Du Naxalbari aux Naxalites – saluons la guerre populaire en Inde !

Le combat contemporain oppose-t-il les USA d’un côté, au « monde musulman » de l’autre?

La réponse est non; cette conception est celle de la « guerre des civilisations », c’est une conception impérialiste qui sert à diviser les peuples avec les religions, c’est une vision du monde qui sert à empêcher les masses d’assumer une libération authentique et la politique révolutionnaire.

L’impérialisme cherche à empêcher les masses de se soulever, il y parvient malheureusement dans de nombreuses parties du monde, mais pas partout et en Asie du Sud-Est il n’y parvient pas : plus d’un milliard de personnes vivent en Inde, et elles vivent à l’heure de la révolution.

L’impérialisme a réussi à utiliser les religions pour diviser l’Inde en le Pakistan, le Bangladesh et l’Inde, il pousse aux affrontements inter-confessionnels entre hindous, musulmans, sikhs…

Il profite de l’existence de castes et des hors castes (les «intouchables») pour maintenir l’oppression, une oppression d’un genre particulier qui existe même au Pakistan et au Bangladesh.

Mais ce plan impérialiste bute sur une réalité : celle de la révolution démocratique menée par les masses indiennes sous l’impulsion et la direction de ceux et celles qui sont surnomméEs les « naxalites. »

L’United Progressive Alliance (UPA), qui gouverne au niveau central le vieil Etat indien, a logiquement affirmé que les naxalites représentaient le plus grand problème de sécurité qu’ait jamais connu le pays.

Dans ce cadre, on ne s’étonnera pas qu’il y ait eu des manoeuvres militaires communes de l’armée indienne du vieil Etat avec l’armée des USA, qu’un bureau du FBI ait ouvert à Delhi, que des entraînements soient donnés aux forces de la contre-guérilla, en Inde comme aux USA.

Le vieil Etat a également décidé de coordonner ses efforts et ceux des États régionaux en formant le Joint Operational Command (JOC), car la situation révolutionnaire en Inde ne cesse en effet de prendre de l’ampleur; selon le vieil État indien alors il y a déjà 1 427 commissariats qui font rapport d’actions naxalites en octobre 2006, contre 509 pour tout 2005.

Officiellement 102 membres des forces de la sécurité ont été tués ainsi que 76 naxalites; les nombres de mort rapportés par l’Asian Centre for Human Rights donnent les chiffres suivants de morts selon les Etats : Chattisgarh (94), Andhra Pradesh (39), Jharkhand (10), Bihar (9), Bengal occidental (5), Maharashtra (4) et l’Orissa (4).

L’armée du vieil Etat indien a même trouvé le 8 septembre 2006 une cache naxalite avec 600 roquettes, 275 roquettes en construction, 27 lance-roquettes, 70 bâtons d’explosifs dans l’Etat de l’Andhra Pradesh.

Pour contrer la révolution démocratique, qui détruit le système des castes et la domination des grands propriétaires terriens, l’armée du vieil État indien forme une force de combat de 14.000 soldats spécialisés dans la contre-guérilla, s’entraînant dans les États du Bihar, du Jharkhand, du Chattisgarh, Orissa et d’Uttar Pradesh, en plus de 30 bataillons apportés par les forces centrales de la police.

Officiellement les Etats concernés par la guerre populaire ont demandé à l’État central 100 bataillons de contre-guérilla, soit 100.000 soldats pour affronter l’Armée Guérilla de Libération Populaire!

En plus des hélicoptères de transports de troupes Mi-17, l’armée du vieil État utilise également désormais un Mark II, qui est un drone militaire de fabrication israélienne destiné à surveiller les naxalites dans les Etats du Jharkhand, du Chhattisgarh, de l’Andhra Pradesh, de l’Orissa et du Bengale.

