Dans le même temps, De Robien poursuit sont sale boulot. Après avoir réclamé des sanctions contre les grévistes, après avoir trouvé les manifs de 3 millions de personne « pas impressionnantes », après avoir donné la consigne « orale » aux recteurs d’organiser les interventions policières pour vider les lycées occupés, aujourd’hui c’est aux facs qu’il s’attaque.
La mise au pas des facs qu’il projette, il veut la mener en attaquant sur 2 fronts : administratif/répressif et politique.

Administratif/Répressif : Organiser la fin des grèves par la répression

Dans une déclaration au Sénat, il a demandé jeudi aux présidents d’universités « les mesures qu’ils comptent prendre pour assurer les cours », estimant que « chacun doit assumer ses responsabilités ».
« Je demande aux présidents d’universités de me donner les mesures qu’ils comptent prendre pour assurer les cours et les programmes », a déclaré le ministre en réponse à une question sur le blocage des universités, posée par le sénateur Josselin de Rohan, président du groupe UMP au Sénat.
« Les cours doivent reprendre, chacun doit assumer ses responsabilités, le Premier ministre assume les siennes, moi comme ministre de l’Education j’assume les miennes, et il faut que les présidents d’universités assument leurs responsabilités car les examens approchent », a-t-il ajouté.

Politique : Appel aux « apolitiques» à manifester contre les grèves, pour la « liberté d’étudier »

Il veut également mobiliser la droite, dans les facs, dans la rue, pour mener la contre-offensive contre la grève et pour la « liberté d’étudier » :
« Si nous ne voulons pas dévaloriser les examens, a-t-il poursuivi, il faut que les programmes soient enseignés et il nous reste quelques jours, donc je demande instamment à ceux et à celles qui veulent bien reprendre les cours à manifester calmement et démocratiquement ».

Un ministre qui appelle à manifester pour la reprise des cours et en même temps qui demande aux présidents d’université et aux proviseurs de lycées d’organiser la fin des grèves et des occupations, ce n’est plus jeter de l’huile sur le feu, c’est clairement une volonté de remise en ordre répressive avec la caution d’un appui populaire.

Dans le contexte actuel, la stratégie du gouvernement peut se résumer ainsi : pourrissement, offensive idéologique et répressive de la droite réactionnaire, « thatcherienne », reprise en main violente des lycées et des facs. D’ailleurs Le Pen a déclaré les grèves illégales et a demandé qu’il y soit mis fin.

Car bien évidemment, les affrontements ne vont pas manquer, en particulier si les ultras de la droite « libérale » (« liberté chérie, UNI) voire d’extrême-droite sentent qu’ils peuvent passer à l’action avec toutes les garanties d’appui politique et policier.

Ce que prépare en ce moment Chirac-De Villepin-De Robien, c’est rien d’autre qu’un projet d’écrasement total de toute contestation sur le terrain social.

L’ensemble du mouvement contre le CIP et plus largement contre la précarité est maintenant face à l’épreuve de vérité : gagner ou perdre la bataille dans une confrontation où il n’y a pas de compromis possible, où il y aura un vainqueur et un vaincu.

Les présences policières de plus en plus systématiques au moindre sit-in, à la moindre manif, les déblocages rapides des lieux occupés (voies ferrées, routes, administration…), la multiplication des interpellations (y compris avec passage de menottes !) sont un indice que l’Etat n’entend pas laisser le terrain au mouvement social actuel et qu’il veut mettre le mouvement sur la défensive.

Cela signifie au passage que l’Etat n’est pas divisé contrairement à ce que l’on entend à longueur de journées dans les médias de l’intox : cette offensive se fait avec l’aval total de Sarkozy puisque c’est lui qui commande les forces de police.

Mais les rêves de puissance peuvent se fracasser dans l’élargissement toujours plus fort du mouvement, la généralisation des occupations de lycées, de facs, la mise en mouvement de nouvelles catégories.
Déjà aujourd’hui, plus de lycées étaient occupés que la veille. Ainsi de nouvelles facs votent le blocage et l’occupation. Ainsi les appels à débrayages se multiplient pour mardi prochain.

Aujourd’hui, la bataille devient de plus en plus politique.

Contre le CPE, contre la précarité c’est-à-dire contre un système qui l’amplifie et s’en nourrit mais aussi contre le gouvernement

Maintenant c’est la question du pouvoir qui est posée.

Maintenant les mots d’ordre sont : « Chirac en prison, De Villepin démission ! »

Mais pas seulement le gouvernement, c’est l’Etat en tant que tel qui est en cause puisque le Conseil constitutionnel, qui en est une des instances les plus hautes, vient de valider la régression sociale, la généralisation de la précarité des salariés et des jeunes.

Tour ensemble, oui, mais contre l’Etat, pour un autre économie, débarrassée de l’exploitation.

La lutte n’est pas finie.

Elle ne fait peut-être que commencer.

On peut gagner parce qu’on peut être les plus forts. A nous de décider.

De qui dépend que l’oppression demeure ??