-2003 : manifestations monstres contre la réforme des retraites !
-2004 : débâcle électorale de la droite aux élections régionales et cantonales !
-2005 : camouflet au référendum sur la Constitution européenne et révolte des banlieues.
-2006 : mobilisation massive contre le contrat première embauche (CPE)…
Sans oublier un climat social constamment pesant depuis quatre ans, marqué par les attaques ignobles et incessantes contre les plus en difficultés -chômeurs, précaires, stagiaires, jeunes, intermittents, chercheurs, assurés sociaux, retraités-, au nom du dogme ultra-libéral.

Il ne s’est pas passé une année, depuis l’élection de Chirac en mai 2002, sans un coup de semonce retentissant adressé au pouvoir tenu par l’extrême droite UMP. Malgré le mécontentement et la profonde lassitude d’une grande majorité de Français, découragés, exaspérés face aux agissements des abrutis qui gouvernent la France, la politique immonde du régime vichyste a été maintenue. Un imbécile discipliné ne change pas de cap. Mais avec ces engeances, la formule se révèle trop simpliste. Ces gens-là sont uniquement motivés par le fric, et la propension malsaine de dominer pour le seul plaisir de soumettre les autres, c’est-à-dire nous. L’ANPE en est l’exemple le plus criant !

ANPE : agence nationale pour l’élimination des chômeurs ?

Qu’ont-ils fait de l’ANPE ? Une officine de répression contre les exclus de l’emploi en renforçant les effectifs, en caressant dans le sens du poil les conseillers les plus zélés, et en marginalisant les autres

-heureusement, beaucoup de conseillers courageux résistent-.

Dans un marché du travail exsangue, forte de 3400 agents supplémentaires, l’agence pour l’élimination des chômeurs tourne à plein régime pour les transformer en serfs corvéables à merci au profit de la frange patronale la plus proche de l’extrême droite UMP : les petits patrons de l’hôtellerie, la restauration, le bâtiment, les travaux publics, etc., tous secteurs où les conditions de rémunération et de travail sont les plus mauvaises, où abus de pouvoir et harcèlement contre les salariés sont bien réels.

Pendant ce temps, les agitateurs de peur s’égosillent sur les chaînes de télé sarkoziennes -c’est-à-dire toutes les chaînes publiques et TF1- pour contrecarrer les opposants aux contrats précaires : Contrat Nouvelle Embauche et Contrat Première Embauche. Elie Cohen, Jacques Marseille, les grands prêtres en vogue de l’ultra libéralisme, multiplient les prêches, en faveur de l’établissement durable en France de l’économie tueuse d’êtres humains.

La précarité de l’emploi légalisée

Jeudi soir, le Conseil Constitutionnel a validé sans réserve l’article instituant le Contrat Première Embauche de la loi censée renforcer l’égalité des chances ! Il reste au Président de la république à promulguer cette loi scélérate qui inscrit l’obligation de précarité dans le droit français. Car, il s’agit bien d’une obligation pour tout individu inscrit à l’ANPE d’accepter désormais sans réserve toutes les formes de contrats qu’on lui proposera. Et au train où vont les choses, ils ne trouveront bientôt plus que ces sous-contrats.

Après deux mois d’une mobilisation exemplaire, au cours de laquelle les étudiants, renforcés par les lycéens et collégiens et par les organisations syndicales de salariés, ont démontré leur force tranquille contre l’inacceptable CPE, le pouvoir chiraquo-villepino-sarkoziste refuse de céder. Les chefs de file du mouvement étudiant, à l’image de Bruno Julliard (UNEF) ou Julie Coudry (Confédération étudiante), ont pourtant fait montre d’un sens des responsabilités remarquable, en évitant que le conflit tourne au pugilat et s’embrase ! Trop gentils peut-être ont été ces chefs de file auxquels Villepin a répondu par le mépris !

Le CPE , ce n’est pas leur problème

Aujourd’hui, la morgue de l’ Union des Massacreurs du Peuple apparaît plus nettement encore à une population française qui dans sa grande majorité subit depuis quatre des réformes qu’elle n’a pas demandées et pour la plupart complètement inutiles. Ce qui est désormais clair aux yeux des Français, c’est que, du sommet de l’Etat au plus petit élu municipal, l’extrême droite UMP sent arriver des échéances électorales qu’elle redoute.
Le CPE n’est pas leur problème. Leur problème, c’est comment se maintenir au pouvoir ! Leur réélection rend nerveux les stratèges des diverses factions. Notamment, le grand timonier Chirac en personne qui sait qu’il devra rendre des comptes à la justice, s’il n’est plus aux commandes à l’Elysée…

La France prise en otage pour cause de rivalité Chirac-Sarkozy

A la faveur de la poursuite de l’assassinat du salariat à travers le CPE, la rivalité politicienne sous-jacente entre les loups avides de l’ex-RPR donne le prétexte à Chirac de prendre en otage la France. Les arrière-pensées électorales et sa survie politique vont faire prendre au chef de l’Etat la seule décision qu’un président sage et éclairé n’aurait pas prise : la promulgation de la loi sur l’égalité des chances. La vérité, c’est que Chirac, Sarkozy, Villepin n’ont cure du sort de millions de salariés jeunes et moins jeunes. Chirac cherche à provoquer le chaos qui, comme au lendemain de mai 1968, maintiendra, voire amplifiera, une chambre de députés très très à droite.

La réaction : voilà ce qu’ils veulent afin de se maintenir après 2007

Un « Grenelle » sur la question de l’emploi n’apportera aucun apaisement. Ce que des millions de manifestants ont demandé c’est le retrait et du CPE et du CNE ! Ils ont une fois de plus été méprisés par l’extrême droite UMP ! Si l’explosion sociale a lieu, non seulement elle sera la conséquence de l’inconséquent Chirac, mais elle sera un instrument que l’extrême-droite UMP utilisera pour déclencher une réaction du « bon » peuple en sa faveur ! Qu’on ne s’y trompe pas…

Au mouvement social de mettre en place une riposte de très grande envergure, dès le mardi 4 avril, avec l’aide et le soutien (si possible sans faille?) des partis politiques de gauche et républicains, afin de pas sentir, dans quelques semaines ou quelques mois, après tant d’énergie dépensée, le goût amer d’une victoire volée, ou inachevée ou instrumentalisée à des fins politiciennes pour servir les ambitions chiraquienne et/ou sarkozienne !

Verdi