Il y a également la « Counter-Terrorism and Jungle Warfare School » (Ecole de guérilla dans la jungle et de contre-terrorisme) à Kanker dans l’Etat du Chhattisgarh, où sont passés s’entraîner 92 compagnies (9.200 hommes) et 5.000 para-militaires, État du Chattisgarh où se déroule la campagne de contre-guérilla appelée Salwa Judum, fondée sur la manipulation et l’incorporation forcée de populations tribales dans la contre-guérilla.

Nous avions longuement expliqué cela dans le document « La campagne de contre-guérilla « Salwa Judum » en Inde, expression de la contre-révolution mondiale »; 125 villages ont été anéantis, au moins 50.000 personnes, membres des populations tribales, ont été transformées en réfugiés.

Voilà la réalité en Inde, une réalité qui est le produit de 37 années de lutte armée révolutionnaire qui ont abouti à leur plus haute expression : la fusion le 21 septembre 2004 du Parti Communiste d’Inde (Marxiste-Léniniste) – Guerre Populaire et du Centre Communiste Maoïste, donnant naissance au Parti Communiste d’Inde (maoïste), un fait d’une grande transcendance historique.

La naissance du Parti Communiste d’Inde (maoïste) est une grande victoire dans la lutte contre le révisionnisme, dans un pays qui a une longue tradition de révoltes et d’affrontements de classe, bien loin de l’image pacifiste petite-bourgeoise donnée par l’impérialisme par l’intermédiaire de Gandhi.

Gandhi ne représente en rien une réalité indienne.

Son mouvement « Quit India », lancée par la bourgeoisie nationale contre l’impérialisme anglais, avait ainsi commencé le 9 août 1942; il tentait d’empêcher les masses de pousser jusqu’au bout la révolution démocratique.

Là où le mouvement Quit India n’avait que peu d’impact, comme par exemple dans le nord et l’est du Bengale, les révoltes se développèrent plus aisément; les masses avaient fait l’expérience des années 1942-1945 où régnait la famine la plus complète, causée par les réquisitions anglaises et coûtant la vie à entre 3 et 4 millions de personnes.

C’était une situation hautement révolutionnaire, marquée par d’énormes révoltes paysannes, dont les lieux sont désormais des noms historiques de la culture révolutionnaire : Telengana, Tebhaga, Punnapra-Vayalar, Warli.

Mais le Parti Communiste, influencé par le révisionnisme, tenta à cette époque de former un « front antifasciste » sur les mêmes bases ultra larges que Thorez en France, c’est-à-dire incluant les jotedars et les grands propriétaires terriens; dans son document de 1946 « The Final Bid for Power », le PCI se contenta de constater amèrement que les ouvriers luttent, que les étudiants luttent, que dans toute l’Inde on lutte, mais que les paysans sont absents de cette lutte.

Et de fait quand le Parti a « vu » les luttes, il a simplement essayé d’appuyer les masses paysannes victimes de la répression policière aidée par les milices des grands propriétaires terriens en en appelant aux non-paysans et principalement à la petite-bourgeoisie urbaine.

Une analyse fondamentalement erronée, qui a profité d’abord au parti du Congrès pour prendre la tête du mouvement populaire pour l’indépendance, un parti du Congrès qui était arrivé à s’allier aux mouvements paysans en 1921-22, 1930-34 et 1942 simplement en prônant quelques mesures comme le refus de l’augmentation des impôts ou la mise en avant de certaines cultures.

Une analyse qui a également servi l’impérialisme anglais qui a divisé le pays en jouant sur les religions; le Parti Communiste d’Inde n’avait pas compris la tactique impérialiste de diviser les masses grâce à l’hindouisme et l’Islam.

Si l’on prend l’exemple du Bengale, nation qui va littéralement se diviser en deux avec un ouest à majorité hindouiste et un est à majorité musulmane, on voit que les masses paysannes bengalies musulmanes voyaient leur action être paralysée par la Ligue Musulmane et les forces communautaristes musulmanes, qui expliquaient qu’une fois le Pakistan serait constitué, il y aurait Choubagha, c’est-à-dire toutes les terres distribuées aux paysans.

