Le Collectif antifasciste du Morbihan un collectif d’organisations politiques et syndicales et d’individus regroupés pour :

– Mobiliser de manière unitaire pour dénoncer l’extrême-droite et l’empêcher de déverser son discours de haine.
Le CAM organise ou appelle à rejoindre les mobilisations contre l’extrême-droite.

– Echanger sur la structuration de l’extrême-droite locale
Le CAM suit l’évolution des partis (Rassemblement national, Reconquête), des syndicats” (La Cocarde, l’UNI, et des groupes (An tour tan, Civitas.…). Il documente les activités de ces groupes dans les médias et sur les réseaux sociaux et repère les interactions entre eux.
ll est attentif aux infiltrations dans les mobilisations sociales et aux discours confusionnistes.

– Organiser des évènements publics d’information
Le CAM organise des conférences sur des thèmes divers liés à l’extrême-droite.
‘’Le RN à l’assemblée” rappelait les prises de position nauséabondes de députés cherchant à lisser leur image, “l’extrême-droite et les droits des femmes et des LGBTQIA+” pointait la nature profondément patriarcale de l’extrême-droite malgré des tentatives de récupération pseudo féministe, “Ecofascisme” explorait ses liens avec certaines franges
de l’écologie…
Une prochaine conférence le 31 janvier explorera l’activisme d’extrême-droite sur internet.

– Développer et diffuser une culture de prudence et de protection
Dans un contexte où les agressions de militant-e-s se multiplient, telle que celle contre des syndicalistes à lorient en avril 2023, le CAM tente de développer et de diffuser une culture de la sécurité sur le terrain des manifestations et autres évènements publics militants comme sur le terrain numérique.

Etat des lieux de l’extrême droite en morbihan :

Partis

  • Le Rassemblement National (RN) :

L’ex Front National, parti fondé par des anciens collaborateurs et SS, est implanté dans le Morbihan. Dirigé par David Megel, conseiller municipal à Lanester, le RN revendique 400 adhérents dans notre département. Cependant le RN n’a plus beaucoup de personnes actives, une bonne partie des militant-es étant parti chez Reconquête. Aux présidentiellesde 2022, M. Le Pen obtient 22,01% au premier tour dans le Morbihan (23,41% au national)

  • Reconquête ! (R!) :

Le partie dirigé par Eric Zemmour est bien implanté dans le 56 depuis la dernière campagne présidentielle. Le délégué 56 est Franck Chevrel. Ses militant-es se montrent particulièrement actif pendant les périodes électorales ( tractage, collage, rassemblements). Ils avait une banderole R! 56 sur une des manifestations. Reconquête 56 était présents lors des manifestations anti-réfugié-es à Callac et St-Brévin. Reconquête! est le parti avec le plus grand nombre d’adhérent.es dans le Morbihan (environ 1400 en avril 2022). Aux présidentielles de 2022, E. Zemmour obtient 5,69% dans notre département (7,07% au national).
Génération Zemmour (GZ) est la branche jeunesse du parti, avec des personnes actives qui naviguent entre plusieurs organisations (Cocarde, UNI).

Organisations

  • Cocarde:

Crée à la rentrée 2022, la Cocarde Lycée est un syndicat d’extrême-droite. Actif l’année dernière avec des collages ainsi que des tractages contre la communauté LCBTQIA+. Un eaction de la Cocarde, organisée devant le Lycée Dupuy de Lôme à Lorient contre la venue d’SOS Méditerannée, a été empéchée par une mobilisation unitaire. Comptant une dizaine de membres, ce groupe ne semble plus être actif, ses militantes s’étant en partie redirigé-es vers l’UNI.

  • UNI:

L’union nationale interuniversitaire est un syndicat étudiant d’extrême-droite. Une sections’est ouverte à Lorient/Vannes depuis la rentrée 2023. Dirigé par Stéphane Zagradksy, un ancien de la Cocarde et responsable local du parti d’Eric Zemmour. L’UNI sert de porte d’entrée dans le milieux universitaire pour l’extrême-droite, pour se rediriger parfois vers des organisations plus violentes. Ses militants effectuent collages et tractages devant les facs. leurs activités ne s’arrêtent pas là, car l’UNI devrait présenter des listes pour les élections aux universités.

