«Les Yeux secs», le très beau (et primé) film de la réalisatrice Narjiss Nejjar, ne seront-ils plus que le regard politicien et récupérateur de vrai-faux zaïms en mal de reconnaissance et surtout d’arguments? Au commencement, une oeuvre de création et une jeune cinéaste, artiste citoyenne et donc concernée par les maux de sa société, à la caméra quelque part militante. Narjiss Nejjar a monté les marches de la Croisette, portant haut caftan et couleurs du Maroc mais elle ne fait pas forcément dans les paillettes. Elle dit pourtant: «Je ne fais pas de la politique». Elle dit aussi: «Quand je fais un film et que je montre les femmes d’Aghbala, que je raconte ce qui se passe, je fais aussi acte de citoyenneté. Pendant le tournage, ces femmes se sont plaintes, me demandant de raconter et de montrer leur calvaire dans ce commerce de la chair. Aujourd’hui on veut me faire taire parce que mon tort est d’avoir dit la vérité. Le silence serait ici la plus honteuse des hypocrisies. Est-ce en tournant le dos à la vérité qu’on peut faire avancer ce pays que j’aime? »

«Les Yeux secs» et la caméra citoyenne de Narjiss Nejjar, par Narjis Rerhaye

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