La base de l’influence de la Ligue Musulmane au Bengale provenait de la crise économique de 1929-1931, où de riches musulmans – docteurs, avocats, même professeurs et marchands – s’approprièrent massivement des terres et commencèrent à influencer les villages. Leur domination s’appuyait sur les naibs (député collecteur en chef), les tehsildars (collecteurs d’impôts) et les barkandazes (milices armées).

La bourgeoisie nationale prédominait ainsi idéologiquement sur les masses musulmanes bengalies – et pourtant les masses paysannes bengalies ne menèrent aucune émeute communautariste alors que Calcutta, capitale du Bengale, en vivait toute une série meurtrière, dans le cadre des énormes affrontements inter-confessionnels.

Le 12 février 1946, à Hasnabad, la population musulmane à 80% donna refuge à 3.000 hommes, femmes et enfants de confession hindouiste, et les défendit militairement.

Il s’agissait là d’une force populaire issue clairement des efforts du mouvement révolutionnaire pour d’unir les masses.

Il existait une large tradition de lutte paysanne, comme à Cornilla dans la période de désobéissance civile de 1930-32.

Il y eut même un Krishak Dibas (journée des paysans) inter-régional le 14 février 1932. La police tira sur une manifestation de 15.000 paysans musulmans.

L’insurrection du Tebhaga, en 1946 au Bengale consista en l’appropriation massive d’une partie plus importante des grains requis par les propriétaires terriens; une grande majorité des artisans participa (potiers, pécheurs, forgerons) ainsi que les tribus Santal, Oraon et Munda; le Parti Communiste aurait du prendre la tête du mouvement et organiser la guerre populaire comme en Chine.

Au début du 20ème siècle, il y avait au Bengale 102.000 grands propriétaires terriens appelés zamindars, avec 2.730.000 intermédiaires, agents de l’impérialisme anglais – une situation éminemment révolutionnaire, qui dure jusqu’à aujourd’hui.

Le poète et écrivain Gulam Quddus remarqua au sujet des communistes que « S’ils avaient eu les encouragements et la permission de leur direction, les combattants paysans, les armes à la main, auraient pu former quelques Yenan » (Paschim Banga, Tebhaga Number 1997).

Dans la région du Telengana, en Andhra Pradesh, de 1946 à 1951, le mouvement profita du fait que les masses pouvaient être unies en l’absence de communautarismes, d’autant plus que la langue Telugu avait été brimée; 1.000 jagirdars dominaient, l’Urdu était la langue des dominants; la redistribution des terres put se faire dans 3.000 villages, supervisée par 2.000 guérillas organisant une force armée de 10.000 personnes.

Le Parti Communiste de Chine a grandement aidé la fraction rouge des communistes d’Inde dans cette période, notamment avec le document du 15 août 1950, intitulé « Le peuple armé s’opposant à la contre-révolution armée, est-ce un trait spécifique de la révolution chinoise? »

La ligne révolutionnaire, c’est celle de la guerre populaire, dirigée par le parti révolutionnaire, voilà ce qu’expliquait le Parti Communiste de Chine, voilà sa contribution internationaliste.

Les révoltes d’après 1945 n’avaient pas pu profiter d’un Parti Communiste authentique, comme l’a formulé Charu Mazumdar, un des deux dirigeants maoïstes historiques : « La révolution ne peut pas réussir sans un parti révolutionnaire : un parti qui est fermement fondé sur la pensée du président Mao Zedong, un parti composé de millions d’ouvriers, paysans et de la jeunesse petite-bourgeoise inspirés par les idéaux de sacrifice de soi;

un parti qui garantit le droit démocratique absolu dans le parti de critiquer et de faire son autocritique, et dont les membres participent librement et volontairement par sa discipline;

