Depuis plusieurs semaines la lutte contre le CPE qui remet très gravement en cause les droits sociaux des salariés a été particulièrement active en Bretagne. La jeunesse s’est mobilisée de façon significative à Rennes, Nantes, Brest, Lannion, pour les universités et IUT mais aussi dans les lycées à Saint Brieuc, Tréguier , Guingamp, Paimpol, Kemper, Vannes, Lorient… Les facultés de Rennes 2 et Rennes 1, l’IUT de Lannion (qui ont votées la grève avec occupation) ont développés des formes de luttes originales, démocratiques et particulièrement revendicatives. Assemblée générale, piquets de grève, occupation de locaux (fast food, aéroport, gare, CCI…), manifs de nuit se sont succédées avec une montée en intensité.
Par la suite des occupations d’universités se sont mises en place dans d’autres zones de l’état français. Si nous souhaitons que le mouvement garde son caractère offensif , démocratique et anticentraliste, nous souhaitons évidemment que la rébellion gagne tout l’hexagone car c’est tous ensemble que les jeunes et les salariés feront plier ce gouvernement. Mais il ne faut pas attendre que les états majors parisiens nous donnent le feu vert pour accentuer la lutte. Prenons bonne note de la journée de mobilisation hexagonale du 7 mars et participons y pour qu’elle soit un succès. Mais dés le 6 mars revotons la grève avec occupation partout ou c’est possible, organisons les piquets de grève et poussons les organisations de salariés vers la grève générale interprofessionnelle avec occupation.
_ Comme l’ont rappelés justement les étudiants de Rennes 2 le CPE permet aux entreprises de plus de 20 salariés de licencier sans aucun motif pendant deux ans (période de consolidation !) les salariés de 18 à 26 ans ayant signé ce type de contrat. Le Contrat Nouvelle Embauche mis en place depuis plusieurs mois (pour les plus de 26 ans) est un contrat de la même mouture qui remet lui aussi en cause le code du travail. Déjà les premiers licenciés dans le cadre du CNE ont assignés leurs patrons devant les prud’hommes car certains n’ont pas hésités à virer des salariées dont le seul tort étaient d’être…enceintes ! On a là une idée certaine de ce qui se passera à grande échelle si nous laissons passer le CPE. Cette logique de flexibilité extrême sera bientôt étendue à tous les contrats comme le souhaite le MEDEF et l’UMP (ce que Villepin appelle le contrat unique.) C’est pour ça qu’il faut lutter tous ensemble et que tous les salariés rentrent dans la lutte le plus tôt possible pour abroger la loi sur l ‘égalité des chances (matrice du CPE) et l’abrogation du CNE.
_ Déjà le gouvernement, en utilisant l’article 49.3, avait montré le vrai visage antidémocratique de la république française et avait provoqué les travailleurs et la jeunesse. Il y a quelques c’est François Goulard ministre UMP de la recherche et de l’enseignement supérieur, qui n’a pas hésité a déclaré (Ouest France du 15 février) que lorsqu’il se rendait dans des établissement d’enseignement supérieurs personne ne l’interpellait sur le CPE ! Son mépris pour la rue qui se mobilise contre le Contrat Première Embauche depuis des semaines, notamment en Bretagne, est manifeste. Depuis cette déclaration les étudiants de Rennes 2 réunis en AG l’ont déclaré personna non grata à Rennes. En effet Monsieur Goulard doit venir à Rennes le 06 mars pour animer un colloque sur « le droit à la formation tout au long de la vie ». Les organisateurs (Rennes métropole !) de ce forum ont d’hors et déja annoncé que la venue du ministre était désormais sous réserve. Faire la promotion d’un contrat n’offrant aucune garantie pour le salarié et faire croire que l’on s’intéresse au droit à la formation tout au long de la vie est pour le moins contradictoire et provocateur.

Ne baissons pas la garde ! Avant la manifestation de masse du 07 mars et les initiatives pouvant en résulter, allons interpeller Monsieur Goulard sur le lieu de ce colloque le 06 mars à Rennes (métro triangle) dés 08h30.

SLB Skol-Veur Roazhon2 / SLB Université Rennes2
_ Jonathan Guillaume