Malgré le déclenchement d’une alarme lors de notre entrée et l’arrivée prématurée des vigiles (à qui nous avons d’abord fait croire que nous travaillions sur le chantier), nous avons décidé de poursuivre l’action. Celle-ci a consisté, en plus de l’invasion du chantier :

• de la pose d’une banderole sur la grue principale : « Solidarité avec la ZAD »

• de l’installation de mannequins sur la plus haute plate forme de la grue faisant croire à une occupation humaine, pour nécessiter l’intervention du GIPN

• du blocage de l’accès à la cabine de la grue, en obstruant une des plate formes d’accès située à 20 mètres par un plancher couvert d’une dalle de parpaings, eux-mêmes reliés par des rails métalliques et coulés dans du béton.

Pendant notre occupation, aucun camion de livraison n’a pu entrer sur le chantier, certains repartant tandis que d’autres stationnaient en perturbant la circulation aux abords de la zone.

Le chantier n’a pas pu démarrer et aucun des ouvriers de Vinci n’a pris son poste durant notre présence.

Alors qu’ils étaient rassemblés autour des préfabriqués, nous sommes allés à leur rencontre pour distribuer un tract autour d’un petit déjeuner. Encore une fois, le contact avec les ouvriers s’est révélé très positif, et certains nous ont même remercié de leur épargner une journée de boulot sous la pluie, en nous demandant de « tenir jusqu’à samedi ». Nous avons d’ailleurs retrouvé l’un de ceux présents lors de la précédente occupation du chantier Vinci de Saint Hélier, qui nous a confirmé que l’ensemble du personnel (intérimaires compris) avait été payé malgré l’arrêt des travaux pour la journée.

Alors que les rapports avec les ouvriers ont été bienveillants, voire complices, la relation avec les cadres est restée tendue, ces derniers collaborant pleinement avec la police.

Tout au long de l’occupation, des flics en civils ont rôdé sur le chantier et aux alentours, surtout préoccupés par le risque de dégradation et l’utilisation de la grue par les militants.

Le rassemblement public appelé à 9h nous a rejoint une trentaine de minutes plus tard, au moment où la brigade d’intervention de la police nationale débarquait pour nous expulser (coïncidence ?). Une quinzaine de flics légèrement équipés, coordonnés par des civils présents à l’intérieur du chantier, nous ont chargés au pas de course, nous obligeant à nous échapper par un accès d’urgence.

Aucune arrestation n’est à constater.

À midi, un ouvrier chargé par une énorme nacelle était encore en train de dégager la dalle de béton, et il semblerait que l’activité sur le chantier ait repris péniblement dans l’après midi.

Cette occupation/blocage fait suite aux différentes actions qui ont eu lieu à Rennes : occupation du chantier Vinci St Hélier du 14 novembre, perturbation du conseil municipal du 10 décembre, ravalements des façades de la mairie, du local du PS et de Rennes Métropole, rassemblement devant la préfecture… Nous affirmons ainsi notre solidarité avec les résistants de la ZAD face à l’occupation militaire du bocage et notre opposition au projet d’aéroport.

Étendre le conflit au-delà de la ZAD nous paraît nécessaire afin de multiplier les foyers de lutte et diffuser des pratiques offensives contre les responsables politiques du projet et les entreprises associées comme Vinci. Nous relayons à nouveau l’appel de la ZAD à engager des actions partout où sont implantés les promoteurs de l’aéroport.

NI VINCI NI AILLEURS
NON À L’AÉROPORT !

Les occupants du chantier du centre commercial Alma, 24 décembre 2012