3 Juillet 2011, Chiomonte, Italie, 50000 manifestants encerclent le chantier du projet de ligne LGV reliant la ville de Lyon à celle de Turin. Les autorités italiennes sont contraintes de militariser la vallée pour espérer mener à bien les travaux.

23 novembre 2011, Valognes, Cotentin, 600 personnes investissent les rails pour bloquer le convoi de déchets nucléaires CASTOR. Sa route s’achève en Allemagne, à Gorleben, dans la région du Wentland, avec plus de deux jours de retard. Plusieurs dizaines de milliers de manifestants, paysans, et habitants de la région se rassemblent pour empêcher physiquement le train d’arriver à destination.

24 mars 2012, Nantes, Loire-Atlantique, une manifestation contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, se donne pour objectif de réunir plusieurs milliers de personnes de toute la France dans les rues de la ville et aux abords de la mairie pour montrer en acte leur détermination, et bloquer le centre de Nantes.

Dans le même temps, en mai et novembre 2011, en France, les contre-sommets du G8 et G20 sont de moins en moins fréquentés. Si l’attention se tourne vers les luttes dites territoriales, c’est peut-être parce qu’elles deviennent le lieu privilégié du conflit, le lieu de résistance aux formes contemporaines du pouvoir, là où il se matérialise plus qu’il se donne en spectacle.

Comment ces luttes deviennent celles de tous ? Quelles perspectives pour la lutte contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes ?

Nous proposons une discussion croisée entre trois exemples, celui de l’Italie, de l’Allemagne et celui plus proche de Notre-Dame-des-Landes, dans la perspective d’aller ensemble à la manifestation et à l’action d’ampleur qui se tiendra le samedi 24 Mars à Nantes.

– 7h00 – 10h00 : petits déjeuners
– 12h00 : cantine
– 14h00 : confection d’AFFICHES
Venez avec les idées, textes et dessins que vous voulez voir affichés sur les murs de la ville.
– 19h00 : cantine

————————————-
PRÉSENTATION
Lors du dernier mouvement contre la réforme des retraites, à l’automne 2010, nous avons réquisitionné les anciens locaux de la CFDT pour y installer la Maison de la Grève. Ça allait de soi : se doter d’un lieu pour s’organiser de manière déterminée par-delà les corporatismes et identités sociales (étudiants, travailleurs, chômeurs, travaillant dans le public ou le privé…). Un lieu pour partager nos analyses de la situation et coordonner nos actions, faire une caisse de grève pour s’entraider financièrement, organiser des cantines de grévistes alimentées en partie par des paysans nous soutenant, se retrouver dans des fêtes. Et imaginer comment faire durer la grève.

Au bout d’un mois et demi, la mairie de Rennes nous a expulsés, comme d’autres socialistes et toutes sortes de dirigeants organisent l’austérité ailleurs en Europe, et répriment ceux qui ne veulent pas plier. Après cette expérience, retrouver un lieu, cette fois pérenne, était une évidence. Pour construire, au fil des temps, une force locale déterminée à vivre autre chose que le capitalisme. Nous avons fini par nous installer dans les locaux d’une association au 37 rue Legraverend.

La Maison de la Grève est un lieu politique mais pas celui de professionnels de la politique. Ici, vous ne trouverez pas la clef pour sortir de l’impasse. La Maison de la Grève n’est qu’une ébauche, un commencement ici et maintenant d’autres possibilités. Avec son lot de difficultés et de joies.

Il est impossible de dire ce que la Maison de la Grève recouvre exactement et ceci pour une bonne raison : elle est plus que la somme des activités qui s’y passent, des événements qu’elle provoque ou auxquels elle prend part. Elle a la prétention de réussir à être en même temps plusieurs réalités, positions politiques, initiatives parfois même contradictoires sans se perdre dans l’éparpillement des luttes et le cloisonnement dans les manières de s’organiser.

Nous ne voulons plus laisser notre quotidien au hasard de ce monde. Nous voulons nous en ressaisir collectivement, partager et étendre des pratiques offensives. S’organiser contre le réaménagement de nos espaces, soutenir les grèves, imaginer des actions en dehors des mouvements sociaux, tout en se liant avec des initiatives d’ailleurs. Être un lieu d’où partir et où revenir, un lieu pour se projeter collectivement. Un lieu pour une mise en échec pratique et politique du pouvoir.

A la Maison de la Grève, vous trouverez une cantine, une université populaire, un atelier informatique, un magasin gratuit, une imprimerie (photocopieurs, sérigraphie), pour apprendre, manger, échanger, avancer. Vous pourrez aussi vous y rendre sans raison, pour prendre un café, trainer avec un ami, trouver un livre. Parce que la constitution d’une force tient autant dans sa capacité matérielle, à ses savoirs-faires, qu’à sa façon d’être et de marcher ensemble.

Ces dix jours ne sont qu’un debut ! Vous êtes les bienvenus !

https://maisondelagreve.boum.org/maintenant/article/du-…de-la