[nantes] mobilisation pour défendre le rojava contre l’agression militaire turque
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Thèmes : GuerreLibérations nationales
Place du commerce
Dans le cadre des récents pourparlers entre l’AANES et l’Etat turc, réalisés avec la médiation des Etats-Unis, les Forces démocratiques Syriennes (FDS) ont déployé beaucoup d’efforts pour mettre en place une paix durable.
Par sa décision de retirer les troupes américaines du nord de la Syrie et de laisser le champ libre à la Turquie, le Président des Etats-Unis Donald Trump a violé l’accord négocié entre l’AANES et l’Etat turc. Cette région qui représente une oasis de stabilité et de coexistence en Syrie est aujourd’hui confrontée une nouvelle période de conflit sanglant.
Plus de 11 000 femmes et hommes des FDS, YPG et YPJ ont donné leur vie pour libérer cette région de Daesh, défendre les peuples de la région et leur assurer un avenir meilleur. Plus de 22 000 autres ont été blessés dans cette lutte acharnée pour protéger le monde de la brutalité de Daesh.
Une invasion de la région par les forces turques est synonyme de massacres, d’exode massif et de nettoyage ethnique.
Elle créera par ailleurs les conditions propices à la réactivation de Daesh qui redeviendra une menace grave pour le Moyen-Orient, l’Europe et le monde entier.
Par conséquent, nous appelons la communauté internationale, l’Europe et en particulier la France à prendre des mesures urgentes pour empêcher l’occupation turque et le nettoyage ethnique des Kurdes en Syrie.
Nous appelons au soutien et à la solidarité des organisations politiques, syndicales et associatives et de toutes les personnes attachées à la démocratie et aux droits humains.
Rejoignez-nous dans les mobilisations qui auront lieu cette semaine partout en France:
- Paris: Samedi 12 octobre, 14h, Place de la République
- Strasbourg:
Mercredi 9 octobre, 18h30, devant le Conseil de l’Europe
Samedi 12 octobre, 14h, Place Kleber
- Marseille: Samedi 12 octobre, 14h, Canebière
- Nantes: Samedi 12 octobre, 16h, Place du Commerce
- Toulouse: Mercredi 9 octobre, 18h30, Métro Jean Jaurès
- Bordeaux: Samedi 12 octobre, 14h, Place de la Bourse
- Grenoble: Mercredi 9 octobre, 18h, place Félix Poulat
- Lyon: Samedi 12 octobre, 15H30, place Bellecour
Les soldats US ne feront plus obstacle à l’armée turque
La réalité est que le « redéploiement » annoncé des soldats américains vers le sud signifie qu’ils ne feront plus obstacle à une incursion turque au-delà de la frontière syrienne.
Or la revendication d’Ankara est de pouvoir occuper une bande de territoire de 30 kilomètres de profondeur tout le long de sa frontière, au titre d’une « zone tampon », soit disant pour des raisons de « sécurité ». Le fait est que la plupart des principales villes du Rojava se trouvent dans cette zone tampon : Qamislô (capitale de l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie), Kobanê, Tal-Abyad, Derîk…
Ankara compte ouvertement y installer une partie des 3 millions de réfugié·es syrien·nes qui vivent sur son sol, en vertu de la vieille politique ottomane de déportation de populations en fonction des intérêts politiques du moment. Cette entreprise ne déplairait pas forcément à Bachar el Assad. Elle pourrait même être compatible avec la politique de la « ligne verte » menée par la dictature syrienne dans les années 1970. Celle-ci consistait à rendre les Kurdes minoritaires au Rojava, en les expropriant de leurs terres au profit de familles arabes implantées à dessein, dans une logique colonialiste que l’on connaît bien en Occident.
Un deal pourrait se dessiner : qu’Erdogan laisse Bachar et Poutine s’emparer d’Idlib – où les derniers reliquats de la révolution syrienne coexistent avec les gangsters djihadistes les plus sanguinaires –, et Bachar pourrait laisser Erdogan détruire ce Rojava qui défie insolemment son pouvoir.
Après Afrîn, un nouveau nettoyage ethnique ?
