Appel à rassemblement devant les Pôles Emploi, mardi 20 février

« Après l’immolation par le feu d’un chômeur, Djamal Chaar, à Nantes, devant un Pôle emploi qui ne l’indemnisait pas et lui réclamait un trop perçu, le ministre de l’emploi Sapin ose déclarer « tout à été fait » tandis que F. Hollande évoque pour sa part un « problème personnel »… Il n’en est rien. Ce sont les règles de l’indemnisation du chômage qu’il faut revoir : actuellement, ne pas être indemnisé est la norme qui s’applique à près de 6 chômeurs sur 10, des centaines de milliers de trop perçus sont récupérés par les caisses des institutions sociales (CAF, Pôle emploi) à l’encontre des démunis. »

Dans certaines villes comme Chambéry,Strasbourg, Toulouse où des rassemblements sont annoncés, le lieu de rendez-vous n’est hélas pas encore précisé.

Sinon, à…
Bordeaux : 12h devant le Pôle Emploi place Ravezie.
Clermont-Ferrand : 15 h devant le Pôle Emploi Nord.
Lille : 14h place Richebé.
Nantes : rdv à 14h devant la Direction régionale, 1 rue Cale de Crucy.
Paris : rdv devant le Pôle Emploi international au 48 bd de la Bastille.
Rennes 9h30, Pôle Emploi Centre, à côté de la Cité judiciaire (22, boulevard Saint Conwoion, m° Charles-de-Gaulle)
St-Etienne : 14h devant Policemploi.

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Immolation de chômeurs : les instructions du DG de Pôle Emploi

Voici, de sa tour d’ivoire, le mail qu’a adressé Jean Bassères à ses directeurs régionaux puis, par ricochet, aux directeurs d’agence, puis aux conseillers suite au drame de mercredi dernier. Froideur extrême — vis-à-vis des chômeurs, mais aussi de ses agents — et brassage d’air sont le reflet de l’institution.

Hier, un demandeur d’emploi est décédé en s’immolant par le feu à l’entrée d’une agence de Nantes. L’examen de son dossier de demande d’allocations avait fait apparaître qu’il ne justifiait pas d’une durée d’affiliation suffisante [1] et le demandeur d’emploi contestait cette décision, estimant qu’une des missions d’intérim qu’il avait effectuée n’avait pas été prise en compte dans l’examen de son dossier. Cette période de travail correspondant à une activité non déclarée, elle ne pouvait être prise en compte dans l’examen du dossier, conformément à la réglementation.

L’ensemble des agents de la région Pays-de-la-Loire a eu une conduite irréprochable dans la gestion du dossier de ce demandeur d’emploi et je tiens à saluer leur professionnalisme, leur courage et leur humanité. Tous les services publics qui, comme Pôle emploi, ont pour mission d’aider nos concitoyens les plus en difficulté sont inévitablement exposés à des situations semblables, comme le passé récent l’a montré ailleurs.

Dans ce contexte, je vous remercie de sensibiliser votre réseau et de l’informer des éléments suivants sur la conduite à tenir, que vous adapterez selon vos propres modalités d’organisation :

– Dans le cas général où un demandeur d’emploi évoquerait explicitement une intention d’attenter à ses jours dans une agence, le conseiller en plateforme ou en agence au contact de ce demandeur d’emploi continuera à adopter la conduite actuellement en vigueur : attitude d’écoute [2], rappel des règles applicables, proposition de solutions prévues dans le cadre de la réglementation (réception en entretien physique, construction d’échéanciers, etc).

– Si le demandeur d’emploi persiste dans son intention :
1. Il doit lui être proposé de bénéficier d’un entretien avec un membre de l’ELD de l’agence de suivi ou un cadre de la direction régionale/territoriale;
2. Le directeur de l’agence de suivi, ou un autre membre de l’ELD si celui-ci n’est pas disponible, doit être contacté dans tous les cas pour qu’il puisse sensibiliser ses agents et mettre en œuvre les actions préparatoires nécessaires;
3. Le directeur régional est informé personnellement, dans les conditions qu’il définira, pour pouvoir apprécier si des actions exceptionnelles doivent être entreprises. Il décide s’il y a lieu de saisir les services de police et les pompiers. Dans un tel cas, ses services informent par mail la direction Maîtrise des risques de la direction générale (destinataire xxxx@pole-emploi.fr, copie xxxxx@pole-emploi.fr; xxxx@pole-emploi.fr) des principaux éléments constitutifs de l’incident et des actions entreprises.

– Il appartient au directeur régional d’organiser la bonne information du responsable des relations sociales.

La direction Maîtrise des risques va diffuser ce jour à vos services une version de la fiche action «accident ou incident grave» du guide de gestion de crise [3], qui reste applicable, adaptée au cas spécifique d’une tentative de suicide d’un demandeur d’emploi dans une agence.

Enfin, d’ores et déjà, on constate de la part des agents un besoin de temps d’écoute et d’échange sur ce qui s’est passé à Nantes hier. Je vous remercie donc de demander à l’ensemble de l’encadrement à veiller à ce que ces demandes soient respectées dans le cadre des réunions de service ou d’équipe.

Bien à vous,
Jean Bassères

[1] En effet, pour une raison inconnue, Djamal Chaar n’a pas déclaré une mission d’intérim durant août 2012 (alors qu’il a bien déclaré toutes les autres). Un indu de 620 € a donc été généré. Et les 720 heures qu’il avait effectuées ont été amputées de cette courte période, réduisant à néant son espoir de percevoir une petite ARE et ainsi retarder son passage à l’ASS.

[2] Attitude d’écoute, ou posture ? Quand ont-ils le temps d’écouter ? Si l’entourage d’un désespéré ne peut même pas prévoir un passage à l’acte, comment un conseiller Pôle Emploi pourrait, lui, le détecter ?

[3] Reçue ensuite en pj, la Fiche action « Menace imminente d’un demandeur d’emploi ». Lisez-là, ça vaut le jus…
http://www.actuchomage.org/images/stories/documents/men…e.pdf

Source : http://www.actuchomage.org