10/11/2004 AGEN Pour un syndicalisme de combat

A QUAND UN MORT SUR NOTRE FAC

Des faits d’une gravité sans précédent

Le mardi 02 novembre des étudiants s’en prennent au mur de séparation du bâtiment D pour protester contre son existence qui cloisonne la vie étudiante. Des vigiles sont alors envoyés sur place pour empêcher l’action des étudiants contestataires. Suite à l’intervention des vigiles et à l’échauffourée plusieurs étudiants et IATOSS sont blessés. Un déchaînement de brutalités telles qu’elles ne s’étaient pas vues, sur notre campus, depuis l’utilisation d’une milice privée en 1999 à la demande de la présidence de l’époque. La direction actuelle a alors décidé sciemment de s’en prendre à un étudiant présent. Sébastien Schifres a subi une visite policière à son domicile et à celui de ses parents avant d’être placé en garde à vue. Mardi 09 novembre, sa comparution immédiate s’est traduite par un maintien en détention jusqu’à un procès fixé pour le 30 novembre. Aujourd’hui Sébastien est jeté en prison à la demande expresse de la présidence. Il n’y a qu’un seul motif : il est soupçonné par son « profil » et son « passé » d’avoir participé à une action de protestation. D’autre part, suite à la lutte victorieuse contre les expulsions de la cité-u, la direction locale du CROUS, animée d’un esprit revanchard, poursuit quatre militants de l’ARENE (Association des Résidents de Nanterre) et de l’AGEN pour action syndicale. La criminalisation des luttes sur l’université est en marche.

Comment en est-on arrivé là

C’est avant tout le résultat désastreux d’une politique sécuritaire imposée au forceps. Sous prétexte de « lutte contre la délinquance » et de « maintien de l’ordre » la direction universitaire a commencé en 1998 par chasser les sans-droits, chômeurs et sans facs, par des descentes systématiques de police. A la cité-u des maîtres-chiens ont sillonné les couloirs jusqu’à ce que les résidents soient mordus « par accident ». Depuis, les lieux de vie, de discussions ont été supprimés. L’université qui doit être un lieu d’échanges et de confrontations d’idées est devenue un monde claquemuré, déshumanisé, un lieu de passage où règne l’esprit de caserne. Même la tenue d’une table pour un repas gratuit se voit désormais menacées de poursuites judiciaires. Chaque année des murs ont été construits pour séparer les étudiants selon leurs filières alors que des caméras de vidéosurveillance balaient le campus. Une dérive milicienne dans l’utilisation des vigiles s’est accentuée. Entre les interventions de la BAC, la fermeture d’un local syndical et les conseils de discipline pour actions syndicales ou politiques, l’université s’est vue bâillonnée. Des sciences humaines nous sommes passés à la Polizeiwissenschaft (science de la police).

La sécurité pour qui

Un paradoxe reste en suspend : en novembre 2002, un membre du personnel, Brahim.B, a été sauvagement agressé par un descente du Betar, une milice sioniste extrémiste. On nous parle toujours de sécurité portant les commanditaires de cette agression, connus et présents sur notre fac, n’ont jamais été inquiété. De quelle « sécurité » nous parle t-on ? Le plan sécuritaire c’est l’accentuation de la violence. Un étudiant en prison, des étudiants blessés, des IATOSS blessés, des professeurs bousculés et insultés, telles sont les conséquences des mesures irresponsables prises par la direction. Le plan sécuritaire inclus dans le CLS doit être démantelé. La direction avec à sa tête Mr Audéoud, aveugle sur ce qu’elle fait ne peut continuer légitimement à exercer ses responsabilités. La liberté de se réunir, de se syndiquer, de se mobiliser pour nos droits doit être rétablie. Rétablissons des lieux de vie et de débats entre étudiants. Réagissons ensemble contre les menaces, la répression et l’emprisonnement de notre camarade.

LIBERATION IMMEDIATE DE SEBASTIEN SCHIFRES ! NON AU PLAN SECURITAIRE A LA FAC ! NON A LA FASCISATION DES INSTITUTIONS

RDV DE SOLIDARITE MARDI 16 NOVEMBRE A 12H BAT D FAC DE NANTERRE RER B NANTERRE UNIVERSITE

Pour soutenir et écrire à Sébastien : Ecrou n° 23656 Maison d’arrêt de Nanterre 133, av de la Commune de Paris BP 1414 92014 Nanterre