[nantes] bernard friot et réseau salariat à la fac
Publié le , Mis à jour le
Thèmes : Salaire à vie
Lieux : Nantes
20
Jan
le vendredi 20/01/2017 à 13:00
14h : faculté Sciences Humaines, bâtiment Censive, amphi 2
14h : faculté Sciences Humaines, bâtiment Censive, amphi 2
Intervention de Réseau Salariat et Bernard Friot sur “Libertés, égalités, salaire à vie “
Ce dont ils parlent : le revenu de base
Ce dont ils ne parlent pas : l’égalité homme-femme
Ce qu’ils menacent : la sécurité sociale
Ce qu’ils méprisent : l’écologie
Ce qu’ils prolongent : la misère
https://confusionnisme.info/2016/04/23/ruffin-et-lordon-une-nuit-a-dormir-debout/#40
Intellectuel depuis toujours lié au PCF, Bernard Friot militait à l’UEC en Mai-68, alors que le PCF et ses succursales (UEC, Humanité) se sont particulièrement illustrés par leur opposition au mouvement et leur soutien à sa répression, quelques mois après avoir soutenu l’occupation de Prague par les chars soviétiques. En Mai-68, l’UEC scandait « Au boulot les fils à papa » et arrachait et déchirait les drapeaux noirs.
Encore aujourd’hui, l’austère sociologue milite au PCF. Difficile donc de voir en lui un révolutionnaire. De fait, son système de salariat généralisé ressemble beaucoup par certains aspects à celui qui avait cours en Union soviétique, puisqu’il vise in fine à un contrôle total de l’Etat sur l’économie. Il ne peut en tout cas nullement s’agir d’une alternative au capitalisme, mais bien plutôt de la mise en place d’une forme de capitalisme d’Etat.
Avec Friot, tous fonctionnaires !
Les théorie loufoques de Friot sont bien significatives d’un argumentaire qui obtient aujourd’hui de plus en plus d’écho dans l’extrême gauche, y compris libertaire : une gestion alternative du capitalisme serait possible. Il suffirait ainsi de repeindre en rouge le salariat pour faire disparaître l’exploitation qui va avec d’un bon coup de baguette magique (et citoyenne)… Allons donc voir ça de plus près.Dans son entretien avec Etienne Chouard en juin 2013, Bernard Friot explique que revendiquer la retraite à 55 ans c’est revendiquer une seconde carrière avec un salaire à vie et pas « du loisir », car on est encore capable de produire à 55 ans. On est « enfin libre de travailler », le sociologue parle même de « bonheur de travailler librement ». Confondant travail au sens marxiste du terme et activités nécessaires à la vie Friot indique que « le travail est une réalité anthropologique décisive dont on ne peut pas être libéré, mais on peut être libéré du marché du travail ». Toujours dans cet entretien, il propose de financer les activités que l’on veut créer pour les retraités et d’organiser collectivement le soutien au travail des retraités. Ainsi, bien plus que le salaire à vie, c’est en fait le travail à vie que Friot semble vouloir instituer.
L’effet concentrationnaire du Capital a fini par produire deux classes irrémédiablement antagonistes, Bernard Friot, lui, veut en réinstaller quatre.
Dans cette société nouvelle (il faut le dire vite), les profits seraient versés comme cotisations servant à alimenter une sorte de caisse de sécurité sociale géante. Celle-ci verserait ensuite de façon inconditionnelle les salaires sont sur une grille de 4 niveaux de 1500 euros à 6000 euros liés au niveau de diplôme. En gros, un prolo niveau bac ou moins, touche 1500 euros, un ou une fonctionnaire à Bac +3 touche 3000 euros, une titulaire de master 2 est à 4500 euros et un docteur ou universitaire touche 6000 euros et comme par hasard Friot est prof de fac. Toujours bien pratique de s’inventer une nouvelle société sur mesure!
Ces niveaux de qualifications seraient attribués par des sortes de commissions bureaucratiques, qui de fait auraient le pouvoir énorme de classer la population en une des 4 catégories.
Du coup, dans ce système, il suffit d’avoir des diplômes pour gagner 3 ou 4 fois plus qu’un prolo de base, et en général les plus diplômés ne sont pas les fils de cantonniers ou les filles de mineurs, mais plutôt issus des couches supérieures les plus riches et diplômées. Dans la société capitaliste, le Capital permet à une classe minoritaire d’exploiter la classe majoritaire, dans la société de Friot… c’est pareil!
Le 7 avril, Radio Debout a justement inauguré son antenne avec le Réseau Salariat, ce fan-club de Bernard Friot, entièrement dédié au culte du maître et de sa pensée. On a pu y entendre que « l’emploi empêche le travail », travail qu’il s’agit donc de sauver en le « libérant » (comment ? Ce n’est pas clair) de la contrainte de l’emploi (ou marché du travail). Face au problème des étudiants contraints de travailler pour payer leurs études (et qui travaillent souvent au détriment de ces dernières), il a été proposé de manière assez confuse à l’antenne de les « libérer de l’emploi » pour qu’enfin ils pissent vraiment travailler (étudier ?).
de fait, l’idéologie friotiste est une idéologie moraliste, qui prône le travail plutôt que l’oisiveté, le travail comme vecteur de liberté.
Friot appelle sa proposition « le passage de la convention capitaliste à la convention salariale », car pour lui, le capitalisme est une convention sociale, pas un mode de production. Cette formule est un peu difficile à traiter sérieusement parce qu’elle semble vouloir dire que le capitalisme, c’est comme le système métrique : quelque chose qui à été institué à un moment donné, et qu’on peut rectifier pour le rendre plus efficace, par le biais de décret.
Pour citer un extrait de son livre L’enjeu du salaire :
« Toutes les institutions sont des conventions car elles sont le fruit de rapports sociaux ; ce sont des constructions sociales en permanence travaillée pragmatiquement par ces rapports et qu’une action collective peut faire évoluer dans un sens délibéré politiquement. »
C’est peut-être ici que l’on peut comprendre un des problèmes central du raisonnement de Friot : Le capitalisme n’est pas une convention. C’est un mode de production. La valeur possède une existence réelle, bien que nous sommes d’accord pour dire qu’elle n’a rien de naturelle ( voir à ce sujet les notions qu’est ce que la valeur & la force de travail). Certes elle est issue d’un développement social et historique, mais c’est la base du système capitaliste : pour la supprimer, il faut en finir radicalement avec ce système.
https://lundi.am/Le-revenu-universel-citoyen-ou-l-eternel-retour-du-serpent
Coucou indymédia … Vous êtes plutôt ” saignant ” avec le camarade FRIOT ( Bernard ).Son ” mode d’ emploi ” ( salaire à vie )sert juste à ” assécher ” le CAPITALISME ” en attendant mieux, voir sa chute … Et devenir ” fonctionnaire ” y a pire, ( devenir un mauvais clown ou un être de consommation ). Peut-être est ce ” technique ” que de voler ( le capital bien sur ), je ne sais pas.
Et comme disait le ” vénérable ” Alexandre Marius JACOB : ” LE DROIT DE VIVRE NE SE MENDIE PAS, IL SE PREND ” ( amen ).
Au plaisir …
Bonjour Indymedia !!
Pour ce qui ont envie de parler d’idées, je vous invite à aller regarder ce que Réseau Salariat propose sur www.reseau-salariat.info, il y a notamment pas mal de vidéos intéressantes pour bien comprendre ce qu’on propose.
Vu les commentaires précédents il y a de grandes incompréhensions. Pour n’en déméler qu’une: avoir un salaire à vie ne signifie pas être fonctionnaire.