Pour faire oublier ses déboires électoraux, Erdogan veut cette invasion du Rojava. Il a besoin pour cela d’un deal avec Assad et Poutine d’un côté ; et d’une inaction bienveillante de Trump de l’autre. L’actuelle cacophonie américaine peut le décider à forcer le jeu et à attaquer le Rojava, en pariant sur l’absence de réaction américaine.
Peut-on imaginer que demain, Kobanê, où la gauche kurde mit un coup d’arrêt à l’expansion djihadiste, soit occupée par l’armée turque, qui a parrainé Daech pendant des années ? Daech profitera d’ailleurs certainement de cette invasion pour se réimplanter et relancer ses exactions.
En mars 2018, l’armée turque et ses supplétifs islamistes de l’ASL se sont emparés du canton kurde d’Afrîn.
cc VOA
L’invasion du canton d’Afrîn début 2018, avait fait des milliers de morts et conduit à une épuration ethnique, avec 250 000 Kurdes chassé·es de leurs maisons et remplacé·es par les familles des mercenaires de l’Armée syrienne libre (ASL). Aujourd’hui on est en droit de craindre, en pire, la répétition d’une invasion de ce genre.
Sur place le peuple entier se prépare à une guerre totale, en se portant sur les lieux stratégiques et en stockant des vivres. Une telle bataille déterminera sans doute la continuation ou l’anéantissement de l’expérience révolutionnaire en cours au Rojava. Hier, l’ensemble des écoles et institutions étaient fermées pour permettre à toutes et à tous de manifester contre la menace.
La solidarité est primordiale, il faut continuer à la faire entendre pour défendre la liberté et la révolution au Kurdistan. Vive la lutte des peuples de Syrie du nord pour leur autonomie, contre les calculs impérialistes de tous les tyrans !
https://www.facebook.com/unioncommunistelibertairenantes/photos/a.743007339126907/2593282007432755/
Mobilisation à Nantes, samedi 12 octobre, 16H, Place du Commerce
« Ceci sera sans doute mon dernier message. L’aviation et l’artillerie turque nous bombardent sans relâche. Des groupes islamistes et des agents turcs ont infiltré nos lignes. Je ne sais pas combien de temps nous allons pouvoir tenir. » C’est le message désespéré d’un militant français parti combattre au Rojava, « aux côtés de camarades kurdes, arabes, turcs, arméniens, assyriens ».
La Turquie, gouvernée par le fasciste Erdogan, attaque la région Kurde du Rojava depuis deux jours. Bombardements, offensives terrestres, armes lourdes : c’est une immense armée qui attaque un petit territoire presque dénué de moyens et de protections. C’est David contre Goliath. Pourtant, la résistance est féroce.
Les réseaux ont, pour la plupart été coupés, car la guerre se joue aussi sur internet et dans les médias. Le régime Truc inonde la toile de sa propagande pour justifier son attaque. Les djihadistes, alliés de l’armée turque, profitent de l’offensive pour commettre des crimes et s’évader des prisons kurdes. Des attentats ont eu lieu à Raqqa, l’ancienne capitale de Daesh. En laissant la Turquie attaquer le Rojava, Trump remet en liberté les djihadistes. Des civils, notamment des enfants, ont été tués ou gravement blessés par des bombes larguées par la Turquie sur les villages Kurdes.
Les femmes du village de Jinwar appellent à l’aide : « au moment où nous écrivons, des villages sont bombardés autour de nous, des gens sont déjà morts. Ne restez pas silencieux. Utilisez tout ce qui est possible pour alerter et diffuser l’information sur la politique d’occupation turque. »
Le militant français sur le front kurde conclut son message en expliquant que le soutien ne suffit pas : « Nous voulons des actions ! Si les États impérialistes ne sont pas en mesure de sortir de leur lâcheté pour nous sauver, nous comptons sur nos amis révolutionnaires pour nous venger. »
Ne laissons pas ce désastre humain, social et politique se dérouler sous nos yeux sans réagir. Des manifestations ont lieu partout demain samedi.
A Nantes, soyons nombreux et nombreuses à 16H Place du Commerce.
http://nantes-revoltee.com/pour-le-rojava-pour-la-revolution-contre-le-fascisme/