“Everything is free, do your own thing”, c’est avec ce mot d’ordre que quelques activistes issus du théâtre guérilla et de l’agit prop (La Mime Troupe de San Francisco) et d’autres (Emmett Grogan, Peter Coyotte, Peter Berg, Billy Murcott…) créèrent les Diggers.

“Diggers”, nom choisi en référence aux Diggers anglais (les bêcheux ou les piocheurs) égalitaristes de la révolution anglaise du XVIIe siècle (1649 – 1650) opposés à “l’enclosure act” (l’appropriation privé des prés communaux, et des terres communales) et s’organisant autour de petites communautés autonomes et égalitaires.

Il s’agit sans doute du plus ancien collectif de squatteurs connu à ce jour. Nos Diggers de San Francisco mettent en scène un monde sans argent, basé sur l’entraide et l’autogestion, ils deviennent les détonateurs subversifs d’un mouvement réunissant activistes de la Nouvelle Gauche, artistes, beatnicks… Noirs, blancs, latinos… Tout le monde est prié de participer à une révolution dont le but est de détruire les vieux schémas de pensée.

De la distribution gratuite de nourriture à l’ouverture des premiers “free shops” en passant par la réappropriation de la rue comme espace public, de la manifestation de rue “mort de l’argent” à la première “free clinic” où les médecins volontaires exercent gratuitement, l’utopie devient réalité.

Quelle a été l’évolution du mouvement ? Que sont devenus les protagonistes ? Et quelles graines ont-ils semées ?