Alors que l’intelligence artificielle participe actuellement au désastre écologique, social et humain, l’université de Rennes a toutefois décidé de se positionner en faveur de son développement.

En effet début septembre y aura lieu une semaine de conférence au sujet de l’intelligence artificielle. C’est aussi l’occasion de célébrer le projet SequoIA (développement de l’IA en matière de surveillance, réseaux intelligents et robots autonomes) pour lequel le gouvernement a dernièrement contribué à hauteur de 20 millions d’euros pour s’assurer de faire de Rennes le pôle majeur en Europe dans la recherche en intelligence artificielle.

Tandis qu’en 2021, en Libye, un drone turc attaque des cibles sans qu’il ne soit possible d’établir l’existence d’une quelconque décision humaine derrière la gâchette, l’une des conférencières appelle à « orienter le débat vers les responsabilités sociétales liées aux usages des technologies qui reposent sur l’IA ». Cette chimère du contrôle de l’IA n’est-elle pas trop éloignée de la réalité à laquelle nous sommes déjà confrontés ?

De plus, dans de nombreuses écoles, des professeurs partagent leur inquiétude quant à l’utilisation de ChatGPT et son impact sur l’apprentissage des élèves, ainsi que la préférence de ces derniers à nuire au personnel enseignant par l’usage d’image truquées ; des scientifiques appellent à stopper le développement de l’IA de peur que celui-ci échappe au contrôle humain.

Nous refusons une semaine de l’IA qui invisibilise l’opposition et l’inquiétude des populations au seul profit de la puissance industrielle.

Les écologistes devraient également s’alarmer : l’intelligence artificielle est en réalité une poursuite effrénée de la destruction de la nature, de l’extractivisme et toutes les conditions d’exploitation qu’il nécessite, un accroissement exponentiel de la consommation d’électricité et de construction des centres de données (leur consommation d’électricité devrait doubler d’ici 2027 et leur construction devrait tripler d’ici 6 ans).
Rappelons-nous que ces installations polluantes et mortifères sont déjà là avant de vouloir y apposer une quelconque éthique. Une éthique qui devrait prôner leur arrêt plutôt que leur encadrement.

Profondément ancrée dans une logique de compétition internationale pour l’obtention d’une super-intelligence vorace en ressources et matières premières, cette semaine de conférences à venir nous montre encore une fois que la vie sur Terre et la sauvegarde des libertés humaines ne sont pas des raisons valables pour empêcher le déploiement de cette technologie.

C’est pourquoi nous ne voulons pas de leur propagande : nous voulons envisager des pistes de résistances contre le déploiement de cette technologie.

L’assemblée anti-industrielle de Rennes, créée cette année à la suite du constat de l’implication majeure des industries dans la crise écologique et sociale, s’était déjà mobilisée contre l’intelligence artificielle le 25 mai 2024 à travers des ateliers de sensibilisation et une manifestation. Elle envisage une nouvelle mobilisation, cette fois-ci contre la semaine de l’IA, et propose pour cela de se retrouver à la prochaine assemblée anti-industrielle le lundi 2 Septembre à 18h30 au hall du bâtiment L de Rennes 2 (métro Villejean). Ce sera l’occasion, sans plus attendre, de discuter des actions que nous pourrions mettre en œuvre en opposition à cet événement.

Pour nos libertés, nos enfants, nos travailleurs, notre avenir, notre planète, notre humanité, notre dignité, venons contrer ce développement de l’intelligence artificielle.

Travailleurs, parents, élèves, écologistes, amoureux de la nature, agriculteurs, informaticiens, ingénieurs, ouvriers, nous parlons de vos libertés. Nous n’attendons plus que vous.