[nantes] anarchistes contre le mur – 15h30 – à b17
Thèmes : Actions directesResistances
Lieux : Nantes
Projection en présence de l'auteur d'un film sur les résistances à la construction en Palestine-Israël, du Mur de colonisation par les populations et le groupes anars contre le mur. Puis débat.
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A Nantes le 20 septembre 2008
SOIREE SUR LA PALESTINE OCCUPEE FILM + DEBAT :
(lieux, heure et co-organisation encore à préciser)
TOURNÉE DES ANARCHISTES CONTRE LE MUR
Projection du film « in Workig progres » et débat avec le réalisateur Gaï
Davidi.
Gaï Davidi, documentaliste israélien et militant des Anarchistes contre
le Mur, sera en tournée dans une dizaine de villes françaises du 15
septembre au 1er octobre. Pour cette visite, les anarchistes israéliens
et français se rejoignent, car la tournée se tient à l’initiative
conjointe de l’OCL (Organisation communiste libertaire) et de l’UJFP.
Dans certaines villes, d’autres groupes participent à l’organisation de
cette tournée au niveau local, notamment la CGT, le PCF et les
collectifs locaux de solidarité avec la Palestine.
Fondé en 2003, les Anarchistes contre le Mur est un groupe très actif
en Israël, avec une présence forte à des points chauds au long du Mur
de séparation en Cisjordanie occupée. Une des premières actions du
groupe, en décembre 2003, a été de sectionner le grillage du portail
principal du chantier où le Mur était érigé près du village palestinien
de Masha. C’est là que, pour la toute première fois, l’armée
israélienne a tiré à balles réelles contre des manifestants israéliens,
blessant grièvement un des militants du groupe. Grâce à une bonne
couverture médiatique, cette action a soudé le groupe et a eu un fort
impact sur l’opinion publique, à un moment où la plupart des Israéliens
étaient indifférents à l’édification du Mur. Depuis, les actions des
Anarchistes contre le Mur se sont multipliées, seules ou – le plus
souvent – avec la participation d’autres associations anticolonialistes
israéliennes et des villageois palestiniens expropriés pour sa
construction. La plupart des villages affectés se révoltèrent et se
structurèrent en comités locaux de résistance. Depuis, neuf
Palestiniens protestant contre le Mur ont été tués par l’armée
israélienne, entre cinquante et cent ont été blessés par balles
enrobées de caoutchouc et hospitalisés. Quant aux Anarchistes contre le
Mur, un nombre important de leurs militants ont été arrêtés par l’armée
et condamnés à des peines plus ou moins lourdes. Ce soulèvement
populaire palestinien, impulsé et soutenu par les Anarchistes contre le
Mur, a porté ses fruits. La construction du Mur a été ralentie dès
2004. C’est alors que le village de Bil’in et son comité populaire de
résistance ont pris la relève (ce mouvement fut surnommé « l’Intifada
du Mur »). Une nouvelle étape était alors franchie et la résistance
exemplaire de Bil’in devait contribuer amplement à la venue des médias,
des volontaires internationaux et des militants israéliens. Le défi des
Anarchistes contre le Mur est de maintenir et d’élargir à long terme
leur réseau de communication et leur présence sur le terrain, en
collaboration avec les divers comités populaires locaux. Le groupe
appelle également à un soutien financier dans l’objectif de recueillir
les fonds nécessaires pour assurer les frais juridiques, de matériel et
de transport nécessaires à ses activités, soit un budget de 36 600 €
par an. Pour leur tournée en France, les Anarchistes contre le Mur
seront représentés par Gaï Davidi, militant du groupe de la première
heure, objecteur de conscience et réalisateur du film « In Working
Progress » qui traite des conséquences du Mur sur la vie des ouvriers
palestiniens du bâtiment en Cisjordanie. Gaï est actuellement en train
de travailler sur un deuxième film documentaire. Pour plus
d’information, voir ci dessous l’article
écrit par notre ami Michel Warschawski, président du Centre
d’information alternative de Jérusalem, qui fait d’eux un vibrant
éloge.
(d’après le Communiqué UJFP -union juive française pour la paix- du
22/07/08)
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Plus d’info sur le film, et la lutte contre le mur en Palestine
Le film :
Dans l’ombre du désengagement des forces armées et coloniales
israéliennes, à l’ouest de Ramallah, sur les terres du village
palestinien Bil’in, une nouvelle ville est en construction : Modi’in
Illit. Les grandes entreprises en bâtiments para gouvernementales
profitent de l’occasion, protégées par l’infrastructure de sécurité
israélienne pour étendre de manière illégale le chantier destiné à
l’arrivée de nouveaux colons. Les ouvriers palestiniens employés dans
des conditions de misère, contribuent paradoxalement quant à eux, à la
destruction de leur terre et à la construction du mur qui protégera la
nouvelle réalité urbaine.
