À Rennes la violence d’extrême droite existe aussi, et elle se développe crescendo depuis déjà plusieurs mois, de façon continue.
– tags ouvertement nazis et fascistes partout en ville ;
– intimidations et agressions contre les militants-es ou simples habitants-es qui s’opposent à l’extrême droite ;
– attaques répétées de lieux identifiés comme antifascistes ou tout simplement de gauche.

N’oublions pas non plus qu’à Rennes l’extrême droite a déjà tué : le 2 août 2009, Frédéric Bourget décédait suite à une agression commise par des skins nazis de la même mouvance que les JNR. Et ne nous y trompons pas, nous savons très bien que la barbarie subie par Clément aurait pu frapper l’un ou l’une d’entre nous, une personne gay lesbienne ou trans, immigrée ou perçue comme telle.

Les infiltrations de l’extrême droite se multiplient, dans une situation de crise économique où les licenciements explosent, mais également dans une période d’urgence écologique.
– lutte contre l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes : un membre de l’association d’extrême droite Égalité et Réconciliation tente d’infiltrer la ZAD ;
– marée noire du TK Bremen : Adsav, mouvement nostalgique de la collaboration, profite de la méconnaissance militante à son sujet et prête sa sonorisation lors d’un rassemblement de protestation ;
– restructuration chez Doux : Adsav, tente une récupération en déployant une banderole de soutien aux salariés en lutte ;
– 1400 licenciements à PSA-La Janais : Jeune Bretagne invite en mars dernier tout ce que l’extrême droite française compte de pire (y compris Troisième Voie, l’organisation dont font partie les assassins de Clément) pour tenter de surfer sur la légitime colère des salariés.

À quoi doit-on dès lors s’attendre de la part de l’extrême droite en ce qui concerne le redressement judiciaire de Gad (109 licenciements en prévision) ou encore la situation de Marine Harvest dernièrement, dans un contexte de fin des missions d’intérims et CDD ?

La crise est un support lui permettant facilement d’instrumentaliser la situation à son profit et d’imposer ses idées simplificatrices basées sur la division et la mise en concurrence de la population. L’affichage social de l’extrême droite cache en fait une conception du syndicalisme comme courroie de transmission du patron. Il cache également une lutte contre tous les mécanismes de solidarité qui ont construit nos acquis sociaux, ainsi que le fantasme d’une société autoritaire construite sur des discriminations permanentes.

Une crise économique mais aussi un contexte politique qui banalise l’extrême droite en reprenant ses thématiques.

Entre Sarkozy et Hollande peu de différence dans la situation qui est faite aux Rroms et aux sans-papiers. À Rennes les expulsions sans relogement continuent et les reconduites à la frontière ne faiblissent pas : de nouveau, comme sous Sarkozy, la police vient chercher les enfants jusque dans les écoles, rafle les sans-papiers à la Croix-Rouge ou aux Restos du Cœur.

Reprendre les thématiques du Front National renforce l’extrême droite sans proposer la moindre réponse à la crise : les gouvernements successifs brillent plus par leur rôle de service après vente du patronat (anticipant même ses volontés, notamment concernant les retraites) que par leur aide aux travailleurs-es qui tentent de sauvegarder leurs emplois. Quant au FN, il se développe : revenant sur le devant de la scène avec des scores à double chiffre aux diverses élections, il entend conquérir des mairies dans les zones rurales du département. Le développement du FN va de paire avec celui des groupes comme Troisième Voie. Le FN n’est pas un parti moins dangereux : il se contente tout simplement de sous-traiter les agressions racistes.

Face à l’extrême droite, seul un mouvement social massif peut changer la donne : battons-nous ensemble pour un autre projet de société !

Tous et toutes dans la rue samedi 22 juin
15H place du parlement a Rennes

Dimanche 23 juin départ en car depuis Rennes pour la manifestation à Paris / inscriptions : resa23juin@gmail.com

Mise à jour des signataires de l’appel rennais au 19 juin, 12h00 :
Alternative Libertaire (AL), Collectif Antifasciste Rennais, Confédération Nationale du Travail (CNT), Gauche Anticapitaliste (GA), Jeunes Ecologistes, Jeunesses Communistes (MJCF), Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Sindikad Labourerien Breizh (SLB), Solidaires 35…