CONTINUER LA LUTTE…

L’assemblée interprofessionnelle de lutte nantaise (issue de « On bloque tout » qui a contribué, entre autres, au soutien et à l’organisation des actions de blocages économiques durant le mouvement) constate que la mobilisation contre la loi Travail, telle qu’on l’a connue pendant quatre mois de mars à juillet dernier, s’est arrêtée. Les 148 décrets d’application et les négociations par entreprise ou par branche prévues par cette réforme sont la prochaine étape, et le niveau de mobilisation constaté le 15 septembre après deux mois d’été démontre que l’envie de lutter et de résister est bel et bien toujours là.

Beaucoup de manifestant·e·s descendu·e·s dans la rue ces derniers mois se retrouvaient très minoritaires dans leurs lieux d’activité, même si, dans les sondages, plus de 65 % de la population hexagonale se prononçait contre la loi. Pour rompre cet isolement et renverser le rapport de forces dans les conflits sectoriels qui ne manqueront pas de se déclencher, nous pensons qu’il faut organiser la solidarité intercorporative et le décloisonnement de toutes les luttes émancipatrices, dans les boîtes et ailleurs. Le fait que nous ayons été autant à lutter pendant quatre longs mois exprime également un rejet multiforme de la situation actuelle, bien au-delà du simple rejet de la loi Travail. Aussi, le moment s’y prête : faisons preuve d’initiatives ! Par exemple, jouer sur la communication, le boycott, l’image de l’entreprise, etc, c’est autant de nouveaux angles d’attaque possible pour poursuivre la lutte sans pour autant délaisser les formes plus classiques que sont les grèves, les blocages, les manifestations ainsi que toutes sortes de sabotages. Agissons de manière solidaire et toujours en phase avec les principaux·ales concerné·e·s : les personnes en lutte.
Plus encore, rappelons-nous des actes de nos ainé·e·s. Où en serions nous s’il·elle·s avaient attendu pour faire la grève que celle-ci soit légale et autorisée ? Par exemple, c’est pour contrecarrer la faiblesse collective des travailleur·euse·s, très mobiles à l’époque (et donc vulnérables), que les premières bourses du travail ont vu le jour en Basse-Loire. Aujourd’hui, cette mobilité et cet isolement organisés doivent aussi amener une réponse à la hauteur des enjeux : arrêter de subir, stopper les reculs sociaux à l’œuvre depuis trente ans et acquérir de nouveaux droits.

À tou·te·s les syndiqué·e·s : n’attendons pas l’intersyndicale pour bouger. C’est au contraire en relançant la lutte, de la base, qu’on impulse une dynamique dans les structures syndicales. À tou·te·s, « encarté·e·s » ou non, avec ou sans emploi : le combat n’est perdu que si nous en décidons ainsi alors regroupons-nous et organisons, ensemble, la suite. Étudiant·e·s, chômeur·se·s, précaires, salarié·e·s, retraité·e·s, partout groupons-nous en assemblées de luttes, sans hiérarchie, pour nous rencontrer, échanger et organiser la lutte, sur nos lieux de travail, d’étude, d’activité et dans la rue. (Pour connaitre la prochaine date d’AG interpro à Nantes, RDV sur : https://nantes.indymedia.org)

De nos assemblées de luttes, a émergé, entre autre, l’idée de mettre en place un outil de communication pour rompre l’isolement et lutter ensemble, sous la forme d’un site Wiki, ayant pour but de répertorier toutes les luttes actuelles. Au-delà de cet outil à venir, si vous êtes en lutte, n’hésitez pas à nous contacter pour vous/nous informer, échanger, ainsi que pour trouver et créer une solidarité active (discussions, renforts sur les piquets de grève, diffusions, etc).

Pour la mise en place d’un réseau de convergence et de solidarité entre les luttes

Assemblée de lutte interprofessionnelle de Nantes