un parti qui permet à ses membres non seulement d’agir selon ces principes mais également de juger chaque directive en toute liberté et même de défier les directives erronées dans les intérêts de la révolution;

un parti qui assure une division du travail volontaire à chaque membre, membre qui attache la même importance à tous les genres de travaux, de bas en haut;

un parti dont les membres mettent en pratique dans leurs propres vies l’idéal marxiste-léniniste et, en pratiquant les idées elles-mêmes, inspirent les masses à de grands sacrifices de soi et à prendre des initiatives toujours plus grandes dans les activités révolutionnaires;

un parti dont les membres ne désespèrent pas en aucune circonstance et ne reculent devant aucun obstacle mais marchent résolument vers eux pour les passer.

C’est seulement un parti de ce type qui peut construire un front uni du peuple, des différentes classes ayant des points de vue différent dans ce pays.

C’est seulement un parti révolutionnaire de ce type qui peut mener la révolution indienne au succès. » (Chazru Mazumdar, Il est temps de construire un parti révolutionnaire, Liberation, Novembre 1967)

Ce parti révolutionnaire dont parle Mazumdar va naître avec la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne en Chine et la révolte du Naxalbari.

Cette grande révolte a eu un tel impact qu’aujourd’hui encore, les maoïstes ont comme surnom celui de « naxalites. »

Le 3 mars 1967, plus d’une centaine de militants et sympathisants du Parti Communiste d’Inde (marxiste) s’appropriait à Naxalbari le riz d’un grand propriétaire terrien, armés de triques, d’arc et de flèches et des drapeaux rouges; le mouvement de révolte dura jusqu’en juillet, avec des centaines d’actions et de durs affrontements.

Le sens de cette révolte a tout de suite été compris par les révolutionnaires authentiques, comme le montre le titre de l’article du Quotidien du Peuple, organe du Parti Communiste de Chine, du 7 août 1967: « Que le drapeau rouge du Naxalbari flotte plus haut encore! »

La révolte du Naxalabari n’avait pas l’ampleur des révoltes du Tebhaga ou du Telengana après 1945, mais elle était qualitativement différente.

Si le parti marxiste-léniniste-maoïste puise sa naissance dans la révolte de Naxalbari, dans le nord-est de l’Inde, c’est en raison du fait que cette révolte ne s’est pas contentée de tenter de freiner la domination des grands propriétaires terriens; comme l’a résumé Mazumdar : « C’est la première fois que les paysans ont lutté non pas pour des revendications partielles mais pour la conquête du pouvoir d’Etat.

Si la lutte paysanne du Naxalbari nous apporte une leçon, c’est celle-là: les luttes militantes doivent être menées non pas pour la terre, les récoltes, etc. mais pour la conquête du pouvoir d’Etat. C’est précisément cela qui donne à la lutte du Naxalbari son caractère unique. »

Kanu Sanyal, l’un des dirigeants du mouvement, écrivit en novembre 1968 dans Liberation, principal organe de presse naxalite, dans l’article : « Le mouvement paysan dans la région du Terai » : « 1°)La vieille structure féodale qui existait depuis des siècles avait été abattue;

2°)Les contrats et les actes frauduleux brûlés;

3°)Des accords inéquitables signés entre les paysans et les jotedars [grands propriétaires terriens] déclarés nuls et non avenus;

4°)Des stocks de riz confisqués;

5°)Des procès publics de jotedars tyranniques tenus;

6°)Des goondas [bandits aux services des grands propriétaires] liés aux jotedars traités comme il convenait;

7°)Des groupes de paysans armés mis sur pied, avec leurs armes traditionnelles et d’autres prises aux jotedars;

8°)Des rondes de nuit instituées pour maintenir la loi et l’ordre;

9°)Des comités révolutionnaires mis en place pour établir le pouvoir politique des paysans; 10°)Les lois et tribunaux bourgeois déclarés caducs. »

Après la révolte de Naxalbari, les communistes authentiques menèrent une grande offensive contre le révisionnisme et formèrent dès novembre 1967 le All India Coordination Committee (AICC), qui devint le All India Coordination Committee of Communist Revolutionaries (AICCCR), qui devint le 22 avril 1969 le Parti Communiste d’Inde (marxiste-léniniste).