Distribution:
Le film était choisi à la sélection officielle des festivals de
documentaires suivant : Lussas – Etats Généraux du Film Documentaire
(France), RomaDocfest (Italie), Palerme Ecovision festival (Italie),
Amnesty Human rights film festival (Nouvelle-zélande), Docusur
(Espagne), Jzdocs (Chine), Rostaje (Pologne), Dokumentar (Norvège) et
Asterfest (Macédoine).
Info technique:
30 minutes, (2006) Israël – Suisse co-production.
Format: DV, PAL, 4:3. Noir ET Blanc. Stéréo.
Langage: Hébreu, sous titres français.
Les metteurs en scène:
Alexandre Goetschmann, suisse d’origine et spécialiste du Moyen Orient
Ancien, est doctorant en Mythologie et Philologie à l’Université de
Tel-Aviv. Il travaille depuis trois ans comme opérateur en documentaire
et comme écrivain au Moyen Orient. En tant que responsable du studio de
photographie du Centre Espoir de Genève et technicien du théâtre Spazio
Zéro de Rome, il développe sa passion pour la mise en scène.
Guy Davidi, israélien d’origine, est metteur en scène et enseignant de
cinéma. Il se diplôme à l’école d’acteur et mise en scène d’Amir Oryan,
« The Room Theatre » Il participe comme opérateur à divers
documentaires dont « les Souvenantes » (documentaire de 65 minutes
traitant des mémoires israéliennes concernant la déportation de 48 du
peuple palestinien) ainsi que « La mère de Hamza » (documentaire de 52
minutes tourné dans un camp de réfugiés).
Le mouvement Anarchistes contre le mur :
Le collectif Anarchiste contre le mur (Anarchist against the wall :
AATW) a été formé durant le mois d’avril 2003, suite à un campement de
résistance qui se teint aux abords du village de Masha, situé à 6 Km de
la ligne verte. Sous la pression du chantier du mur confiscant et
défigurant ses terres, le comité populaire local du village convoqua
israéliennes et israéliens, à venir se joindre à la lutte contre le
plan de ségrégation mis en force par leur propre gouvernement.
En décembre 2003, à Deir Ballut, village voisin de Masha, un nouveau
camp de résistance pris le jour. Une des actions que le collectif AATW
coordonna fut de revenir à Masha pour intervenir directement sur
l’élévation de la barrière de séparation, en y sectionnant le grillage
de son portail principal. Durant cette action, l’armée israélienne
utilisa pour la première fois des tirs de vraies balles à bout portant
contre le groupe de manifestants. Gil Na’amati, partenaire du collectif
AATW fut grièvement blessé.
Couverte par la majeure partie des médias israéliens, cette action
consolida la cohésion du groupe et frappa la conscience populaire
israélienne indifférente jusqu’alors à la construction du mur.
2004, surnommée Intifada du mur, fut l’année de soulèvement général
qui s’étendit sur toute la longueur de la Cisjordanie. La majeure
partie des villages affectés par la trajectoire du mur se révolta et se
structura en comités locaux de résistance : Budrus, Deir Qadis, Azawia,
Kharbata, Bidu, Beit Surik, Beit Liqia etc. Chaque jour avaient lieu
deux à trois manifestations. Le collectif AATW pris de court, ne
pouvait ni suivre ni participé à chacune de ces actions. Les
manifestations se déroulaient en semaine réduisant ainsi la présence du
collectif AATW sur le terrain, alors que l’armée israélienne ne sachant
comment réagir face à ce soulèvement généralisé, intervenait avec
violence et brutalité. Tanks, hélicoptères, troupes d’élites
pénétraient de minuscules réalités rurales comme celle de Budrus,
village de 1200 habitants.
En conséquence de ces interventions militaires d’urgences, neuf
palestiniens furent tués durant les manifestations contre l’élévation
du mur et chaque jour, cinquante à cent palestiniens furent blessés
par balles en caoutchouc et hospitalisés. Cette même année, l’armée
cessa de construire le mur sur toute sa longueur, afin de se concentrer
particulièrement sur certains tronçons stratégiques et d’en assurer la
finition. En contrepartie du résultat obtenu par le soulèvement
populaire palestinien : ralentissement de la construction du mur, la
répression violente de l’armée en affaiblit la motivation et la
persévérance. C’est au creux de cette vague qu’un nouveau village prit
la relève : Bil’in.
En février 2005 Bil’in réuni par son comité populaire local débuta sa
lutte de résistance contre la construction du mur. Bil’in marqua un
point de transformation dans la planification et l’organisation des
manifestations contre le mur. Les manifestations organisées en fin de
semaine, favorisant ainsi la recrudescence de la présence du collectif
AATW ainsi que d’autres mouvements israéliens solidaires de la cause
palestinienne, prirent un pli d’ordre symbolique plus que d’action de
confrontation directe, jouant ainsi sur le pouvoir de communication des
médias. Malgré la permanence de la violence militaire, la présence des
médias, d’internationaux et d’israéliens en contenait la profusion
telle qu’elle fut vécue l’année précédente. La résistance contre la
construction du mur pouvait ainsi se déployer à long terme. Chaque
vendredi, depuis deux ans et demi, Bil’in tient tête à l’armée
israélienne. La relance de Bil’in engagea de nouveaux villages, situés
principalement aux abords de Jérusalem et au sud de Bethlehem à prendre
action à la lutte : Abud, Beit Sira, Umm Salamuna, El Wallaja etc.
