Samedi 6 mars 2004, le collectif PRINT [print.squat.net] appelait à passer de la contestation virtuelle à l’action de rue dans la lutte contre la LEN, en organisant une première manifestation à Dijon, dont voici le compte-rendu.

Ci-dessous, un compte rendu de la première manifestation dijonnaise contre la LEN, dont des photos sont également disponibles. A noter que la section « move – actions de terrain » du site PRINT rassemble tous les documents relatifs à cette initiative. Liens rapides :

photos
tracts
affiche
appel
développement

À l’appel du collectif PRINT, une manifestation « contre la Loi sur l’Économie Numérique, pour l’Internet libre » s’est tenue à Dijon ce samedi 6 mars à 15h.

Une quarantaine de personnes s’est rassemblée sur la place François Rude, alors qu’une banderole reprenant le mot d’ordre de la manifestation était déployée, et une « sculpture » installée. Composée de divers écrans d’ordinateurs éclaboussés de faux sang, la vitre barrée avec du scotch, entourés d’adresses de sites menacés (no-log.org, wikipedia.org, indymedia.org…), cette construction avait pour but de symboliser « l’assassinat » de l’Internet par la LEN (comme l’indiquait une pancarte « mort de l’Internet »), et ainsi interpeller les passant-e-s, qui n’ont pas manqué de s’interroger sur la LEN et l’objet du rassemblement.

Quelques 1000 tracts explicatifs (« LEN : décryptage d’une démolition programmée ») ont ainsi été distribués, agrémentés de diverses interventions au mégaphone : explicitation de la LEN et ses conséquences, mais également évocation de l’Internet libre, avec ses sites contributifs, wikis et autres outils de coopératifs. Avec, pour accompagnement sonore dynamisant, une « geek-batukada », armée d’un tambour binaire (décoré de 0 et de 1), un boîtier de PC converti en instrument et quelques autres ustensiles à bruit, maniés par trois manifestants décorés de cartes réseaux et autres câbles digitaux.

Trois-quart d’heure environ après le début du rassemblement, la vingtaine de manifestant-e-s resté-e-s malgré le froid a formé un petit cortège pour marcher à travers quelques rues du centre-ville, aux cris de slogans tels que « contre la censure, Internet libre », « pas de censure sur nos disques durs », « mes mails, j’veux pas qu’l’État s’en mêle », ou encore « on veut créer, pas consommer ».

La manifestation s’est finalement arrêtée devant la Préfecture de Côte d’Or, représentation locale de l’État responsable de la LEN, en vue de le « remercier » pour son méticuleux travail de suppression des libertés numériques. Pour ce faire, les manifestant-e-s ont symboliquement décoré l’entrée de la préfecture avec la pile d’écrans ensanglantés, déplacés sur des chariots le long de la manifestation. Quelques mots de fin pour inciter à renouveler la mobilisation et à l’exporter vers d’autres villes, et dispersion… laissant à la préfecture son « cadeau » gênant !

En somme, une faible participation des dijonnais-es pour cette première manifestation, mais une action dynamique et plurielle, inaugurant une visibilité publique des problématiques liées à la LEN et à la censure de l’Internet, permettant d’informer bon nombre de passant-e-s, de rencontrer quelques nouvelles personnes, de montrer qu’il est possible d’organiser une manifestation créative contre la LEN, et de passer un bon moment ;)

Les différents documents relatifs à l’action (texte d’appel, tract distribué pendant la manif, affiche, etc.) ainsi que diverses photos de l’évènement sont disponibles sur le site de PRINT : http://print.squat.net/move.html.

Pour plus de renseignements, nous faire part de vos commentaires, envies et idées, pour partager notre expérience, demander un coup de pouce et pour organiser la suite, écrivez à print@squat.net