« Je vous informe que votre propriété, sise 234 rue de Rosny, est occupée par des personnes sans domicile fixe. (…) Je vous demande de me faire savoir si vous avez entamez une procédure [d’expulsion]. (…) Sachez qu’en cas de non réponse et en vertu des pouvoirs de police du Maire, la ville peut se substituer aux propriétaires défaillants. »

Lettre de Dominique Voynet, le 9 octobre 2009.

Cette propriété occupée du 234 rue de Rosny appartient à Proudreed/Quartz properties, société d’investissement immobilier qui possède un patrimoine de 2 092 millions d’euros. Bien qu’il n’y ait aucun projet immédiat sur cette maison, le tribunal a prononcé son expulsion sans délai et condamné les occupants à 30000 euros d’indemnité d’occupation en s’appuyant sur cette lettre.

EXPULSER LES MAL-LOGÉS POUR LUTTER CONTRE LA PRÉCARITÉ ?

Mercredi 15 juin, le tribunal d’instance de Montreuil a prononcé l’expulsion sans délai du 234 rue de Rosny, justifiant cette décision par l’intervention de la mairie.
Nous habitons cette maison depuis l’automne 2009. Nous l’avons remise en état et construit suffisamment de chambres pour accueillir une dizaine d’adultes et deux enfants. L’un d’entre eux y est né.
Le propriétaire, la société d’investissement immobilier Proudreed/Quartz Properties, avait laissé ce lieu inhabité durant plusieurs années. Il n’y a toujours aucun projet sur ce terrain qui accueille aujourd’hui notre maison et son jardin, où tous les mercredis des montreuillois de tous âges se rejoignent pour une « journée des gnômes » (ou crèche non-parentale, comme on veut). Un moment tellement plus agréable que bien des crèches surpeuplées…

Proudreed a d’abord tenté une procédure d’expulsion expéditive et illégale que le tribunal a cassé en appel. Refusant toute discussion de bail précaire, cette société a ensuite fait un procès pour obtenir notre expulsion, allant jusqu’ à réclamer 30 000 euros d’indemnité d’occupation, à payer sur nos maigres RSA.
Comme à l’accoutumée, la juge des référés du tribunal d’instance de Montreuil a donné raison sur tous les points au propriétaire. Il faut dire que contrairement aux tribunaux de nombreuses autres villes, les juges des référés de Montreuil n’accordent pratiquement jamais le délai de deux mois prévus pour laisser le temps aux occupants de se retourner.
Cependant, cette fois-ci la juge motivait l’urgence de notre expulsion par un fax signé de Mme Voynet et versé au dossier. Dès que la mairie a eu connaissance de notre occupation, elle a prévenu le propriétaire et exigé qu’il nous expulse au plus vite, le menaçant sinon de s’y substituer, en vertu des « pouvoirs de police du Maire ».
On est loin du pouvoir de réquisitionner des logements vides qu’une mairie disant défendre le droit au logement pourrait invoquer. Mme la maire de Montreuil a une vision toute autre de la lutte contre le mal-logement et la précarité : faire expulser tout mal-logé qui n’en passe ni par le loyer ni par le réseau d’hébergement d’urgence institutionnel.
Nous ne voulons pas quitter cette maison.
Nous allons nous défendre. Nous sommes furieux contre la Mairie qui nous en doit une. Et nous sommes heureux que les 300 habitants du 94 rue des Sorins soient entrés en lutte contre leur expulsion, contre toutes les expulsions.

« Un seul doigt ne pourra jamais soulever un caillou »

Les habitants de Los Angeles – city of Quartz – 234 rue de Rosny, Montreuil

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NON AUX EXPULSIONS DE LOGEMENTS
NON AUX EXPULSIONS DE MIGRANTS

DES PAPIERS POUR TOUS
DES LOGEMENTS POUR TOUS

Les habitants du 94 rue des Sorins organisent UN POINT D’INFO SUR PLACE TOUS LES JOURS DE 18H À 19H (http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5637), c’est au métro Robespierre, pas loin de la place de la fraternité.
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Un homme perd son œil suite à l’expulsion d’une Clinique occupée, la Maire de Montreuil demande une police plus démocratique (http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4981).
Des Rroms sont expulsés de leur maison, la Maire en appelle à la solidarité nationale et les harcèle dans le stade municipal où ils sont réfugiés.
Le plus grand « éco-quartier » d’Europe est prévu à La Boissière, la Mairie cède un permis de construire qui détruira les seules pelouses des cités de l’Amitié et des Roches (http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5527). Un bâtiment en cours de destruction écrase une maison et tue trois des habitants que la Mairie refusait de reloger, Mme Voynet invoque le respect du droit au logement et la lutte contre l’insalubrité. De l’autre côté du périph, M. le Maire de Paris clame son soutien aux tunisiens venus de Lampedusa et fait expulser les harragas qui se sont réapproprié un bâtiment municipal (http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5620).
C’est quoi cette politique ?

