« Le 5 mars 1998 à Turin trois anarchistes qui habitaient la Casa di Collegno sont arrêtés. Le squat est fermé par les autorités dans la foulée. Au même moment, deux autres maisons sont attaquées: l’Asilo est évacué tandis que l’Alcova résiste.
Edoardo Massari (Baleno), Maris Soledad Rosas (Sole) et Silvano Pelissero sont accusés d’être les auteurs de certains attentats réalisés contre les premiers travaux du TGV italien dans le val de Suse , attentats auxquels il nient avoir participé.

Immédiatement naît un vaste mouvement de protestation, qui s’étend rapidement à d’autres villes. Des dizaines de personnes sont intimidées, font l’objet d’enquêtes, sont accusées et condamnées. Les télévisions et journaux de droite comme de gauche déclenchent une vaste campagne médiatique sur le thème de la criminalisation des lieux occupés de Turin. Les squatteurs deviennent les personnes à abattre.
Le 28 du mois Edoardo Massari est retrouvé frappé à mort dans la prison où il était incarcéré. Le 11 juillet meurt de la même manière Soledad Rosas, elle aussi en détention.
En janvier 1999 Silvano, l’unique prévenu ayant survécu, est condamné à 6 ans et 10 mois de prison. Il ne sera libéré qu’en mars 2002 après quatre ans de prison, près que la cours de cassation italienne ait reconnu l’insuffisance des preuves à son encontre.
Maintenant que les habitants du val de Suse sont «prévenus », le projet de train à grande vitesse a enfin pu décoller. Seuls les fous et les subversifs se permettront de le contester. A leurs risques et périls.
Enterrés les morts, les Assassins – récompensés par l’Etat – peuvent enfin oublier… »

Le scarpe dei suicidi est un livre sur une répression folle, sur fond d’antiterrorisme et d’intérêts industriels. Elle a eu lieu il y a plus de 10 ans, mais elle est bien d’actualité. C’est un livre italien et on a envie de le traduire, ensemble, et de le publier pour ce qui s’est passé là-bas à l’époque ne se reproduise pas ici et maintenant.

On vous donne rendez vous le 20 janvier à 19h à la mobylette, au 17 bis rue du général Buat à Nantes pour en parler. Si vous voulez plus d’infos, vous pouvez nous écrire à scarpedeisuicidi@yahoo.fr