À l’instar de Budrus, le cas Bil’in révéla le mensonge du plan de
sécurité du gouvernement israélien. Le mur ne sert pas à protéger la
population civile israélienne, mais sert de rempart à l’acquisition
illégale de nouveaux terrains en vue d’élargir et d’agrandir les
colonies aux seins des territoires occupés. Alors que le tribunal
international de la Hague condamna l’entreprise du gouvernement
israélien, ce dernier poursuit sans égard son plan d’apartheid contre
la population palestinienne qui consiste à diviser la Cisjordanie en
cinq enclaves principales. Morcelant ainsi la Cisjordanie et par
l’agrandissement de ses colonies existantes dont le mur n’est qu’une
façade, le gouvernement israélien tente d’effacer de son panorama la
réalité palestinienne et d’englober la Cisjordanie à son patrimoine
national.
Conquête d’un territoire par disparition de sa population locale.
Le mur n’est que l’un des éléments d’une machine d’apartheid beaucoup
plus complexe et subtile faisant intervenir côte à côte le système
judiciaire et militaire.
La construction du mur touche à son terme. À l’intérieur de la
Cisjordanie, si l’on considère une même parcelle de terrain, l’entité
palestinienne est totalement retranchée de son propre territoire par
l’imperméabilité du réseau des colonies et de son réseau de routes
agencé.
Joindre le mouvement de soulèvement populaire palestinien devient une
entreprise de plus en plus difficile, alors que nous sommes à l’orée
d’une période de calme, annoncée par une série de nouvelles
négociations, cachant cependant une prochaine révolte.
Le défi des Anarchistes contre le mur est de maintenir et d’élargir à
long terme son réseau de communication et de présence sur le terrain en
collaboration avec les divers comités populaires locaux.
Les Anarchistes contre le mur perpétuent la visite de nouveaux villages
susceptibles de participer à la lutte, maintiennent leur présence
durant les diverses manifestations organisées par les comités
populaires locaux, programment de nouvelles actions directes visant à
enrayer le mécanisme du mur. En effet, le mur est une machine qui
nécessite une surveillance ainsi qu’un entretien permanent. À grande
échelle et long terme, les coûts excessifs de réparation d’entretien et
de surveillance pourraient rendre inefficace le projet du mur.
Afin de rendre efficace son action, le collectif Anarchistes contre le
mur appelle à un soutient financier afin de pourvoir principalement :
Aux coûts de représentation légale qui s’élèvent à 30’000 euros par an.
Aux coûts de transport qui s’élèvent à 3’600 euros par an.
Aux coûts de matériel qui s’élèvent à 3’000 euros par an.
La lutte contre le mur toujours d’actualité :
LIGOTÉ, LES YEUX BANDÉS, FUSILLÉ À BOUT PORTANT
L’image a fait le tour du monde le 21 juillet sur la toile, sur le
petit écran et dans les journaux. Que voit-ton ? Un civil palestinien
arrêté lors d’une manifestation contre le Mur, les yeux bandés, les
mains liées derrière le dos. À côté de lui, un lieutenant colonel de
l’armée israélienne qui a mené les opérations répressives contre cette
manifestation pacifique. À peine à deux mètres devant le prisonnier, un
soldat du rang, qui, sous les ordres de l’officier, tire à bout portant
une balle enrobée de caoutchouc dans la jambe du prisonnier. Quand la
victime s’écroule de douleur, ni le soldat, ni l’officier qui a donné
l’ordre ne bouge. Or, on apprend que ce soldat a été arrêté et qu’Ehud
Barak en personne, le ministre de la Défense, l’a sermonné. Le lampiste
attend actuellement son jugement derrière les barreaux d’une prison
militaire tandis que l’officier, lui, sévit encore sans avoir été
inquiété. Cette arrestation – exceptionnelle – d’un militaire israélien
n’est pas due à la présence de journalistes ce jour-là mais à une
action « subversive » de B’Tselem (le Centre israélien d’information
sur les droits humains dans les territoires occupés). Ce dernier a
entrepris d’armer les militants palestiniens, non de fusils, mais de…
caméras vidéos. Désormais des scènes comme celle-là ont beaucoup plus
de chance d’être filmées et révélées au monde entier. Car elles sont
malheureusement une banalité quotidienne dans les territoires occupés.
Leur divulgation auprès de l’opinion publique israélienne et
internationale est beaucoup plus rare mais grâce aux caméras de
B’Tselem elles pourront maintenant faire le tour du monde. Dès lors,
les autorités israéliennes vont-elles tempérer leur ardeur répressive ?
Et l’opinion publique israélienne va-t-elle enfin se réveiller ? Nous
l’espérons.
(communiqué UJFP 22/07/08)
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