Être présent dans sa ville, l’habiter, peut vouloir dire questionner par les actes et les mots ce qui nous rattrape tous les jours. Au 94 rue des Sorins, 300 personnes sont expulsables d’un bâtiment occupé depuis quatre ans, beaucoup sont sans-papiers. Nous les soutenons, organisons des projections, des repas, participons à leurs manifs… Par ailleurs nous aussi habitons ou passons du temps dans d’autres maisons occupées. Et puis les évènements nous rattrapent, une de ces maisons, rue de Rosny, est expulsable elle-aussi. Notre engagement dans la lutte des Sorins est d’autant plus évident. Cet article est une contribution à la lutte mais aussi un autre regard sur le mal-logement, le squat, la précarité, la politique, et plus si affinité.

« A l’heure où je vous parle, une dizaine de squats – politiques, artistiques mais surtout du mal-logement et de la misère – existent à Montreuil. Trois cent personnes y vivent dans des conditions de suroccupation et d’insalubrité inqualifiable. »
« Reste une terrible question, dans une ville où plus de 300 immeubles sont frappés d’un arrêté d’insalubrité ou de péril, où près de 4000 logements – près d’un sur dix dans notre ville – sont considérés comme insalubres, où 6000 demandeurs de logements attendent pendant des années pour accéder au parc social : combien de drames encore et combien de morts faudra-t-il avant que la résorption des bidonvilles, des squats et des logements indignes soit considérée comme une priorité nationale. »
Dominique Voynet, Tous Montreuil n°58 (9 juin 2011).

Quand l’homme montre la lune, l’imbécile regarde le doigt…

Mme Voynet, il n’y a pas 10 squats dans notre ville, il y en a bien plus, et vous utilisez ce mot sans même savoir ce qu’il désigne apparemment.
Vous parlez de misère, de mal logement, vous parlez de nous mais vous êtes aveugle.
Nous sommes divers-es, incalculables, nous fonctionnons dans la solidarité et souvent en collectivité. Les squats, maisons occupées, les terrains habités sont autant de lieux que nous avons réquisitionnés parce qu’ils étaient vides. Ils sont autant de preuves de par leur existence même que nous avons besoin de lieux pour habiter le monde. Ils sont autant de preuves que cette ville, dans laquelle il faut attendre au moins 4 ans pour avoir accès à un logement social, est aussi la nôtre. Nous n’attendrons pas des années pour que certains d’entre nous puissent être logés individuellement. Nous créons, dans notre ville, des espaces où nous pouvons vivre, et pour lesquels nous n’avons pas à justifier d’un travail, de papiers en règle, d’enfants à l’école, de garant.

L’indécence avec laquelle vous profitez du drame de la rue Parmentier pour nous bannir d’ici, n’est qu’une autre démonstration de votre incompétence à comprendre cette ville. Un immeuble, en réhabilitation accélérée, un immeuble sûrement pris dans les rouages de la spéculation immobilière qui va bon train dans le bas Montreuil, un immeuble tombe. La question qui aurait du porter sur les entreprises de réhabilitation, sur le business de l’immobilier dans son ensemble et dans la politique de ville, la question que vous posez, vous, Mme la maire, trois jours après le drame, concerne une politique nationale de condamnation des squats et d’expulsion des immeubles insalubres… quelle logique ! Serait-ce pour notre sécurité ? Parce qu’un immeuble en réhabilitation est tombé sur deux maisons que vous dites squattées ? Je ne comprends pas, peut-être devriez également stopper toute réhabilitation ?

Vous avez la démence de nous juger, alors que vous ne nous connaissez pas. Nous sommes ceux à qui vous coupez l’eau, ceux à qui vous envoyez vos délégués de la tranquillité publique pour qu’ils cassent nos portes et nous menacent, ceux contre qui vous écrivez des lettres pour motiver des expulsions de maisons, ceux que votre police flash balle et blesse. Nous sommes ceux que vous voulez chasser de votre ville mais nous y habitons, avec nos voisins, nos amis, nos instituteurs, nos boulangers. Nous habitons ici, peu importe si la manière ne vous plait pas, nous n’irons nulle part. Et nous marcherons sur la mairie encore 100 fois s’il le faut pour que vous respectiez ça.

