San Salvador Atenco, Etat de México.

Des paysans du Front des Villages en Défense de la Terre (FDPT) ont dénoncé la spoliation et l’invasion de plus de 500 hectares de cultures sur les sites de Xalapango et d’El Paraíso, sur les terres collectives de l’ejido d’Atenco, par l’entreprise aéroportuaire construisant le Nouvel Aéroport International de la Ville de Mexico (NAICM), qui a déjà délimité les terrains afin de réaliser les accès à l’aéroport et l’autoroute Texcoco-Pirámides.

Près de 200 ejidatarios membres des terres collectives ont parcouru ces hameaux afin d’exiger la sortie des travailleurs des entreprises CIPSA et Pinfra qui se sont rendus sur ces terrains sous la vigilance d’éléments de l’Armée et de la Police fédérale.

Près de 300 individus, apparemment payés par l’ex-commissaire des terres collectives Andrés Ruiz Méndez ont alors protégé les machines et provoqué les membres du FPDT, avec lesquels ils ont été au bord de l’affrontement.

Les membres des terres collectives se sont rassemblé hier dans la matinée sur la place principale d’Atenco et se sont rendus sur le site d’El Paraíso.

Ignacio del Valle Medina et Jesús Adán Espinoza, leaders du FPDT, ont dénoncé le fait que le groupe aéroportuaire a installé une maille en fil de fer sur le site de Xalapango en les spoliant de 300 hectares dont ils n’ont pas décidé la cession.

Ils ont accusé l’excommissaire de ceder illégalement les terrains au groupe aéroportuaire qui s’en ait approprié, malgré le jugement en recours sur le point d’être tranché, qui leur a accordé la suspension définitive des travaux afin que leurs terres soient respectées.

Ils ont expliqué qu’ils prétendent également les spolier de 200 hectares à El Paraíso, d’où ils ont expulsé le dimanche après-midi une camionette de l’Armée et des travailleurs construisant les accès au futur Nouvel Aéroport ainsi que l’autoroute Texcoco-Pirámides.

Les comuneros ont corroboré la pose d’une grille en fil de fer sur le site de Xalapango afin de délimiter les chantiers de l’aéroport, et ont exigé que l’entreprise de construction suspende les travaux et s’en aille de leurs terres.

Fabián Calderón, gérant-consultant du groupe, a répondu que les chantiers continueront et que l’entreprise possède les terrains ; il a cependant reconnu que les tribunaux n’ont pas tranché sur la destin des terres en question.

Un peu plus tard, le groupe de paysans du Front s’est dirigé vers la place principale d’Atenco, avant de bloquer vers 16 heures de l’après-midi l’autoroute fédérale Texcoco-Lechería, afin que les travaux soient suspendus.

 

Communiqués d’Atenco :Le FPDT Atenco cite à discussion une nouvelle fois le Groupe Aéroportuaire

Cet après-midi, les dignes communautés des bords de l’eau [signification en nahuatl d’Atenco], avons effectué un blocage autoroutier pour protester contre l’invasion des entreprises sous la protection d’Enrique Peña Nieto [président du Mexique]. L’aéroport est illégal, viole les droits humains de nos villages qui avons dit NON à la spoliation de la terre-mère, NON à l’aéroport, NON à l’extinction de notre territoire.

Nous attendons une réponse de la part du Groupe aéroportuaire, principal responsable des travaux qui sont en cours de réalisation durant les dernières années, que ce soit en vue de la construction de l’aéroport ou bien pour la construction des autoroutes et voies d’accès au futur aéroport, comme c’est le cas de l’autoroute Pirámides – Texcoco, qui envahit et participe à l’extinction de nos territoires, ejidos [structures de gestion des terres collectives] et terres communales.

Nous exigeons :

– Que cessent l’invasion et la destruction de notre territoire.

– Le départ des entreprises et des groupes de choc.

– Que le Parquet agraire accélère le changement des autorités de l’ejido car la période d’administration correspondante est arrivé à son terme et sa prolongation a pour seul objectif que se prolonge la cession des terres en violation de toutes les lois agraires.

NOUS EXIGEONS DU GROUPE AEROPORTUAIRE UN DIALOGUE DIRECT ET FACE A FACE AVEC LE PEUPLE ! (…)

Nous appelons à la solidarité nationale et internationale, et faisons appel aux organismes des droits humains nationaux, indépendants et internationaux, nous en appellons à l’ONU, nous demandons aux médias d’être attentifs à cette nouvelle citation que nous faisons, nous, les villages du bord de l’eau.

Nous sommes dans notre droit légitime à nous défendre et à nous opposer à être exterminés au nom d’un projet qui ne nous apportera aucun bénéfice.

Atenco vive, la lucha sigue !

Villages unis de toute la région, en lutte !

 

Front des Villages en Défense de la Terre

 

Le FPDT exige que le gouvernement fédéral réponde à son appel au dialogue

Au peuple du Mexique et du monde

A la solidarité et aux organismes des droits humains nationaux et internationaux :

 

Aux médias libres, alternatifs et indépendants du joug officiel du gouvernement :

Pour la deuxième fois, ce 24 janvier 2017, le groupe aéroportuaire du Nouvel Aéroport International de la Ville de México ne fait pas face aux atteintes et violations qu’ils commettent en envahissant notre territoire, raison pour laquelle nous avons décidé d’exercer notre droit de manifestation et de protestation en bloquant l’autoroute Texcoco-Lechería afin que ce soit le gouvernement fédéral – et non pas ses groupes de choc- qui réponde à l’appel au dialogue direct avec les dignes villages contre la spoliation de nos terres et non pas les usuruers et les soumis qui trahissent le peuple :

– Entreprises invasives et violatrices du recours suspensif hors de notre territoire

–  Que cesse l’impunité du Parquet agraire qui d’une manière illégale obstrue le changement du commissaire de l’ejido [structure de gestion des terres collectives] afin de favoriser la mafia du PRI [parti politique dirigeant le Mexique] qui a cédé et marchandé les terres de nos anciens et de nos enfants.

–  Vu que le Groupe aéroportuaire refuse de répondre au peuple et continue à démontrer que leur projet d’aéroport n’a pas de fondement légal et de transparence, nous exigeons du gouvernement fédéral d’Enrique Peña Nieto qu’une fois dans toute sa carrière de mauvais gouvernement et d’imposition sur la volonté du peuple, il assume sa responsabilité et réponde à la ferme décision de nos villages, parce qu’Atenco n’est pas à vendre, les villages du bord de l’eau nous aimons et continuerons à défendre chaque millimètre de patrie et de souveraineté qui est seulement pour nos enfants.

Si aujourd’hui nous ne défendons pas le futur de nos enfants, nos enfants seront esclaves de notre lâcheté !

Front des Villages en Défense de la Terre

Dignes villages de la région

 

Enfants qui aimons le village de nos anciens