De toutes parts les barrages et les blocages , les initiatives perturbatrices de l’ordre marchand intégral fusent, au petit matin sur Nantes, à Lille, mais aussi dans de petites villes de province.
La lutte semble s’amplifier en s’étendant géographiquement. Des lycées que les médias capitalistes tiennent pour débloqués, sont bloqués de nouveau sitôt la police partie. Sur les vitrines d’agents immobiliers, on peut lire : « Vos profits, notre misère ». Des panneaux indicateurs sont tournés du côté de l’optimisme résolu, à la manière de l’urinoir de Duchamp, des chariots (« caddies ») de supermarché délivrés de leur servitude absurde, servent d’éléments de barrages, des fleurs sont cueillies et offertes aux CRS (« Moins de CRS, plus de tendresse », « des câlins et des bisous »), des vitrines UMP sont modifiées à l’image de ce que produisent les chefs de rayons de ladite secte, un peu partout dans le monde et dans le pays, des automobilistes clairement « pris en ôtage » du stress urbain productiviste, ont pour la première fois l’occasion de discuter avec leurs jeunes co-sociétaires, et de sentir la poutre dans leur œil, …, bref, les idées ne manquent pas, bravo ! Il en faut encore, il s’en trouvera d’autres, encore, bravo !

Encore un peu et les forces de l’ordre pourraient bien être dépassées par tant d’actions quasi-imprévisibles et rémanentes, et à bouts de nerfs, préférant peut-être même les airs de Samba au rythme saccadé de battements de boucliers…

Les informations audio-visuelles et écrites sont de courte vue et leur mécanique spectaculaire les conduit systématiquement à minorer l’ampleur et la profondeur du mouvement. Osera-t-on tabler qu’au plus haut degré, ce qui est invisible, mais le plus réel, échappant forcément aux fabricants du Spectacle, la prise de conscience anti-capitaliste se contamine bientôt à une jeunesse jusque là consumériste et, l’un allant avec l’autre, apolitique ?

Cela suppose que l’essentiel du mouvement ne faiblisse pas pendant les vacances scolaires des lycéen-ne-s, quitte, évidemment, à prendre d’autres formes que les blocages des lycées.

Ne partez pas en vacances ! LE GOUVERNEMENT ET L’UMP N’ATTENDENT QUE CELA ! Refusez énergiquement cette « déportation » parentale vers les contrées opiacées du consumérisme ! Surtout, n’allez pas y perdre votre si belle énergie !

Ne consommez pas la marchandise hotelière, exploitatrice -on a envie de dire : « dans des conditions indignes »- de jeunes employés précaires moins argentés que vous et que vos parents !
Faites au contraire ce qu’il faut pour bloquer l’économie – entendez-vous, pour le dire vite, le MEdEF, déjà, râler sur les bénéfices qu’il ne va pas faire ? Donnez-lui de bonnes raisons de se plaindre…

Attention aux téléphones portables, qui pour des raisons inconnues, pourraient se trouver momentanément hors-service ! Ils seront de toute façon surveillés autant que possible.
Prenez des contacts sous des moyens divers et variés, tenez-vous au courant, organisez-vous en sections ou ce que vous voudrez, avec des « agents » de liaison afin de poursuivre de manière coordonnée les actions. Cette expérience de résistance organisée vous resservira plus tard, n’en doutez pas !