Nous habitons cette ville et que vous trouviez nos logements, cabanes, caravanes, hangars ou autres, indécents, montre que vous ne nous connaissez pas. Mais nous, nous nous connaissons, nous sommes ensemble, nous luttons ensemble. Vous voulez nous enlever nos toits ?
Nous prendrons les tuiles perdues au sol pour en reconstruire d’autres.
Notre imagination dépasse toutes vos limites.

La solidarité est une arme, imaginez alors votre vulnérabilité.

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Urgence Montreuil
Ouvrons les yeux et les oreilles.
Un numéro en cas de rafles, d’arrestation de sans-papiers ou d’expulsion de logement.
Pour recevoir les SMS d’alerte, se tenir informé et prévenir du monde :
06 0855 9982

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À Montreuil comme dans d’autres villes des gens, plein de gens sont en galère de logement, pas d’argent, pas la bonne couleur, des loyers trop chers, être trentenaire et vivre encore chez ses parents, être à six dans un deux pièces, être exproprié, ou encore vouloir vivre à plusieurs pour mieux s’en sortir. Il existe depuis la nuit des temps [de la propriété privée, ndr] des squats partout dans le monde. Dans les pays riches on appelle ça un squat mais dans d’autres pays on les appelle simplement maison, centre social, communauté de lutte ou politique…

L’équation est simple : une personne sans logement, une maison vide = OCCUPATION

Il y a des maisons vides depuis plusieurs années. Certains propriétaires ont déjà deux maisons, parfois plus et préfèrent les voir vides. Des promoteurs immobiliers avec l’aide de la mairie achètent des terrains ou des maisons pour gagner le plus d’argent possible. Au lieu de mourir de honte, ils demandent à la justice, à la mairie, au préfet, aux flics de protéger leurs biens, d’expulser les gens et en plus ils nous demandent de courber le dos, d’accepter dans le silence.
Nous les expulsés, futurs expulsés, squatteurs (euses) ou locataires, on est des grandes gueules, et nous affirmons que nous pouvons réquisitionner une maison quand la mairie et la préfecture ne le font pas.

La question du squat et de leurs expulsions/répressions est l’un des points de rencontre de deux logiques apparemment indépendantes, mais, de fait, entremêlées.

1) Un discours sécuritaire s’appliquant, par délire médiatique interposé à diverses cibles collectives et/ou épouvantails successifs…
a) prostituées
b) clochards
c) usagers de raves-party sauvages
d) immigrés
e) jeunes
f) voir PLUS si affinités…

2) Un discours MORAL sur LA VALEUR TRAVAIL.
a) « Remettre la France au travail » clame Jean-Pierre Raffarin en 2002.
b) Le discours (radiophonique, notamment) sur la « fraude sociale » en Février 2010.
c) Création du RSA (http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4124) de Martin Hirsch et du « Contrat d’insertion » (Plus d’un âne s’appelle Martin). Un pauvre se doit d’être gérable, et, pour se faire d’être punissable n’importe où, n’importe quand.
A) Que les clochards mendient, mais le plus discrètement possible.
Ainsi de la loi concernant la mendicité agressive (2003) et de nombreux arrêtés anti-mendicité municipaux. Ainsi du malodore…
B) Que les putes effectuent leur travail, mais pas dans la rue.
Ainsi de deux faits en apparence contradictoires.
1) La loi interdisant le racolage passif
2) Un décret de Brice Hortefeux paru en Août 2005 autorisant le permis de séjour pour les masseuses thaïlandaises…
C) Que les jeunes s’ennuient dans des villes dépourvues de services publics. Mais pas en bas des tours ! (loi sur les halls d’immeuble)
Bref, que les pauvres mendient, se droguent, se prostituent, mais en silence et hors de notre vue.

