Voici le texte d’appel.
A noter que, à titre personnel, je ne me reconnais pas dans cet appel à un hypothétique « Etat de droit »… Ceci dit, chacun-e peut y aller avec le point de vue qui est le sien et le faire connaître…

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Dimanche 27 septembre à Hillion (22)

Manifestation pour sortir de la pollution en Bretagne !
Là même où des milliers de m3 d’algues vertes continuent de s’échouer chaque jour …

La reconquête de la qualité de l’eau se fera d’abord par la reconquête de l’Etat de droit.

La pollution a non seulement mis à mal la qualité de l’eau de nos rivières et de nos nappes phréatiques, elle a aussi réduit l’autorité de l’Etat – à de nombreuses reprises les tribunaux ont sanctionné l’Etat dans sa carence à appliquer la loi, ainsi, en 2007, les préfets du 22 et 29 ont été condamnés à la requête d’associations – et bafoué l’un des plus anciens principes du droit, donc de la vie en société, qui veut que celui qui est à l’origine d’un dommage doit réparation. Les programmes initiés par l’Etat et auxquels ont participé l’ensemble des collectivités (agence de bassin, région, départements, syndicats d’eau), ont dès l’abord, voulu renier ce principe fondateur, octroyant des centaines de millions d’euros
à ceux qui sont à l’origine de la pollution. La politique agricole commune a encore accentué cette anomalie, arrosant des subventions les plus importantes les cultures les plus assoiffées d’engrais chimiques, de pesticides et d’eau. Les algues vertes pourrissant sur nos plages, la fermeture des captages d’eau, les pesticides dans nos assiettes témoignent de cette défaite autant physique que morale. Ce refus du droit et cette politique dévoient administrations et élus depuis 30 ans, prolongeant artificiellement les jours d’un modèle qui seul ne se tient plus debout.

Nous sifflons par ce manifeste la disqualification de la politique de «gestion de la pollution ».

Nous attendons alors de l’État un effort de redressement : qu’il cesse
d’être opaque et accepte de mettre en œuvre la loi (article 1321-2 du code de la santé publique) . Il a toujours voulu minimiser le rôle de la règle alors qu’elle aurait permis la protection efficace de l’eau. Son
application ne coûte pas un centime.

Rappelons pour mémoire à tous ceux qui se sont fait commerce et rente du contraire : il n’est pas nécessaire de polluer pour produire et vivre de l’agriculture.

Prétendre que l’on peut adapter le productivisme et l’élevage hors-sol est une duperie sans précédent car demeure, quoique l’on fasse, une contradiction irréductible entre ce modèle d’une part, la qualité des produits agricoles et l’environnement de l’autre, finalement entre l’économie et le productivisme.

Nous ne sortirons pas de la pollution sans ressourcer l’agriculture à notre culture et aux grands équilibres agronomiques de la ferme : sol, plantes, animaux.

Malgré le handicap de 40 ans de fuite en avant, tout est là pour que nous réussissions la renaissance des activités liées à l’agriculture. Elles sont et resteront prédominantes dans notre économie régionale, aussi est-il une urgence : celle de « créer une tradition de qualité » dans des filières de territoires, car seuls les produits de grands intérêts gustatifs et nutritionnels sont capables de générer une forte valeur ajoutée. C’est sur ce chantier novateur que nous appelons toutes les intelligences et toutes les forces d’initiatives.

Pour le collectif « Urgence marées vertes »

Denis Baulier, Yves-Marie Lelay, André Ollivro

Envoyer la signature du manifeste à : urgence.mareesvertes@gmail.com