A Nantes à 17h au miroir d’eau.

_______________________

Refusons le nouveau projet de loi Asile et Immigration ! Non à la loi Darmanin !

Le 23 août 1996, la police expulse violemment les Sans Papiers qui occupent, avec le soutien du prêtre de la paroisse, l’église Saint Bernard depuis 8 semaines. 220 personnes dont 54 femmes et 68 enfants ont été interpellées, suivies de 73 régularisations immédiates et “seulement” 8 expulsions. Cette mobilisation majeure, qui dure depuis plusieurs mois, a permis de mettre en lumière la situation dramatique que vivaient et vivent encore de nombreux·euses femmes, enfants et hommes en exil dans notre pays.

Cet événement, marqué par l’attaque à la hache d’une porte de l’église, a suscité un large soutien de la population et de vives réactions au-delà du territoire national.

Aujourd’hui le gouvernement poursuit cette même logique en déposant un énième projet de loi qui va encore aggraver la situation des étranger·es. Ce projet, à l’inverse d’une logique d’accueil et de respect de la dignité et des droits, ne fera qu’accentuer la répression déjà très importante et précariser encore davantage tou·te·s les étranger·es vivant sur le territoire, quel que soit leur statut. La surenchère à laquelle se livrent de surcroît les Républicainsconduit à multiplier la reprise de propositions directement issues du programme de l’extrême droite telles que la suppression de l’AME (aide médicale d’Etat).

Le projet de loi de Darmanin sur l’asile et l’immigration s’inscrit dans une politique plus générale de mise en cause croissante des droits et des libertés. Dans un contexte de crise sociale et démocratique, le gouvernement impose ses contre-réformes. La répression est la seule réponse apportée aux mobilisations pour l’égalité des droits et contre ces politiques antisociales. Les luttes des Sans Papiers comme les révoltes des quartiers populaires contre les violences policières patissent particulièrement de ce climat délètère en raison du racisme systémique qui se surajoute.

A l’appel des collectifs de Sans Papiers, une commémoration de l’attaque de l’église Saint Bernard a lieu chaque année. La mobilisation de cette année rendra hommage à Madjiguène CISSE et Mgr Jacques GAILLOT, figures importantes du mouvement de 1996, qui nous ont quitté·es cette année.

Le nouveau projet de loi Asile & Immigration du gouvernement conduit à une négation radicale des droits fondamentaux des migrant·es. Il a pour objectif de graver dans le marbre et de radicaliser les pratiques préfectorales arbitraires et répressives : systématisation des OQTF et des IRTF, dans la suite des instructions déjà prises pour augmenter les assignations à résidence et le nombre de Centres et Locaux de Rétention Administrative.

Le projet s’inscrit délibérément dans une vision utilitariste et répressive dont témoigne l’obsession des expulsions et l’inscription des sans-papiers au fichier des personnes recherchées. Les migrant·es sont déshumanisé·es et considéré·es uniquement comme de la main d’œuvre potentielle, qui n’a droit qu’à des propositions de régularisations précaires, limitées aux métiers dits “en tension”. Alors que la dématérialisation prive de l’accès au séjour de nombreux étranger·es, le droit du séjour et le droit d’asile vont être encore plus restreints. Le projet prévoit des moyens pour empêcher d’accéder ou de rester sur le territoire, au lieu de les utiliser pour accueillir dignement celles et ceux qui fuient la guerre, les persécutions, la misère ou les conséquences du dérèglement climatique…

Les droits protégés par les conventions internationales sont de plus en plus bafoués (asile, droit de vivre en famille, accueil des femmes et des personnes LGBTIA+ victimes de violences…) y compris ceux des enfants (enfermement, non-respect de la présomption de minorité, séparation des parents…). Les droits des étranger·es sont de plus en plus précarisés. L’attaque s’inscrit dans l’agenda global du gouvernement : chômage, retraites, logement, santé…

En 2006 déjà, nous étions uni-es contre l’immigration jetable, nous appelons donc à nous mobiliser contre cette réforme qui, si elle était adoptée, accentuerait encore le fait que les étranger·es en France sont considéré·es comme une population de seconde zone, privée de droits, précarisée et livrée à l’arbitraire du patronat, de l’administration et du pouvoir. Il est de la responsabilité de nos organisations, associations, collectifs et syndicats de réagir.

L’UCIJ appelle à la mobilisation la plus large possible sur tout le territoire ce samedi 26 août et en particulier à rejoindre la manifestation de Paris qui partira à 15h de République et celle de Lille qui partira également de République à 14h.

https://www.ldh-france.org/wp-content/uploads/2023/08/tract-UCIJ-26aout-2023-v3.pdf
https://blogs.mediapart.fr/uni-es-contre-limmigration-jetable/blog/240823/mobilisation-du-26-aout-commemoration-de-lexpulsion-de-leglise-st-bernard-en