  • An Tour Tan :

Mouvement nationaliste et indépendantiste breton, le « phare » en breton a son local à Vannes. Comptant plusieurs dizaines de membre, certains venant de l’Action Française où du Parti National Breton. Sur le modèle du Bastion Social, les membres organisent des conférences, des cours de breton et du collage dans le secteur de Vannes. Ils ont illustréleurs idées racistes et xénophobes devant un collège Diwan, dénonçant l’hébergement des réfugié-es dans ce collège durant l’été. À la croisée des mouvances néo-fascistes et du nationalisme breton, An Tour-Tan entretient des relations avec d’autres groupes identitaires ou néo-fascistes Français.

  • Civitas 56 :

Civitas est proche de l’Action francaise, leur antenne locale est basée à Vannes. lIs sont catholique intégriste et traditionaliste, LGBTphobe, antisémite et islamophobe. IIs ont été très actif dans les manifestations antipass à Vannes. Civitas évolue actuellement suite à sa dissolution administrative en septembre 2023 pour antisémitisme.

  • Fraternité St Pie X

Catholiques anti-républicain et séparatiste, la fraternité possède deux églises dans notre département (Vannes et Guer) et une école (Sainte Philomène à Vannes), Ce réseaucatholique intégriste est antisémite, LGBTphobe. D’après certains témoignages depersonnes ayant côtayées St Pie X, cette organisation a des dérives sectaires.

  • Parti National Breton (PNB)

Parti d’extrême-droite nationaliste Breton, fondé en 2021 par Boris le Lay, néo-nazi notoire qui se cache au Japon. Le PNB ne compte pas beaucoup de monde dans ses rangs. Hormis du tractage et collage, le parti n’est pas particulièrement actif dans notre département.

Média et réseau :

  • Breizh-info :

Selon Le Monde, Breizh-Info ressemble à un site d’information « classiques », mais ce site dit de « réinformation » est en réalité un relais de la propagande d’extrême droite. Si le site affiche une apparence banale et affirme traiter « de l’actualité bretonne et internationale », il n’annonce pas son objet réel, qui se centralise sur les thématiques d’extrême-droite, identité nationale, migrants et islam notamment, mettant en exergue de petits faits divers et taisant « toute information qui ne va pas dans leur sens ».

  • Groupes telegram :

Plusieurs groupes Telegram (application similaire à WhatsApp) permettent à des militants d’extreme droite du Morbihan de s’organiser en dehors des partis et groupese existants. Ces groupes Telegram permettent à ses membres de tenir des propos condamnables et de s’organiser de façon annonyme, avec des risques limités.

 

Danger récupération : des fachos dans nos mobilisations ?

Le 30 septembre dernier, un rassemblement s’est déroulé à Quimper en défense de l’Hôpital de Carhaix, pour demander notamment la réouverture des urgences 24 heures sur 24. Alors que de nombreuses forces syndicales, associatives et politiques appelaient à cette initiative et à la défense de l’hôpital public mis à mal par les logiques néolibérales des gouvernements successifs, le site d’extrême droite Breizh-info a publié un appel à y participer. Regrettant l’absence des organisations de droite, ce site de la fachosphère se demandait « Va-t-on vers une grande manifestation régionale et unitaire pour défendre le service hospitalier en Bretagne et surtout, la sécurité sanitaire du peuple breton ? » On voit ici pointer de manière insidieuse, derrière un pseudo plaidoyer pour l’hôpital, le tropisme raciste : seuls les bretons auraient le droit de se faire soigner en Bretagne ? A rebours des valeurs progressistes, émancipatrices, ouvertes sur le monde que porte la défense des services publics, l’extrême droite et notamment ses composantes les plus violentes prônent le repli sur soi et l’exclusion comme l’ont montré les affaires de Callac et Saint-Brévin.

De ce point de vue, la présence discrète lors du rassemblement de Quimper d’une dizaine de membres de l’extrême droite notamment du groupe vannetais An tour-tan est révélatrice. Au travers d’une vidéo dans laquelle ils prétendent dénoncer la dégradation des services de santé, c’est bien une récupération des valeurs progressistes au profit d’une idéologie nationaliste bretonne qui s’opère. Se laisser abuser par ce discours ne peut que conduire des personnes à se tromper de combat. Il appartient donc aux organisations de la gauche politique et syndicale d’augmenter leur vigilance et de ne pas tolérer la présence de ces groupes dans nos manifestations et rassemblements. Vigilance aussi car des groupes viennent aussi faire de repérage en marge des manifestations.

Pas de fachos dans nos quartiers ! Pas de fachos dans nos mobilisations !