Le 22 avril 2004, 35 années après, naissait le Parti Communiste d’Inde (maoïste).

Parce que les naxalites mènent la révolution agraire, certains parlent de « réformisme armé »; sous prétexte que les naxalites abolissent les castes, certains disent qu’ils ne luttent pas contre le « capitalisme. »

Ces affirmations, typiques des trotskystes et « marxistes-léninistes », nient le caractère semi-féodal semi-colonial de l’Inde; ces gens ne comprennent rien à la théorie marxiste, ni au combat idéologique, sinon ils auraient compris que la ligne rouge est née dans le combat contre la ligne noire.

Ces gens ne comprennent rien à la nécessité de la lutte implacable contre le révisionnisme, une lutte que les naxalites ont mené alors qu’existait le premier gouvernement de coalition au Bengale occidental, ayant à sa tête le le PC d’Inde (marxiste).

Le rôle du PCI (marxiste) était précisément d’amener les mouvements populaires dans une voie de garage, le PC d’Inde (marxiste) a un discours très « à gauche », utilise des symboles communistes; il est d’ailleurs encore aujourd’hui la principale formation « de gauche »; en 2003 le PCI (marxiste) avait 34 députés, contre 3 au PC d’Inde, 3 au Parti socialiste révolutionnaire et 1 au PCI (marxiste-léniniste) – Liberation.

Le Parti Communiste de Chine constatait au sujet du Parti Communiste d’Inde dirigé par Dange : « Ayant étroitement collaboré avec le Parti du Congrès à sa mascarade politique, la clique de Dange s’acoquine maintenant à une autre poignée de révisionnistes, et s’appuie sur les gouvernements non-congressistes du Kerala et du Bengale occidental pour prôner à cor et à cri la « voie du Kerala »…

Ces renégats répandant l’absurdité que « le passage pacifique » peut se faire aisément et confortablement.

Leur but pernicieux est de pousser le peuple indien à abandonner sa lutte révolutionnaire, à relâcher sa vigilance face aux violentes attaques des réactionnaires indiens et à accepter docilement sa défaite. » (Les intrigues de Dange pour saboter la révolution du peuple indien échoueront, 1967).

De la même manière, le Parti Communiste de Chine accusera le Parti Communiste d’Inde (marxiste) de crétinisme parlementaire; lors de la révolte du Naxalbari le Parti Communiste de Chine l’accusera ouvertement de social-fascisme.

« Un violent tonnerre printanier ébranle la terre indienne. Le paysans révolutionnaires de la région de Darjeeling se dressent dans la révolte.

Ainsi est née en Inde une région rurale rouge de la lutte armée révolutionnaire sous la direction des révolutionnaires du Parti Communiste d’Inde!

C’est là un important développement de la lutte révolutionnaire du peuple indien (…).

L’Inde, indépendante pour la forme, reste toujours une société semi-coloniale et semi-féodal (…).

Telles de hautes montagnes, l’impérialisme, le révisionnisme soviétique, le féodalisme et le capitalisme bureaucratique et compradore pèsent lourdement sur le peuple indien, notamment sur les grandes masses ouvrières et paysannes qui peinent et qui souffrent (…).

La lutte armée est est la seule voie correcte pour la révolution indienne; il n’y a pas d’autres voies en-dehors de celle-là. Les camelotes telles que « gandhisme », « la voie parlementaire » et autres sont l’opium employé par les classes dominantes indiennes pour endormir le peuple indien.

