Samedi, on fera un petit état des lieux de l’état de la surveillance de l’internet, puis on évoquera quelques pistes pour utiliser un ordinateur dans ces conditions, enfin on finira en discutant plus largement de ce qu’on pourrait faire dans et autour de l’atelier cette année.

A l’heure de la surveillance généralisée des communications, de l’omniprésence de l’informatique, de près ou de loin, dans nos vies (et d’autant plus, dans nos vies en lutte) l’atelier informatique de la Maison de la Grève part de l’idée que l’on peut trouver une façon d’utiliser l’outil informatique, depuis les besoins, contraintes et critiques qui sont les nôtres.

De la même manière que pour une voiture, un appareil photo ou une machine à laver, il nous apparaît important d’approcher la manière dont l’ordinateur et les réseaux informatiques fonctionnent ainsi que les tenants et les aboutissants de son utilisation. Pour avoir une certaine autonomie vis-à-vis de ces outils – ne serait-ce que pour l’entretien – mais également pour ne pas placer en eux une confiance aveugle.

Concrètement, chacun vient avec ce qu’il sait, ce dont il a besoin et des moments de partage ou de formation sont organisés :

– sécurisation des communications et des ordinateurs
– outils de mise en page
– réparation et installation d’ordinateur sous linux
– outils de publication sur internet

Chaque semaine, le mardi à 14h au 37 rue legraverand, il y a 2 choses en parallèle : tout le temps, une permanence et bien souvent, une formation.

Pendant les permanences, on peut travailler sur le site de la Maison de la Grève, réparer des problèmes autour de vos GNU/linux, discuter informatique… C’est pas mal si vous faites un petit mail pour prévenir : hacklab-rennes@boum.org

PRÉSENTATION
Lors du dernier mouvement contre la réforme des retraites, à l’automne 2010, nous avons réquisitionné les anciens locaux de la CFDT pour y installer la Maison de la Grève. Ça allait de soi : se doter d’un lieu pour s’organiser de manière déterminée par-delà les corporatismes et identités sociales (étudiants, travailleurs, chômeurs, travaillant dans le public ou le privé…). Un lieu pour partager nos analyses de la situation et coordonner nos actions, faire une caisse de grève pour s’entraider financièrement, organiser des cantines de grévistes alimentées en partie par des paysans nous soutenant, se retrouver dans des fêtes. Et imaginer comment faire durer la grève.

Au bout d’un mois et demi, la mairie de Rennes nous a expulsés, comme d’autres socialistes et toutes sortes de dirigeants organisent l’austérité ailleurs en Europe, et répriment ceux qui ne veulent pas plier. Après cette expérience, retrouver un lieu, cette fois pérenne, était une évidence. Pour construire, au fil des temps, une force locale déterminée à vivre autre chose que le capitalisme. Nous avons fini par nous installer dans les locaux d’une association au 37 rue Legraverend.

La Maison de la Grève est un lieu politique mais pas celui de professionnels de la politique. Ici, vous ne trouverez pas la clef pour sortir de l’impasse. La Maison de la Grève n’est qu’une ébauche, un commencement ici et maintenant d’autres possibilités. Avec son lot de difficultés et de joies.

Il est impossible de dire ce que la Maison de la Grève recouvre exactement et ceci pour une bonne raison : elle est plus que la somme des activités qui s’y passent, des événements qu’elle provoque ou auxquels elle prend part. Elle a la prétention de réussir à être en même temps plusieurs réalités, positions politiques, initiatives parfois même contradictoires sans se perdre dans l’éparpillement des luttes et le cloisonnement dans les manières de s’organiser.

Nous ne voulons plus laisser notre quotidien au hasard de ce monde. Nous voulons nous en ressaisir collectivement, partager et étendre des pratiques offensives. S’organiser contre le réaménagement de nos espaces, soutenir les grèves, imaginer des actions en dehors des mouvements sociaux, tout en se liant avec des initiatives d’ailleurs. Être un lieu d’où partir et où revenir, un lieu pour se projeter collectivement. Un lieu pour une mise en échec pratique et politique du pouvoir.

A la Maison de la Grève, vous trouverez une cantine, une université populaire, un atelier informatique, un magasin gratuit, une imprimerie (photocopieurs, sérigraphie), pour apprendre, manger, échanger, avancer. Vous pourrez aussi vous y rendre sans raison, pour prendre un café, trainer avec un ami, trouver un livre. Parce que la constitution d’une force tient autant dans sa capacité matérielle, à ses savoirs-faires, qu’à sa façon d’être et de marcher ensemble.

Ces dix jours ne sont qu’un debut ! Vous êtes les bienvenus !

https://maisondelagreve.boum.org/maintenant/article/du-…de-la