Il est de bon ton, aujourd’hui, de projeter son racialisme sur les autres, pour le banaliser et le diaboliser en même temps, et employer le mot en urgence pour ne pas en être accusé soi-même. Ce texte est symptomatique de la bande qui veut imposer son terrorisme verbal dans le milieu alter pour faire oublier son absence dans le combat antiraciste et antifasciste.

Quels sont les ennemis de ces révolutionnaires de pacotille ? Excusez du peu : le PIR, évidemment, le sujet à la mode qui permet d’occulter les autres sujets d’actualité, car apparemment il ne se passe rien de plus important sur le thème du racisme. Mais aussi par « glissement » tous ceux qui ont pu avoir des contacts avec eux : LMSI, Saïd Bouamama, Christine Delphy, Michel Colon, Angela Davis, Frantz Fanon, Sylvie Tissot et Pierre Thevanian, les éditions La Fabrique, Act Up, Pierre Vidal Naquet… On a bien compris que par « glissements » successifs on va arriver à la totalité des esprits non conformes, les ennemis désignés depuis janvier 2015 comme n’étant « pas Charlie » ! Le jésuitisme de ces individus est sans limites :

« Depuis quelques temps, il est de bon ton, il tendrait presque à devenir normal, dans différents milieux, plus précisément dans une couche de la gauche et jusque dans ses extrêmes, d’employer à tour de bras le terme « race » et ses dérivés aussi récents qu’approximatifs… » Dans les « dérivés » de « race », il y a évidemment « antiracisme », et on a bien compris que c’est ça qui est insupportable à ces nouveaux inquisiteurs. Car dans cette mouvance qui va de l’extrême droite à une certaine extrême gauche, l’antiracisme est devenu un mot obscène, et tous, de Finkielkraut ou Zemmour jusqu’à Coleman ou Guillon d’en faire l’ennemi principal, « l’idéologie de notre temps », « le nouvel antisémitisme »…

Il est facile de comparer ce texte avec ceux qu’il attaque pour voir qui est raciste et qui est antiraciste, qui surfe avec la pensée dominante et qui la dénonce. Car ne nous y trompons pas, il s’agit de la résurgence du vieux concept de RACISME ANTI-BLANC qui est développé ici, le dessin crapuleux qui illustre ce pamphlet ne nous laisse aucun doute.

Lancé au début par la droite et les fachos, ce nouveau racisme à la mode a été vite récupéré par les gardiens de la morale gauchiste. Les camarades qui sont attaqués ici avaient déjà répondu :

De l’urgence d’en finir avec le « racisme anti-blanc »
http://lmsi.net/De-l-urgence-d-en-finir-avec-le

« A l’heure d’une résurgence médiatique de la notion de « racisme anti-blanc », à la fois à travers les récentes déclarations de Jean-François Copé, candidat à la tête de l’UMP, premier parti de l’opposition en France, ainsi qu’avec les accusations réitérées contre Houria Bouteldja, Saïd Bouamama et Saïdou de la Zone d’Expression Populaire, il est temps de mettre fin à l’imposture intellectuelle que constitue ladite notion.

Parler de « racisme anti-blanc » c’est confondre ce qui relève des émotions, de la colère et ce qui a trait aux discriminations. En d’autres termes, c’est confondre les relations interpersonnelles et les rapports sociaux [1]. Ainsi, si Fatima, Mohammed, ou Fatou traitent Marie et Louis de « sales français » (relation interpersonnelle), le désagrément certain que constitue l’insulte sera mis sur le même plan que le fait que Fatima, Mohammed et Fatou risquent de voir leur CV refoulés en raison de leur couleur de peau, celle-ci signifiant une origine « autre », qu’elle soit réelle ou supposée (rapport social).

Par ailleurs, on pourrait réfléchir au fait qu’être anti français, c’est être anti blanc, aux yeux de ceux qui s’émeuvent des ravages dudit « racisme anti-blanc ». C’est bien la preuve que le cœur du problème est la division raciale qui sous-tend la définition de l’être français ; division incarnée par la séparation entre les français « de Souche » et les « issus de » ; division parfois reprise par les « issus de » contre les « de Souche », ce qui justifierait l’usage de la notion de « racisme anti-blanc ».

