Appel des lycéen-ne-s de Rennes

Nous, lycéen-ne-s de Rennes, réunis en assemblée générale le lundi 20 février,
sommes déterminés à poursuivre jusqu’au bout le combat contre le Contrat
Première Embauche (CPE).

Nous dénonçons une attaque sans précédent en direction des jeunes de moins
de 26 ans et de tous les salariés de ce pays. Nous estimons que cette mesure
constitue une précarisation inacceptable de nos conditions de travail et un
cadeau fiscal pour le patronat (par les exonérations de charges).

Nous, lycéen-ne-s de Rennes, refusons d’être une main d’œuvre corvéable et
jetable. Nous exigeons le retrait pur et simple du CPE.

Malgré l’offensive gouvernementale (procédure d’urgence, 49-3,…), la
mobilisation ne faiblit pas, au contraire, elle s’amplifie ! Depuis le 7 février (plus
de 300 000 manifestants en France), l’université de Rennes 2 est en grève avec
blocage. Aujourd’hui, sans compter les IUT, c’est plus d’une dizaine d’universités
qui sont en grève.

Les manifestations du 7 et 14 février ont réuni respectivement 15 000 et 10 000
jeunes et salariés dans les rues de Rennes. Les lycéen-ne-s représentaient
environ la moitié des cortèges. S’en est suivi toute une série de blocages de
lycées. Sur les 15 lycées publics que compte la ville, 11 ont été bloqués au moins
une journée. Sur certains d’entre eux, le blocage décidé en assemblée générale a
été reconduit pour plusieurs jours ! Ces actions sont le reflet de notre
détermination à combattre la précarité institutionnalisée.

Ces dernières années, les mouvements sociaux ont connu de nombreuses
défaites illustrant le coup de force libéral du gouvernement. Avec le CPE, le
gouvernement détruit le droit du travail et la sécurité de l’emploi. C’est dire si la
réponse que nous devons apporter doit être à la hauteur des enjeux.

C’est pourquoi, les manifestations, bien que très utiles, ne permettent pas
d’instaurer un rapport de force suffisant. Les blocages décidés démocratiquement
en assemblée générale permettent à tous les lycéen-ne-s de participer au
mouvement. Ainsi, il est possible d’organiser des débats, des AG, de distribuer
des tracts, de participer aux manifestations, de s’informer,…sans être pénalisé
par les cours manqués. De plus toute une partie du système éducatif est bloqué.

L’année dernière, les blocages de lycées, mis en place pour protester contre la loi
Fillon ont manqué de coordination. Malgré tout, ce sont plusieurs centaines de
lycées qui ont été bloqués à travers la France. Cette année, contrairement à
l’année dernière, les blocages ne sont pas le signe de l’essoufflement d’un
mouvement mais démontrent la maturité de l’expérience acquise. Cela illustre la
nécessité de mettre en place ce type d’action immédiatement, mais aussi la
possibilité de le faire comme en atteste l’exemple de Rennes. En outre, pour que
cela soit réellement efficace, les blocages doivent être coordonnés au niveau
national.

En ce sens, nous appelons l’ensemble de la jeunesse et des salariés
de ce pays à se mobiliser avec détermination et à poursuivre le combat jusqu’au
bout.
Nous relayons les appels de la coordination nationale réunie le samedi 18 février
à Rennes : blocage des lycées là où c’est possible et manifestation le jeudi 23
février, et coordination nationale à Toulouse le samedi 25 février (se rendre sur le
site internet de sud-etudiant pour voir les modalités de la coordination nationale
de ce week-end).