L’anniversaire du 11 novembre 1918 nous invite à commémorer le premier grand massacre fratricide des travailleurs européens et colonisés (ouvriers, paysans, artisans, instituteurs…) jetés soudainement les
uns contre les autres, par des gouvernements aveugles et cyniques dans une guerre mondiale rendue
déjà féroce avec le commerce des armements modernes. Nous n’oublions pas ces victimes, dont le
premier fut le grand pacifiste socialiste Jean Jaurès, assassiné avant le massacre des tranchées.

Cette année 2010, alors qu’un gouvernement de combat au service des marchés financiers veut démolir
les retraites conquises de hautes luttes, nous associons la mémoire des morts de toutes les guerres à
celles des morts en temps de paix, sur le front du travail.

C’est une invitation nationale de l’Assemblée Générale des Assemblées Générales (AG)
interprofessionnelles, AG de lutte, Intersyndicales ouvertes à des nonsyndiqué-e-s, Collectifs,
Coordinations intersecteurs, réunie à Tours le 6 novembre.

Alors que les riches jouissent de la hausse de l’espérance de vie en bonne santé, il est urgent de
rappeler que dans un grand pays développé comme la France, un demi-millier de salariés meurt chaque
année d’accident au travail, bien avant l’âge de la retraite, et qu’un nombre identique meurt de
« maladies professionnelles » telles que les cancers dus à l’amiante. Nous n’oublions pas bien entendu la
montée dramatique des suicides dus à l’intensification du travail et du harcèlement moral des
hiérarchies, ni le destin des sans-travail qui mourront sans retraite.

Ajoutons que chaque année les accidents du trajet et les maladies professionnelles augmentent
toujours plus, signes d’une précarité accentuée. Les incapacités permanentes après accidents de travail
dépassent le chiffre de 40 000 en France pour la seule année 2008, alors que les maladies
professionnelles provoquant une incapacité permanente sont 20 000 chaque année, un chiffre toujours
en hausse. (Sources : statistiques de la Cognats/DRP / AT/MP / Données nationales).

Jeudi 11 à 11 heures, monument aux Cinquante otages, à Nantes.

C’est la raison pour laquelle nous serons présents à Nantes devant le Monument aux morts jeudi
11 novembre, pour y déposer une gerbe, des fleurs, allumer une bougie, écrire le nom de défunts
morts au travail et sceller une stèle commémorative de marbre gravée pour l’occasion. Nous y
invitons la population et les familles des disparus.

Cette initiative inaugure le projet d’ouvrir maintenant un nouveau champ de lutte prolongée dans
chaque ville et région, pour l’insoumission et la dénonciation des méfaits concrets du patronat, la
logique du profit et contre les abus de pouvoir des hiérarchies dans les entreprises publiques et privées.

Rendez-vous jeudi matin 11 novembre à 11 heures précises, à côté du Monument aux Cinquante
Otages (Pont-Morand, près Préfecture côté Bellamy, arrêt de tram 50 otages, à Nantes).

À l’issue de la cérémonie, l’AG inter-professionnelle de Nantes (AGIP) proposera de partager sur place le
verre de l’amitié et de la solidarité.

AGIP (AG interprofessionnelle 44)