vendredi 9 juillet 2010 | 20h30 | Au Méliès (rue des Carmélites) :

projection de « Un Poquito de tanta verdad »

La fin de l’année 2006 a véritablement été subite par les habitants de Oaxaca. La répression féroce qu’a vécu le mouvement social pacifique de cet état du sud du Mexique, voisin du Chiapas et représenté par l’Assemblée Populaire des Peuples de Oaxaca (APPO), se solda par une vingtaine de morts, dont le journaliste indépendant Brad Will, et de plusieurs centaines d’arrestations et de disparitions.

Les nombreuses violations des droits de l’homme par les forces anti-insurrectionnelles fédérales et des groupes paramilitaires locaux à la solde du gouverneur Ulises Ruiz, ont été rapportées dans l’enquête de la Commission Civile Internationale d’Observation des Droits de l’Homme (CCIODH) qui conclura le 20 janvier 2007, à Mexico, que l’ensemble des actions policières font partie d’« une stratégie juridique, policière et militaire (…) dont l’objectif ultime est d’obtenir par la peur le contrôle de la population civile (indigène en particulier) dans des zones où se développent des processus d’organisation citoyenne ou des mouvements à caractère social non partisan ».

L’occultation médiatique totale des grands médias d’actualité sur le sujet, bien qu’Amnesty International (entre autre) ait officiellement rappelé au Mexique son devoir de respect des droits fondamentaux des manifestants et apporté son soutien au prisonniers et disparus, a poussé à la constitution du Collectif de Soutien Lyonnais aux Luttes Mexicaines (CSLLM) à la fin de l’année 2006.

Le documentaire présenté décrit les différentes étapes du mouvement qui commença durant l’été 2006 par une grève du syndicat enseignant et aboutit à la création de l’APPO. Le film revient sur l’appropriation particulièrement vive des médias par la population à Oaxaca depuis le début du conflit et depuis le muselage violent de Radio plantón. La Commune d’Oaxaca a vu en effet des dizaines de milliers de travailleurs, d’indigènes, de femmes au foyers et d’étudiants prendre 14 stations de radio et une chaîne de télé, et les utiliser pour s’organiser et défendre leurs luttes sociales, culturelles et économiques.

Quand le peuple d’Oaxaca a décidé qu’il en avait soupé des mauvais gouvernements il n’est pas allé raconter son histoire aux médias, il a pris les médias !