C’est seulement en s’appuyant sur la révolution violente et en empruntant la voie de la lutte armée que l’Inde pourra être sauvée et que le peuple indien se libérera totalement.

Pour parler concrètement, il faut mobiliser sans réserves les masses paysannes, établir et renforcer les forces armées révolutionnaires utiliser la série de stratégies et de tactiques souples et dynamiques de la guerre populaire élaborées par le président Mao pour faire face à la répression des impérialistes et des réactionnaires temporairement plus puissants que les forces révolutionnaires, persister dans la lutte armée prolongée et arracher pas à pas la victoire de la révolution (…).

Le soi-disant « gouvernement indépendant [vis-à-vis] du [parti du] Congrès au Bengale occidental se place ouvertement aux côtés des réactionnaires indiens dans sa répression sanglante des paysans révolutionnaires de Darjeeling.

C’est là une nouvelle preuve que ces renégats et ces révisionnistes sont des chiens courants de l’impérialisme américain et du révisionnisme soviétique, des laquais des grands propriétaires terriens et de la grande bourgeoisie de l’Inde.

Ce qu’ils appellent « gouvernement indépendant du Congrès » n’est qu’un instrument de ces propriétaires fonciers et de cette grande bourgeoisie (…).

L’étincelle de Darjeeling finira par mettre le feu à toute la plaine.

La grande tempête de la lutte armée révolutionnaire qui s’étend à toute l’Inde va faire rage!

Bien que la voie de la lutte révolutionnaire indienne soit longue et tortueuse, la révolution indienne, à la lumière du grand marxisme-léninisme, de la brillante pensée Mao Zedong, remportera la victoire finale. » (Un tonnerre printanier en Inde, 5 juillet 1967).

Voilà pourquoi la lutte naxalite contient des revendications et des moyens de les satisfaire, mais cela n’est pas du réformisme comme le prétendent les révolutionnaires prétendument « prolétariens » autoproclamés que sont les trotskystes et les « marxistes-léninistes »: c’est la voie de la guerre populaire pour mener la révolution démocratique.

Le marxisme-léninisme-maoïsme rejette les théories trotskyste et « marxiste-léniniste », qui nient le caractère semi-féodal et semi-colonial des pays opprimés.

La guerre populaire, c’est la bataille des masses populaires pour leur libération, c’est dans cette bataille que se forge l’être humain nouveau, authentiquement communiste.

Contre toute tentative de restauration, les armes seront conservées par les masses dans le socialisme; la guerre populaire continue sur tous les fronts, idéologique, politique et militaire.

« C’est uniquement en engageant la lutte de classe – la bataille de l’anéantissement – que le nouvel être humain sera créé; le nouvel être humain qui défiera la mort et sera libéré de tout esprit d’égoïsme.

Et c’est avec cet esprit de défi à la mort qu’il ira à l’ennemi, prendra son arme, vengera les martyrs et que l’armée populaire se formera.

Aller à l’ennemi est nécessaire pour conquérir une conscience totale de soi-même.

Et cela ne peut être obtenu qu’avec le sang des martyrs.

Qui inspire et créé de nouveaux êtres humains issus des combattants, les emplissent de haine de classe et les fait aller à l’ennemi et prendre son arme les mains nues…

L’anéantissement de la classe ennemie – cette arme entre nos mains – est le plus grand danger pour les réactionnaires et les révisionnistes du monde entier… » (Charu Mazumdar, Rapport sur la politique et l’organisation adopté au congrès)

La lutte des masses populaires indiennes a une grande importance historique; la guerre populaire dirigée par le Parti Communiste d’Inde (maoïste) est un grand apport à la guerre populaire mondiale, l’internationalisme prolétarien exige qu’elle soit soutenue alors qu’elle affronte une contre-révolution toujours plus acerbe.

