[st-nazaire] appel du 29 janvier
Thèmes : Prisons / Centres de rétentionResistances
Lieux : Saint-Nazaire
Le jeudi 29 janvier, alors que se tenait un peu partout en France des manifestations à l'appel de l'ensemble des syndicats, nous avons connu à Saint-Nazaire plusieurs heures d'affrontement avec les forces de l'ordre.
SAINT-NAZAIRE
APPEL DU 29 JANVIER
CONTEXTE
Le jeudi 29 janvier, alors que se tenait un peu partout en France des manifestations à l’appel de l’ensemble des syndicats, nous avons connu à Saint-Nazaire plusieurs heures d’affrontement avec les forces de l’ordre.
Durant la manifestation, plusieurs personnes se sont faites arrêter et sont aujourd’hui condamnées ou en attente de comparution. Des peines de prisons ferme (3 et 4 mois) ont été retenues le 2 février pour 4 d’entre elles, et des peines de prison avec sursis pour 4 autres prévenus le 10 mars.
Actuellement, deux sont en taule.
Tous avaient à charge contre eux les mêmes chefs d’inculpation :
Attroupement armé, outrage et violences aggravées sur agent des forces de l’ordre.
CASSEURS
Depuis le 29 janvier, nous avons beaucoup entendu les discours dans la presse qui réduisaient les affrontements l’action de quelque provocateurs, quelques « casseurs » comme on sait si bien les inventer pour séparer le bon grain de l’ivraie.
Quand nous étions dans le cortège nous étions des manifestants,
et hop, dès qu’on a jeté des trucs contre les flics, on était des casseurs.
Quand on buvait des coups, on était des buveurs ?
Et en allant aux chiottes, des pisseurs ?
C’est celui qui dit qui l’est,
et c’est bien ceux qui parlent de casseurs qui sont les casseurs.
Casseurs de grêves, casseurs de luttes.
REVOLTES
Nous avons également beaucoup entendu les discours indignés de ceux qui s’interdisaient d’admettre l’inavouable, les quatre heures de combat, tenus, contre la police.
Nous avons entendu ceux qui préfèrent dire que c’était que de la provocation policière, que c’était une manif parfaitement pacifique qui s’est faite subitement attaquée par les flics. On a même entendu que jamais, à Saint-Nazaire, il y a avait eut de choses comme ça.
Nous on le vois pas comme ça : on était nombreux dans la manif pour en découdre, tout le monde le sait. Les flics on attaqué conséquemment, mais y’a pas que ça. Parce que ici comme ailleurs, des gens en ont marre. Marre de la merde ambiante, et marre de la manière dont la « résistance » des syndicats s’organise.
Personne n’est dupe et tous les beaux parleurs des syndicats savent bien que les rumeurs qui courent à Saint-Nazaire sont d’une autre nature, que la parole qui n’a pas encore été entendue plane comme un fantôme dans les recoins du port et dans les bars de la ville.
Le roi est nu mais personne ne le dit,
en tous cas pas les journaux.
Cette parole, c’est celle des centaines de personnes qu’on était à se révolter à la sous-préfecture.
Celle de ceux qui ont pris la rue et qui ont décidé de la tenir,
c’est la parole de ceux qui ne veulent pas se serrer la ceinture pour affronter la crise, mais se serrer les coudes et combattre ceux qui la provoquent.
On nous a pris pour des cons un peu trop longtemps.
On va pas continuer à se laisser marcher sur les pieds.
On paiera pas la crise.
APPEL
Alors on appelle tous les révoltés, tous les ouvriers, tous les chômeurs, tous les étudiants, tous ceux qui veulent, à venir à Saint-Nazaire le 19 mars pour être avec nous dans la rue.
Nous appelons tous ceux qui souhaitent en finir avec la connerie ambiante à s’organiser pour affronter ceux qui décident pour nous, profitent de nous, ceux qui sont prêt à nous enterrer avant même de nous avoir tués.
Qu’il y ait deux fois plus de flics le 19 mars ne nous effraie pas plus que ça, nous nous préparerons en conséquence.
Plus on est de fous, plus on rit.
Des révoltés du 29
pour information ce texte est versé au dossier à charges pour les comparution immédiates de st nazaire…
Rappel des faits:
En marge de la manifestation du 19 mars qui a réuni 12000 manifestants(selon les forces de l’ordre?) à St Nazaire, à 16h59, des jeunes se dirigent vers la sous préfecture. Attroupement allant jusqu’à 600 personnes. Des propos hostiles au président sont entendus, un drapeau tricolore est brûlé. Les sommations de se disperser sont faites à 17h27, 17h34 et 17h42. Ces sommations sont accompagnées des tirs de trois fusées rouges réglementaires à chaque fois. Des véhicules de la BAC font l’objet de vitres cassées et une bouteille d’acide chloridrique est retrouvée dans l’une d’elle. Le procureur insiste sur le fait que les forces de l’ordre était cachés. Le procureur annonce : ils sont venus s’amuser pour en découdre avec les forces de l’ordre. 6 personnes étaient alcoolisées et c’est un mélange alcool/bêtises qui les amènent ici ce soir.
Une copie de « les révoltés du 29 » est dans chacun des dossiers des prévenus.
Une vingtaine de policiers sont présents dans la salle. L’information de mise sous mandat de dépôt pour les personnes refusant la comparution immédiate est annoncée.
Les chef d’inculpation sont très proches pour l’ensemble des prévenus avec cependant quelques détails:
-Refus de prélèvement d’ADN
-Violence (avec ou sans armes) sur agent des forces de l’ordre sans avoir entrainné d’ITT
-Participation à attroupement armé
Deux des dix prévenus choisissent de ne pas passer en comparution immédiate
Un prévenu est également accusé d’avoir provoqué la révolte et incité les personnes à venir en découdre avec les forces de l’ordre. Le procureur demande 8 mois de prison . Peine qui sera suivi par le tribunal avec mandat de dépôt.
Pour 6 détenus, les peines prononcées par le tribunal sont supérieures aux réquisitions du procureur.
Procureur/ Tribunal
6 mois avec sursis avec obligation de soins (alcool)/ 6 mois dont 2 avec sursis
4 mois avec sursis avec obligation de soins (alcool)/ 4 mois ferme
4 à 6 mois dont une partie ferme/ 4 mois ferme
3 à 4 mois ferme avec mandat de dépôt/ 4 mois ferme
4 mois dont 2 avec sursis/ 4 mois ferme
4 mois dont 2 avec sursis /6 mois avec sursis
4 mois dont 2 avec sursis/ 4 mois ferme
Concernant un des inculpés, l’avocat démontre par le biais d’une photo prise par les forces de l’ordre que l’individu ne correspond pas à la description de son client. Sur le cliché, l’ homme est vêtu d’un sweat rouge à capuche alors que son client porte un pull rouge sans capuche. Il en résultera tout de même 4 mois ferme.
Une fois de plus, la parole des policiers est prise pour la parole maitre. Un policier est d’ailleurs à plusieurs reprises « témoin ». Ce même policier qui, en soirée du 19, uniquement face à un individu insinue que celui-ci fait usage de stupéfiants car il a la bouche sèche. Aurait-il un don? Possèderait-il des pouvoirs sur-naturels?
Je ne trouve pas très judicieux d’avoir balancé ce type de propos. On en voit les conséquences aujourd’hui. Je pense que cette écrit n’est pasl’ oeuvre de Nazairiens et Nazairiennes. Je trouve lamentable que des individus par au nom des autres. Si vous aimez le blanquisme appliqué le à vous-même.