Avortement/grossesse/contraception

Voici quelques lignes de début de réflexion, suite à une discussion entre
membres du collectif antisexiste Emancipation.
Le 20 Novembre, aura lieu une contre-manifestation en faveur de l’avortement et contre les actes et
les idées véhiculées par l’association SOS Tout petits, mouvement catholique pro-vie et anti-avortement.
Nous souhaitions ne pas en rester là, et proposer un moment de discussion après cette action. Notamment pour
approfondir la question de l’avortement et proposer un point de vue, propre au collectif, sur ce sujet.

Nous ne pensons pas qu’il est possible de parler d’avortement sans parler
de grossesse et de contraception, ces trois thèmes sont liés, même si les
normes sociétales tendent parfois à les opposer.

Nous sommes conscient-e-s qu’il est certainement plus facile de
s’organiser collectivement contre une manifestation anti-avortement, que
de lutter seul-e contre les discours culpabilisateurs des institutions.
Aux interrogatoires moralisants que l’on nous fait subir lorsque nous
souhaitons avorter, adopter un autre mode de contraception que la pilule,
ou accoucher d’une manière non conventionnelle, s’ajoutent des pratiques
de spécialistes qui nous dépossèdent de nos propres corps, comme
l’imposition de l’accouchement dit gynécologique (sur le dos) ou la
dissuasion de choisir le DIU (dispositif intra-utérin ou stérilet).

Nous pensons que l’avortement peut être bien vécu, comme un moment
complémentaire à la grossesse, comme un moment faisant parti de la vie,
comme un moment de partage, de compréhension de son corps et
d’interrogation sur les relations sexuelles et sur son rapport à la
maternité ou à la paternité et non forcément comme quelque chose
d’individuel, de culpabilisant et de douloureux.

Comme la grossesse, la contraception ne concerne pas que les femmes, mais
également les hommes. Aussi, nous revendiquons le développement de la
recherche sur la contraception masculine et cherchons à susciter un
intérêt plus grand des hommes pour ces questions.

Derrière les discours des institutions (Etats, Eglises, Ecoles, Familles,
Institutions médicales), se cachent une volonté de contrôle des corps,
d’aliénation des esprits et un sexisme profond qui entend dire la place de
chacun et de chacune.

Ce sont ces discours et ces pratiques que nous souhaitons remettre en
cause et discuter avec vous ce samedi 20 Novembre à 20 H 30. La soirée
sera non mixte : filles à l’Etincelle (26 Rue Maillé) / garçons au SLIP (26,5 Rue Maillé).