Dans les années 70, il existait dans les milieux  » progressistes « , vis-à-vis de l' » homosexualité « , deux approches complémentaires: l’une, interprétative, qui définissait l’homosexualité dans les termes de la théorie dominante – psychanalytique – comme premièrement sexuelle et deuxièmement maladive. L’autre, son pendant politique, était la position dite  » libérale « , pour laquelle il fallait faire preuve de tolérance vis-à-vis des  » homosexuels « , qui après tout ne l’avaient pas fait exprès et qui étaient déjà bien assez punis par le simple fait de n’avoir pas achevé leur parcours psycho-sexuel et d’être restés bloqués en chemin. Plantés. L’interprétation est toujours la même aujourd’hui. Les gens qui ont eu la malchance de naître avec un programme incomplet ne comportant pas la commande  » Génitalité adulte  » sont des Peter Pan du coeur et du cul, condamnés à l’incarcération à vie dans l’adolescence, ce purgatoire de la culture occidentale. Éternels gamins sans le bénéfice de l’innocence, voués au touche-the-wrong-pipi, aux passions malheureuses pour les profs et aux disques de Dalida, ils ne connaissent jamais la maturité émotionnelle – la version privée de la force tranquille – qu’apporte un coït hétérosexuel, et a fortiori plusieurs (sans même parler des hormones de l’autre sexe qui sont fournies comme qui dirait gratuitement lors de l’échange des fluides et qu’on pourrait comparer à un supplément vitaminé) (…).

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«L’humanitarisme républicain contre les mouvements homo», par Christine Delphy, sociologue féministe

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