Or dans ce contexte, il ne peut y avoir de commune mesure entre les positions de ceux qui discriminés, peuvent insulter par rage, et ceux qui se retrouvent privilégiés par un rapport social. Considérer le racisme anti blanc c’est tenir pour équivalent des barrières sociales concrètes telles que des discriminations à l’embauche ou au logement, et des insultes qui peuvent toucher des personnes, sans être le reflet de pratiques structurelles concrètes. En effet voit-on son CV refusé en France parce qu’on est blanc ?

L’évocation d’un « racisme anti-blanc » rappelle l’urgence qu’il y a à redéfinir le racisme selon les enjeux contemporains, et une fois le racisme redéfini de manière pertinente et l’utilité du concept établie, il convient de démontrer en quoi le « racisme anti-blanc » ne tient pas. […]

Voir aussi :

les nouveaux souchiens de garde
http://lmsi.net/Les-nouveaux-souchiens-de-garde

Qui sont les véritables « racialistes » ?

Nos corbeaux « nyctalopes » feraient mieux d’aller voir chez leurs amis politiques pour trouver des exemples bien plus pertinents de « racialisme ». Par exemple quand leur maître à penser Coleman répond à cet excellent article dénonçant ses magouilles :

Benjamin Netanyahu, maître à penser de Monsieur Yves Coleman : Mondialisme.org réussit son examen d’entrée dans l’extrême-droite sioniste
http://bxl.indymedia.org/spip.php?article8207

La réponse de Coleman : L’UJFP pratique la politique de l’autruche
http://mondialisme.org/spip.php?article2322

Monsieur Yves Coleman se dévoile en essayant de projeter sur les autres ses fantasmes identitaires et son racisme polyvalent envers tous ceux qui ne sont pas COMME LUI.

Il commence par distribuer les étoiles jaunes aux militants de l’UJFP :

« Rappelons que l’Union juive française pour la paix n’organise pas seulement des Juifs, comme le précisent d’ailleurs ses statuts. Il aurait été cependant plus honnête de choisir, par exemple, une appellation comme l’Union française pour la paix en Palestine. Cette ambiguïté DÉLIBÉRÉE permet aux militants non juifs de l’UJFP de SE FAIRE PASSER (ce qui est très RÉMUNÉRATEUR symboliquement) pour des descendants des victimes du judéocide ou, encore mieux, des militants du Bund assassinés par les nazis. »

Et ensuite il se présente comme une victime du racisme DES AUTRES en étalant son pedigree :

« Dans ce cadre, effectivement la polémique « loufoque » de l’UJFP a un sens : adeptes des politiques identitaires ou identitaristes (ce qu’on appelle « identity » politics en anglais et qui n’est vraiment ni de droite ni de gauche d’ailleurs), les militants de l’UJFP tirent à vue sur celles et ceux qui défendent un point de vue non identitaire… même s’ils sont, COMME C’EST MON CAS, à la fois « descendants d’esclaves » (titre fort recherché dans les milieux identitaires de gauche), métis (des « traîtres » pour leurs potes du PIR qui ne savent pas qu’au moins deux de leurs idoles, Malcolm X et Frantz Fanon, étaient métis) et portent un nom… juif et… non juif…
Trois raisons pour des identitaires de gauche ou de droite d’utiliser l’arme de la calomnie À MON ÉGARD car LES IDENTITAIRES HAÏSSENT LE MÉTISSAGE (QUI RUINENT TOUS LEURS ESPOIRS D’INCARNER UNE IDENTITÉ PURE OU EN TOUT CAS VENDABLE SUR LE MARCHÉ POLITIQUE) et « pensent » dans une logique binaire, mais jamais en termes d’opposition de classe. »

Ainsi monsieur Coleman n’a pas peur de reprocher à des militants de l’UJFP de se faire passer pour des descendants des victimes du judéocide ou des militants du Bund assassinés par les nazis (en précisant que c’est « rémunérateur »), et en même temps de mettre en avant son statut de « descendant d’esclaves » et de « métis », comme si c’est cela qui lui était reproché, et non sa haine des antiracistes du PIR, d’Alternative libertaire ou de l’UJFP (entre autres).

C’est ça, le « racialisme », et pas les élucubrations sur le soi-disant racisme anti-blanc !