Attention danger, le TAV se remet en route. Et nous alors ?

Les promoteurs de la ligne TGV Lyon-Turin annonçaient la reprise des travaux pour Janvier 2015, à St Martin la porte (en Maurienne). Pourquoi ? Et bien parce qu’ils ont le champ libre. En France la mobilisation contre le TAV n’a jamais vraiment décollé et ils en profitent. Le percement du tunnel entre Saint-Martin-la-porte et le village de Chiomonte va sans doute débuter cette année. Plus les travaux avancent, plus il semble difficile de s’opposer aux aménageurs. Il reste encore beaucoup de choses à imaginer pour que le projet soit abandonné. Dès lors, il nous paraît particulièrement opportun de dépasser les discours proposant un TAV « vert » ou de simples alternatives au tracé prévu. Il est temps de se rendre ensemble sur les lieux des travaux. C’est en ayant une présence sur place que nous pouvons être efficaces et effectifs pour empêcher ou ralentir le chantier.
En Italie, dans le Val de Suse les travaux avancent à pas de fourmis grâce à la mobilisation quotidienne des habitantEs de la vallée mais aussi de tout un tas de gens venus des 4 coins de la botte pour leur prêter main forte.

Depuis trop longtemps en France nous attendons que les italienEs amènent seuls la victoire. De l’autre côtés de la frontière, chaque années depuis 2005 des manifestations de plus 60000 personnes se retrouvent face à la police, l’armée, la mafia. L’année dernière les NOTAV ont marché dans la vallée, d’Avigliana à Chiomonte, en s’arrêtant dans les villages. Ils mangeaient ensemble, marchaient ensemble, dormaient sur des terrains prêtés par des habitants. Ils prenaient le temps, celui qui va disparaître avec le TGV.

De là est née l’envie de faire une marche de quelques jours cet été en juillet, de ce coté ci de la frontière. Faire un bout du tracé, à pied, entre Lyon et le Val de Suse; s’arrêter là où les gens veulent bien nous accueillir pour une nuit ou deux, prêter une grange ou un bout de terrain. Nous voudrions organiser des concerts, projections, discussions, faire des courses d’orientation, construire des cabanes…

Sans avoir la prétention d’être des milliers, nous aimerions au moins que ça permette de parler du projet et de cette lutte qui dure depuis plusieurs années pour l’empêcher ; et pourquoi pas que d’autres luttes se croisent, se mêlent à cette occasion. Alors, si vous êtes prêtEs à faire un bout de marche avec nous, à organiser avec ou sans nous dans votre commune un concert ou un buffet ; si vous êtes prêtEs à nous accueillir, ou simplement venir un soir raconter vos histoires sur la lutte contre le Lyon Turin (et d’autres), vous êtes invité à nous répondre au plus vite, pour que l’on puisse ensuite se rencontrer et s’organiser ».

Ajout du 15 mars :

« Salut à toutes et à tous,

Nous espérons que cette nouvelle lettre vous trouvera plein de vitalité et d’entrain à la perspective de cheminer ensemble entre Lyon et Turin du 30 juin au 12 Juillet. Notre première invitation ayant rencontré un certain écho et quelques questions, nous venons par la présente clarifier certaines de nos intentions.

Il ne s’agit pas d’une marche sur le palais d’hiver ou un quelconque autre lieu de pouvoir ou institution. Nous ne sommes pas à la recherche de symbole. Marcher le long du tracé du TGV c’est se donner les moyens d’apprivoiser des territoires, de se rencontrer. C’est un repérage, une reconnaissance en vue d’une reprise des travaux donc des hostilités. Cette marche s’apparente aux « passeggiata » dans le Valsusa organisée régulièrement pour permettre d’appréhender la montagne, rendre praticable les sentiers, se familiariser ensemble avec les chemins de traverse.

Pour être tout à fait honnête il nous faut expliquer que nous ne marcherons pas de Lyon à Turin. Sur les 15 jours que nous passerons ensemble, nous marcherons certains jours entre deux étapes, d’autres jours autour du camp pour aller découvrir tel chantier qui va bientôt commencer.

Nous ferons des journées au même endroit, avec des assemblées. Nos soirées seront ponctuées de discussions sur les luttes d’ici ou là, mais aussi de concerts et de grands festins. Plus que tout, c’est un temps que nous nous donnons pour vivre ensemble, nous rencontrer. Sortir de l’isolement et allier nos forces. C’est un moment, qui, on l’espère, en appellera d’autres. Trois grandes zones se dessinent : l’avant-pays savoyard, la Chartreuse et la Vallée de la Maurienne.

Des marcheurs.es determiné.es! »