La police est LÀ POUR ÇA (http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4568), mais elle n’est qu’un des acteurs.
En effet le délire sécuritaire impose à la presque totalité des institutions (même non sociales) une logique policière de délation/répression : CPAM, CAF (http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5024), Pôle Emploi , agences bancaires…
Collaboration ACTIVE à la [traque des sans-papiers, fichage des précaires et détection de la « fraude sociale » (http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4749)…
Le pauvre, sous ses multiples déclinaisons (sans pap’, clochard, chômeur, etc…), reste l’épouvantail ABSOLU, synonyme de mort sociale.
Le parc locatif NE PERMET PAS de louer, même avec un SMIC mensuel.
Quand au monde, ou plus exactement au « marché » du travail, il est de plus en plus ouvertement organisé dans l’objectif d’une précarisation MAXIMALE, voire plus si affinité…

Les squats naissent de deux choses. Des dysfonctionnements de la propriété, qui font que des bâtiments sont toujours laissés vides, sans usage. Tout simplement parce que l’on ne remplit les bâtiments, dans un tel régime, que pour faire de l’argent ou asseoir son pouvoir. Ils naissent de la rencontre entre cette absurdité et ceux qui se voient frappés d’inconformité par l’ordre libéral. D’inconformité par leurs comptes en banque, par leurs statuts, leurs désirs (http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4968), leurs manières de vivre, leurs origines. Et dans un monde qui fonctionne en excluant, la liste s’allonge de jours en jours.
Nous autres squatteurs ne sommes ni des bêtes, ni des êtres totalement libres. Les squats laissent toujours place à un mélange de nécessité et de dignité. Opposer, comme l’a fait récemment la mairie, les squats politiques et artistiques aux squats de galériens, c’est insulter leurs habitants, en refusant d’accepter les différentes facettes de leurs conditions. Elle ne fait que nous déshumaniser.

La mairie confond politique contre les squats et politique contre les squatteurs. Une politique contre les squats, ce serait une politique de réquisition populaire qui irait à l’encontre du régime de propriété, une politique d’accueil et de reconnaissance des différents besoins et manières d’habiter, par-delà ce qu’impose l’économie. Une telle politique impliquerait de l’écoute et un certain courage. A l’inverse, la mairie mène une politique contre les squatteurs. Elle refuse les relogements en raison d’un principe d’égalité de traitement qui n’est que le cache-sexe de sa volonté de pouvoir et de contrôle. Elle continue la politique d’un Jean-Pierre Brard qui disait : {« c’est moi qui décide qui doit vivre à Montreuil ou non »}. Elle nie toute capacité des gens ordinaires à fabriquer des solutions à leurs propres problèmes. Pourquoi, par exemple, lorsque l’insalubrité est constatée, n’est-il pas proposé aux habitants eux-mêmes, avec l’aide financière de la ville et de l’Etat, de réaliser ce qui est à faire ? Pourquoi, à l’inverse, expulser d’office et donner toute confiance à un secteur privé vorace ?
La Ville veut changer d’image, tourner une page. Il semble en tout cas que les nouvelles pages qui s’écrivent ne sont pas celle d’une plus grande attention à ce qui se dit en bas. L’écologie apprend pourtant (http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5092) qu’il ne faut pas mépriser le rôle des petites bêtes.

C’EST PAS MOI, C’EST MURPHY, glapit chaque institution.

C’est pas la Mairie, c’est la préfecture qui t’expulse.
C’est pas Pôle Emploi qui ne finance pas ton stage photocopie, c’est le Conseil Général qui réduit ses subventions…
Ce n’est pas le PDG qui délocalise, c’est la multinationale et /ou tel fond d’investissement…

Cette déresponsabilisation systématique des acteurs et pouvoirs divers enferme chacun d’entre nous dans un mouvement perpétuel de ping-pong administratif.
Tous s’innocentent, se justifient et se légitiment en nous adressant un discours moral où est suggéré notre incompétence…
Et de toute façon, c’est pas moi, c’est MURPHY, et si t’es pas content, mon poing dans la gueule, connard ; les keufs et Fleury-Mérogis par dessus le marché !
Eh ! Ben NON ! On fait et éduque des enfants, on bouffe, on rigole, on monte des films, on échange aux AG avec d’autres, on voyage, on serre les coudes…

Alors ton CDD à la Hague ou au Tricastin, tu peux te le carrer ou je pense, conseiller d’insertion…
Retraites-le TOI-MÊME, ton uranium, crétin !
Eh ! Ton stage à deux balles de contrôleur RATP, ou de vigile de supermarché, tu sais où peux te le mettre ?

Non, Monsieur le préfet, non Madame la Maire, malgré nos maigres ressources, nous ne sommes pas vautrés dans notre pisse, un litron de pinard à la main, revêtu des hardes parcimonieusement prêtées du bout des lèvres par je ne sais quel Emmaus ou autre « acteur d’insertion » engraissé par le pognon public…
Non M. le Commissaire, non M. le banquier, on se passe de vos services et plutôt huit fois qu’une !

