Les Collectifs Bretons qui luttent contre les projet miniers s’unissent, et appellent à un grand rassemblement, qui sera placé sous le signe de la convivialité. Venez très nombreux, la mobilisation ce jour là doit être énorme, pour que Monsieur le ministre prenne en compte notre refus !

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Depuis le 3 novembre 2014, la société Variscan Mines, détient un Permis Exclusif de Recherche Minière (PERM dit de Merléac) de zinc, cuivre, plomb, or, argent et de substances connexes sur une superficie de 41100 hectares, impliquant 34 communes. Ce PERM est attribué pour une durée de 5 ans et est renouvelable deux fois.

Qui est Variscan Mines ? Pourquoi la région de Merléac ?
  Variscan Mines est une société minière basée à Orléans, financée par des actionnaires australiens, singapouriens et Néo-Zélandais.
La région de Merléac a déjà fait l’objet de recherches minières entre 1958 et 1981. Ces études étaient menées, par un organisme public : le BRGM.

Après des trouvailles fructueuses mais peu rentables à l’époque, le site de la porte-aux-moines, a été fermé en 1981. Aujourd’hui, ces travaux vont servir à des intérêts privés étrangers car les dirigeants actuels de Variscan mines, sont d’anciens fonctionnaires du BRGM, qui connaissent donc le potentiel de la zone.

Mes Terres, ma propriété sont-elles concernées ?
    Oui, potentiellement, car le sous-sol appartient à l’Etat. Il faut savoir qu’aujourd’hui, suite à la campagne héliportée, la phase de recherche avance, des techniciens de Variscan démarchent les exploitants sur le terrain, et ce malgré le peu d’informations relayées depuis l’obtention du PERM.
    Une quinzaine de points situés sur la zone de recherche notamment sur les communes de Merléac, St Martin des Prés, St Gilles-Vieux-Marché, St Gelven, L’Hermitage-Lorge, Gausson, Plémy, Hénon sont qualifiés par Variscan de « cibles de haute priorité » et une cinquantaine d’autres points reste à vérifier.

 

L’ exploration (Un budget de 11 millions d’euros)

En 2015, l’hélicoptère et les prélèvements à la main des géologues ont permis à Variscan de confirmer la présence de zinc, plomb, cuivre, or et argent dans notre sous-sol. Aujourd’hui, la société prévoit de continuer ses recherches en franchissant une étape supplémentaire, celle des sondages (c’est-à-dire forages), prévus pour cet été.

Une exploration par forages (prévus entre 20 et 1500 mètres de profondeur) :
– Perturbation et déviation des cours d’eaux souterrains,
– Dissémination de divers toxiques naturels, présents dans le sous-sol de notre secteur (arsenic, pyrite, cadmium etc …), dans l’eau, l’air, sur les sols. 

 

Et après, …l’exploitation !

La société minière ne donne que très peu d’informations sur le sujet. Pourtant, nous sommes encore nombreux à voir cette butte de terre à Kerveno, (site de la Porte-aux-Moines Merléac) , où rien ne repousse plus depuis 1981. Elle renferme les minerais et les remblais de la mine extraits à l’époque. Le BRGM, note les avoir enfouis sous une couche de bitume et 50 cm de terre végétale mais pourquoi cette précaution ?

Ou Variscan utilise son « droit de suite». Etant déjà positionné comme acteur exclusif des recherches, le code minier lui permet d’exploiter de droit.

L’article L132-6 du code minier (nouveau) affirme : « Sans préjudice des dispositions de l’article L.142-4, pendant la durée de validité d’un permis exclusif de recherches, son titulaire peut seul obtenir une concession portant, à l’intérieur du périmètre de ce permis, sur des substances mentionnées par celui-ci.
Le titulaire d’un Permis Exclusif de Recherches a droit, s’il en fait la demande avant l’expiration de ce permis, à l’octroi de concessions sur les gisements exploitables découverts à l’intérieur du périmètre de ce permis pendant la validité de celui-ci. »

Ou cette concession pourra être revendue à une société plus importante capable financièrement d’assurer ce type de travaux.

Impacts sur l’eau et l’économie du territoire.
– Qui consommera des produits agricoles provenant d’une zone polluée ? A Salsigne, dans l’Aude, 10 ans après la fermeture de la mine d’or, les légumes produits sur place sont toujours interdits à la vente par arrêté préfectoral ! A Merléac, Variscan cherche du plomb. Quelle laiterie prendra le risque d’acheter le lait des agriculteurs proches de la zone d’exploitation pour en faire de la poudre de lait à destination des bébés ?

