Notre Dame des Landes : Assurer le suivi des «mesures de compensation», c’est préparer la construction de l’aéroport !

Un laboratoire de l’université d’Angers, le GECCO (Groupe Ecologie et Conservation des Vertébrés) participe à la mascarade qui cherche à justifier la destruction de la ZAD (Zone à défendre) de Notre- Dame-des-Landes ! Suite à une action d’opposition à leur activité sur le terrain, les intervenants du Gecco veulent aujourd’hui entrer dans le rôle des «gentils-scientifiques-neutres» victimes des «méchants-antitout» (1). Mais non, la science n’est pas neutre, surtout quand elle a pour financeurs les porteurs de ce vaste projet de destruction de milieux naturels et de terres agricoles, comme la DREAL qui doit, en collaboration avec Vinci, mettre en place l’accès routier à l’aéroport.

D’autres «ingénieurs de l’écologie» – Dervenn, aquabio, Biotope – désireux de participer à la mise en oeuvre de la (fausse) compensation leur avaient ouvert la voie dans le domaine de l’hypocrisie (2). Face à la résistance au projet d’aéroport, certains de ces partenaires privés ont renoncé en cours de route à intervenir sur le terrain. C’est aujourd’hui au tour de l’université publique de se faire acheter et d’envoyer ses étudiants opérer sur la zad.

L’étude réalisée par le GECCO à Notre-dame-des-landes vise à évaluer les résultats de déplacements de micro-populations de tritons. Réaliser une telle étude, c’est donner une caution scientifique à la soi-disant «compensation écologique» et au «déplacement» d’espèces protégées. Pourtant l’aspect dérisoire de ces mesures inefficaces et leur rôle de leurre a déjà été explicité largement par les Naturalistes en lutte. Nous rappelons que toutes les structures de protection de l’environnement ont d’ores et déjà donné un avis défavorable à ce projet (3) ! De nombreux naturalistes, associations, universitaires, juristes se sont prononcés pour dénoncer le scandale de ce dossier dont les destructions seront incompensables autant qu’irréversibles, et s’opposent à la création de cet aéroport inutile.

La poursuite des études du GECCO n’est donc qu’un facilitateur de la communication des bétonneurs, qui sont prêts à tout pour maintenir l’illusion des mesures de compensation. Bien conscients de ce stratagème, la quasi totalité des partenaires sollicités par ce laboratoire pour ce projet, à l’exception des partenaires institutionnels comme CAP-Atlantique et le parc de Brière, ont refusé de participer a cette étude. (4) Les Naturalistes en lutte invitent donc, comme ils l’ont fait dès le début de ce projet de recherche (5), le GECCO à interrompre et dénoncer ce contrat qui est à tous points de vue, «contre nature». Ils appellent donc aussi à des actions permettant de faire connaître le scandale de cette collaboration active. Un rassemblement de protestation aura lieu le 15 septembre à 17h devant la faculté de sciences d’Angers à l’appel des Naturalistes en lutte, de COPAIN 44, d’occupant-e-s de la zad de Notre Dame des Landes.

(1) Voir leur communication bien dramatisée http://www.presseocean.fr/actualite/vigneux-de-bretagne-des-biologistes-agresses-sur-la-zad-30-04-2015-157710.
(2) Voir http://www.dervenn.com/wordpress/ communiqué de presse «face à la violence et aux menaces »
(3) le CNPN, (avril 2013 et avril 2014), le Comité d’experts scientifiques du projet d’aéroport (avril 2013), le CBNB (2013), la FDP (2013), l’UICN (décembre
2013), la SHF (février 2014), la SFEPM (février 2014)
(4) Partenaires sollicités et ayant refusé : Les Naturalistes Vendéens, Didier Montfort, Bretagne-Vivante, le CPIE Loire et Mauges, la LPO, Phillipe Evrard.
(5)https://naturalistesenlutte.wordpress.com/2014/04/23/science-ecologique-sans-conscience-environnementale-n-est-que-ruine-de/)