L’État de Sarkozy a décidé d’accentuer la lutte contre l’immigration dite clandestine. Chaque année, il fixe aux préfectures des objectifs d’expulsions : 10 000 en 2002, 25 000 en 2007, 26 000 en 2008 (dont 200 pour la préfecture d’Ille-et-Vilaine).

Dans ce cadre, la répression du travail au noir est bien utile. Chaque rafle organisée dans les entreprises permet d’arrêter plusieurs sans-papiers. Ces travailleurs, en plus d’être exploités par les employeurs, doivent travailler avec la peur au ventre car l’arrestation est généralement synonyme d’expulsion du territoire.

En France, les sans-papiers n’ont pas droit au travail. Par nécessité, beaucoup travaillent cependant. Ils sont mal payés et sans protection sociale. Beaucoup cotisent à la Sécurité sociale mais ne touchent pas de prestations sociales.

Comme si cela ne suffisait pas, l’État multiplie les opérations de rafle visant à interpeller quelques travailleurs sans-papiers. En procédant ainsi, il maintient ces travailleurs dans la précarité, dans le silence, dans la difficulté à s’organiser collectivement et à lutter. Et les employeurs en profitent… Nous ne voulons plus de ces rafles organisées par l’Etat, en particulier par les services de police, de gendarmerie et de l’Urssaf. Il faut lutter contre les patrons qui ne payent pas les cotisations sociales mais le travail de l’Urssaf ne doit pas servir à interpeller, à sanctionner, à expulser des travailleurs sans-papiers. La lutte contre le travail dit clandestin et contre la surexploitation des travailleurs sans-papiers doit passer par leur régularisation et leur droit au travail. C’est ce que nous – salariés, travailleurs, syndicalistes – exigeons. Nous avons décidé de réagir à chaque rafle et c’est pourquoi nous manifestons aujourd’hui devant l’Urssaf.

Solidarité des salariés et des travailleurs contre les rafles ! Solidarité des salariés pour la régularisation des travailleurs sans-papiers ! Solidarité avec les salariés de l’Urssaf qui s’opposent aux rafles !

Le 16 décembre 2008, le réseau intersyndical rennais de soutien aux travailleurs sans-papiers a organisé un rassemblement devant l’Urssaf pour tenter d’entrer en contact avec les salariés.

Le directeur, qui avait appris notre intention, nous attendait en compagnie d’un…huissier de justice, chargé de contrôler notre bonne tenue. Durant l’entretien que nous avons eu avec lui, il a assumé la participation de l’Urssaf aux actions concertées avec la police et la gendarmerie. Il est même allé jusqu’à déclarer qu’un salarié qui refuserait de participer à ces opérations concertées pourrait être sanctionné pour « faute professionnelle ». Ou encore que « toutes les actions pour récupérer ce qui n’a pas été payé [en cotisations ] sont bonnes à prendre ». Ces déclarations n’ont fait que renforcer notre détermination à rester vigilants et à réagir à nouveau la prochaine fois.

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