Nous asservir par l’argent ?
Allez vous faire foutre…
Nous soumettre par la peur ?
Nous sommes rusés et n’avons RIEN à perdre
Nous écraser de honte ?
Nous sommes fiers et solidaires, et appliquons NOTRE morale.
Appliquez à vous-mêmes celle que vous nous imposez : on verra après…

« La France ne peut accueillir toute la misère du monde, mais elle doit savoir en prendre fidèlement sa part.
Michel Rocard

Faudrait-il que la France accueille toute la misère du monde ? Je vous le dis : il n’y aura pas de bidonvilles dans notre pays. La France n’est pas un terrain vague.
Brice Hortefeux

La MOUS (maîtrise d’œuvre urbaine et sociale) que Montreuil a mise en place concerne 350 Roms au total. C’est la plus grande de la région. La mairie estime qu’elle assume sa part. Elle ne peut pas faire plus.
Dominique Voynet

Tout le monde vient d’ailleurs, ce qui n’empêche qu’il ne soit chez lui ici.
Il n’y a pas d’étranger, et nous le sommes tous.
Ici et partout, il n’y a que des Ici. “Vive donc, oui, l’invasion ! Vienne le temps des hôtes.
Celui où il n’y aura plus de recevant ni de reçu ; celui où chacun pourra se dire l’hôte de l’hôte. « 
René Schérer, Zeus hospitalier

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Cauchemar. La Ville de Paris est dirigée par un ancien patron de boite de com’, épaulé par un membre actuel du conseil d’administration de LVMH. Leur plus grande fierté ? Cette ville entreprise est évaluée AAA par les agences de notation financière…
La Ville de Rennes fait expulser la maison de la grève (http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5393).
À Montreuil, contrairement à l’idée reçue que ce sont les méchants capitalistes qui dictent leur politique à des responsables soucieux de l' »intérêt général », une multinationale se voit intimer par la maire d’ester en justice pour faire expulser des « sans domicile fixe »({sic}).
Sans même parler des politiques des mairies socialistes de Dijon, Grenoble, Lyon et de tant d’autres.
Nous en sommes là. La gauche gestionnaire des années 80 est devenue essentiellement oligarchique…

Ça vient de loin :
• Critique(s) des années MITTERRAND (http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5633)
• À gauche poubelle, précaires rebelles (http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5374)
Et tout se passe comme si ils n’en voulaient rien savoir…
On voit pourtant ces jours ci le PS en campagne faire des avances à son électorat potentiel en se distinguant par des propositions relevant non plus de la politique néolibérale (l’économie au poste de commande) mais d’un libéralisme politico-culturel (mariage homosexuel, légalisation contrôlée du cannabis). Comment conduire les conduites en faisant fond sur la liberté des sujets ? Le gouvernement des individus (http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4023) suppose de la souplesse… Sans jamais oublier toutefois ce que commander veut dire : ne plus, ne pas concéder de libertés matérielles. C’est facile, suffit pour tout oligarque de garder en tête l’adage de la gestion de la population : Touche pas au grisbi, salope !
Ce qu’il s’agirait encore de compliquer…

La coordination des intermittents et précaires (http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4413) a dû déménager le 5 mai 2011 pour éviter une expulsion et le paiement de près de 100 000 € d’astreinte. Provisoirement installés dans un placard municipal de 68m2, nous vous demandons de contribuer activement à faire respecter l’engagement de relogement pris par la Ville de Paris. Il s’agit dans les temps qui viennent d’imposer un relogement qui permette de maintenir et développer les activités de ce qui fut de fait un centre social parisien alors que le manque de tels espaces politiques se fait cruellement sentir.

Pour contribuer à la suite :

• faites connaître et signer en ligne Nous avons besoin de lieux pour habiter le monde (http://soutien-cipidf.toile-libre.org/)

Nous sommes tous des irréguliers de ce système absurde et mortifère
http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4124

Pour ne pas se laisser faire, agir collectivement :

Permanence CAP d’accueil et d’information sur le régime d’assurance-chômage des intermittents du spectacle, lundi de 15h à 17h30. Envoyez questions détaillées, remarques, analyses à cap@cip-idf.org

Permanences précarité (http://www.cip-idf.org/rubrique.php3?id_rubrique=357), lundi de 15h à 17h30. Adressez témoignages, analyses, questions à permanenceprecarite@cip-idf.org

À la CIP
13bd de Strasbourg, M° Strasbourg Saint-Denis
Tel 01 40 34 59 74