Dans le contexte de circulation des débats et des propositions sur les squats et espaces antiautoritaires, nous partageons quelques réflexions, expériences et propositions dans le cadre de la campagne « Nike les nations Squat le monde! » Proposé par des compas de Grèce, en essayant de propage la critiquer et l’auto-critique dans la lutte contre le pouvoir, sept ans après la mort du compagnon anarchiste Mauricio Morales.

Au fil des ans, nous avons été de nombreux(ses) à développer une partie importante de notre maturité politique en participant à diverses activités dans des espaces autonomes anarchiques / antiautoritaire. Des espaces squattés comme La Krota, Sacco et Vanzetty, La Idea, et d’autres centres sociaux autonomes ont été depuis des années des clefs pour le développement, l’approfondissement et la diffusion des idées et des pratiques insurrectionnelles dans le contexte local de la ville de Santiago. Celleux d’entre nous qui avons participé à des rencontres, débat et agitation développée dans ces espaces, se rappellent de ces expériences comme si c’était hier, avec les souvenirs frais d’un contexte d’effervescence insurrectionnelle qui n’est pas passé inaperçu du pouvoir et de la société.

Ce fût avec le temps que le pouvoir a vu dans ces espaces une menace pour la paix sociale, car en eux s’étaient développé un potentiel de révolte qui coexistait avec des attaques incendiaires / explosives et d’agitation anarchique de la rue. Après la mort du compagnon Mauricio Morales en mai 2009, la répression augmenta contre les squats et les centres autonomes antiautoritares. La réponse collective fût courageuse, défendant les espaces et même s’affrontant à la police désireuse de les envahir, comme ce fut le cas de la tentative de raid sur le squat Sacco et Vanzetty après la mort du camarade Mauricio Morales.

Un an plus tard, en 2010, plusieurs de ces espaces serait à nouveau envahie et fermée par le pouvoir, arrêtant plus de 10 compagnons(gnes) accusé(e)s d’avoir participé à des attaques incendiaires / explosives. L’affaire a été appelé le « Caso Bombas ». On a remarqué, lors de différentes analyses et comptes rendus, que la réponse collective qui fit face à l’attaque du pouvoir en 2010 n’a pas été aussi combative que ce à quoi l’on aurait pu s’attendre, et que beaucoup de gens préféraient «méditer», «se réinventer», idéologisant ainsi une crainte qui nous a tou(te)s envahi mais qui ne nous a pas tou(te)s paralysé, car un certain nombre décidèrent de continuer à propager ouvertement l’insurrection dans ces moments d’adversité. L’histoire a ensuite parlé pour elle-même.

Les propositions d’organisation basées sur l’affinité, l’organisation informelle et l’offensive permanente, sont quelques-uns de nos piliers forgés -dans notre cas- principalement à la chaleur de discussions et de rencontres entre compagnons(gnes) dans les espaces autonomes. Et tandis que la diffusion de ces idées n’a plus la force et la présence qu’elle avait avant les arrestations du « Caso Bombas », demeurent les éléments structurels de notre vie de lutte, sans céder à la repentance et à la relativisation de nos principes. Affirmons nos convictions – au lieu de les retirer de notre quotidien – dans toutes les tempêtes il y eu des rochers solides auxquels s’agripper qui nous ont permis de continuer le combat, avec des blessures, des cicatrices, mais intègres et sur le pied de guerre contre le pouvoir.

Aujourd’hui, il y a encore des squats et des espaces autonomes. Le bilan est un peu semblable à celui fait par les compagnons en Grèce : la plupart d’entre eux -au moins à Santiago- sont des espaces d’hébergement et de divertissements alternatifs. Cependant, dans d’autres espaces, des projets anarchiques continuent d’exister et d’y être gérés, en affinité et sur le pied de guerre contre le pouvoir, cherchant à être des lieux de rencontre, débat et d’articulation informelle de la lutte pour la libération totale.

Nous espérons que de tels projets acquièrent encore plus de visibilité et de puissance, mais il est également important que la tension anarchique contre l’autorité se développe de tous les côtés.

Pour cela, on a besoin d’activer les initiatives individuelles et promouvoir des projets de diffusion et d’action anti-autoritaire, allant au-delà du copinage, de l’immédiateté activiste, en intensifiant un élan multiforme qui remplisse les rues de propagande incitant au conflit avec le pouvoir, que de nouveau les squats et les espaces de rencontre se transforment en bastions insurgés d’interaction anti-autoritaire et de génération de débats pour la lutte, qui organisent des rassemblements indomptables et des interventions de rue qui perturbent le fonctionnement normal de la routine des citoyens, et qui frappe les centres de la domination avec tous les moyens possibles.

Seule l’activation de ces initiatives contribuera à positionner de nouveau la tendance anarchique insurrectionnelle comme un réel danger pour les plans du pouvoir, comme une toile d’araignée dispersant le chaos dans la métropole du monde civilisé, en visant toujours la libération humaine, animale et de la Terre.

Pour briser avec le conformisme et la commodité d’une rébellion vécue comme une mode juvénile. Propageons l’anarchie. Soyons dangereux(ses) pour le pouvoir …

AVEC MAURICIO MORALES DANS NOTRE MEMOIRE INSURGEE … IMPULSONS, MULTIPLIONS ET AIGUISONS LES ESPACES, PROJETS ET INICIATIVES DE GUERRE CONTRE LE POUVOIR !

Sin Banderas Ni Fronteras, céllule d’agitation antiautoritaire.

Mai 2016.

sinbanderas.nifronteras@riseup.net