Car ce qui se passe en Inde, comme au Pérou, c’est le développement d’un mouvement prolétarien authentique, à l’opposé des idéologies nationalistes petites-bourgeoises comme celle de Chavez au Vénézuela, et cela correspond tout à fait au programme de l’Internationale Communiste analysant les phénomènes comme la gandhisme, le garvéisme, etc. :

« Dans les pays coloniaux et parmi les peuples et les races opprimés, le communisme se heurte, au sein du mouvement ouvrier, à l’influence de tendances particulières qui jouèrent, à une époque déterminée, un certain rôle positif, mais qui deviennent, dans une nouvelle étape, des forces réactionnaires.

Le sun-yat-sénisme fut, en Chine, l’idéologie d’un ‘socialisme’ petit-bourgeois et populaire. La notion du peuple voilait et dissimulait dans la doctrine des ‘trois principes’ (nationalisme, démocratisme, socialisme) la notion des classes sociales; le socialisme n’était plus un mode spécifique de production, réalisé par une classe déterminée, le prolétariat, mais il devenait un état indéterminé d’aisance générale; la lutte contre l’impérialisme ne se rattachait pas au développement de la lutte de classes dans le pays.

C’est pourquoi le sun-yat-sénisme, qui a joué, dans la première phase de la révolution chinoise, un très grand rôle positif, est devenu, par suite de la différenciation sociale ultérieure et de la marche de la révolution chinoise, un obstacle à cette révolution.

Les épigones du sun-yat-sénisme, en exagérant précisément les caractères de cette doctrine devenus objectivement réactionnaires, en ont fait l’idéologie officielle du Kuomintang devenu ouvertement contre-révolutionnaire.

La formation idéologique des masses du prolétariat et des paysans travailleurs de Chine doit, par conséquent, s’accompagner d’une lutte énergique contre le leurre du Kuomintang et surmonter les vestiges du sun-yat-sénisme.

Les tendances telles que le gandhisme hindou, profondément pénétrées d’idées religieuses, idéalisant les formes les plus réactionnaires et les plus arriérées de l’économie sociale, ne voyant d’issue que dans le retour à ces formes arriérées et non dans le socialisme prolétarien, prêchant la passivité et la négation de la lutte des classes, deviennent, au cours du développement de la révolution, des forces franchement réactionnaires.

Le gandhisme est de plus en plus une idéologie opposée à la révolution des masses populaires.

Le communisme doit le combattre avec énergie.

Le garvéisme, qui fut l’idéologie des petits propriétaires et des ouvriers noirs d’Amérique et qui a gardé une certaine influence sur les masses noires, est devenu de même un obstacle à l’entrée de ces masses dans la voie révolutionnaire.

Après avoir revendiqué pour les Noirs une complète égalité sociale, il s’est transformé en une sorte de ‘sionisme’ noir qui, au lieu de préconiser la lutte contre l’impérialisme américain, lance le mot d’ordre ‘du retour en Afrique’.

Cette idéologie dangereuse, qui n’a rien d’authentiquement démocratique et se plaît à agiter les attributs aristocratiques d’un ‘royaume noir’ inexistant, doit se heurter à une résistance énergique, car, loin de contribuer à la lutte émancipatrice des masses noires contre l’impérialisme américain, elle lui fait obstacle.

A toutes ces tendances s’oppose le communisme prolétarien.

Grande idéologie de la classe ouvrière révolutionnaire internationale, il se distingue de toutes et en premier lieu de la social-démocratie par la lutte révolutionnaire, théorique et pratique qu’il mène en plein accord avec la doctrine de Marx et d’Engels pour la dictature prolétarienne en utilisant toutes les formes de l’action de masse du prolétariat. » (Programme de l’Internationale communiste, adopté par le VIe Congrès mondial -le 1er septembre 1928 à Moscou)

Vive la guerre populaire en Inde !
Vive le marxisme-léninisme-maoïsme !
Guerre Populaire jusqu’au communisme !

Pour le PCMLM, octobre 2006.

Source : http://www.lescommunistes.net/~infos/