que nous inspire le comportement de ces soi disant représentants du campement qui nous disent agir à la demande des SDF, en refusant la distribution de nourriture par une asso autre que la leur alors que beaucoup des SDF sont au même moment bien contents de cette initiative et surement conscients qu’un toit s’apprécie d’autant plus le ventre plein ?

Le marché de la misère est sans doute bien lucratif pour susciter ce type de réactions tant autoritaires qu’infantilisantes (sûrement pas pour rien qu’ils aient choisi le nom « enfants » de don quichotte).

Les Fiantes de Donkey Chiottes.