– En Bretagne, il est demandé aux agriculteurs, notamment, de tout mettre en œuvre pour se conformer aux directives concernant la qualité de l’eau, il nous paraît étonnant que l’on offre un tel passe droit à un prospecteur minier qui a surtout comme objectif de revendre des projets sans avoir de compte à rendre sur les conséquences …

– La pollution de l’eau par les métaux est aussi ancienne que l’activité minière. Le phénomène entraînant cette pollution est irrémédiable, il s’appelle le Drainage Minier Acide (DMA). C’est une réaction chimique naturelle : l’acidification et le drainage des métaux polluants qui en résultent, entraînent une pollution de tous les écosystèmes concernés.

– Les approvisionnements en eau proviennent de forages ou de captages.  En raison du DMA les sources et les masses d’eau, déjà bien souvent impactées par l’activité humaine devront-elles être encore plus contrôlées, traitées, ou seront-elles simplement abandonnées ? Autant dire encore un coût supplémentaire pour la collectivité pendant plusieurs années.

–   L’attractivité du territoire :   Quelle famille souhaiterait s’installer dans un pays minier ? Quelles conséquences pour la valeur de l’immobilier ?

Des « mines vertes »
Aujourd’hui, Variscan Mines nous parle de « mine verte », de « mine propre ». Or,  il n’existe aucun exemple de « mine verte ». Toutes les mines anciennes ou récentes posent des problèmes pour les riverains, les agriculteurs, l’environnement etc.

– Denis Bois, directeur de l’Unité de recherches et de service en technologie minérale de l’Université du Québéc a résumé la réalité de cette mine verte : « C’est une direction qui  est  prise plus que l’état des choses. Il ne poussera pas une mine verte demain matin ».

– La société ne peut donner de garanties fiables sur cette phase d’exploitation, devons-nous nous contenter de paroles rassurantes du chef géologue de Variscan Mines lorsqu’il annonce en décembre 2015 que «d’ici dix ans, les techniques d’extractions auront encore évolué » (Ouest-France le 15/04/2015)  ?

L’industrie minière créerait de l’emploi …
– Sur le PERM de Tennie (Sarthe), Variscan avait annoncé jusqu’à 150 emplois directs. A la suite d’une mobilisation massive des habitants Variscan a été obligé de suspendre l’exploration. Il faut dire que 1500 emplois sur 20 ans avaient été promis par les anciens exploitants de cette concession. Or, au plus fort de l’activité , il n’y a jamais eu plus de 32 salariés.

– A Bergama, en Turquie, où Jack Testard (l’actuel président de Variscan Mines), a exploité à la fin des années 90 en tant que directeur général de la mine (Eurogold), seuls 117 emplois avaient été crées dont 90 n’étaient pas des emplois locaux… En échange, l’agriculture (olive, coton) fut durablement ruinée par une pollution au mercure !

– Ce chantage à l’emploi est d’autant plus facile à faire que le prospecteur n’est pas l’exploitant. Le rôle de cette entreprise «  junior », Variscan, est de quantifier les richesses du sous-sol afin d’enrichir les spéculateurs avant d’en vendre le potentiel exploitable au plus offrant. 

– La promesse de création d’emplois hypothétiques pendant l’exploitation ne suffiront pas a convaincre les agriculteurs, éleveurs, pêcheurs, apiculteurs, qui risqueraient de ne plus pouvoir travailler à cause de la pollution irréversible de l’eau, de l’air et des sols engendrée par une exploitation de si grande ampleur.

La société minière argumente sur le développement économique et qu’il est souhaitable pour la France de développer ses mines et son sous- sol. Quelles retombées pour le territoire local et national alors que 100% des capitaux sont étrangers?

Que peut-on faire?
–    Interdire l’accès aux terrains : vu le peu d’informations concrètes fournies par la société minière, et les trop grands risques encourus, plusieurs citoyens, propriétaires, locataires, ont déjà refusé l’accès à leurs terres pour la prospection. C’est pour l’instant le seul moyen de ralentir l’exploration, en attendant d’obtenir plus de d’informations.
–    Demander aux élus d’exiger de Variscan une plus grande transparence et l’organisation de réunions contradictoires publiques.