Depuis le mois d’octobre, j’ai été témoin de plusieurs faits isolés de la Police Nationale agressifs et violents. Mis bout à bout, ça m’affecte beaucoup et me demande de quelle façon puis-je agir face à ça… !?

Single RATP : « Pour ne pas tenter les pickpockets, fermez bien votre sac et surveillez vos effets personnels. »

Je le remplacerai par : « Pour ne pas tenter l’Etat sécuritaire, surveillez la police et protégez vos voisins et vos proches »

1- Fin de manif place de la Bastille, 19H30 : les CRS en masse nous (manifestants isolés) obligent à descendre des marches de l’Opéra. Nous nous étions positionnés là pour échapper à la rafle quand ils ont commencé à ratisser la chaussée.

2- Devant chez moi à 9h du matin : 5 fillettes de 12 ans en panique se retrouvent rue de Belleville. 3 arrivent par le metro, 2 par le haut de la rue. Elles sont essoufflées et paniquées. Elle m’explique que la Police a encerclée le collège et les ont poursuivies.

3- Fin de manif à Nation, 17h30 : Je décide de quitter la manif. Le seul moyen est de prendre le sens inverse car, comme à chaque fois, toutes les autres rues sont bloquées par des grilles et des gorilles. Pour rejoindre une amie chez elle à 2 pas de là, je dois prendre une petite rue à gauche. Là je me fais arrêter par un cordon de CRS. On me demande d’ôter mes autocollants ou de retourner dans la manif. Comme je pose des questions sur les moyens que j’ai de pouvoir quitter les lieux sans ôter mes parures, Il m’est répondu « Vous me fatiguez ! » La liberté d’expression complètement bafouée !!

4- Manif du 28 octobre 17h11 – Des gaz lacrymo boulevard Haussmann devant les galeries Lafayette : Des policiers en civil forment de nombreux groupes de 4 à 5 individus. J’en repère un qui photographie ouvertement les manifestants de la CNT avec son portable. Puis, il se passe quelque chose de l’autre côté de la rue. Là, c’est des dizaines de flics en civil qui courent dans la même direction. Ils se font huer par la foule. Ils se réfugient alors derrière les CRS (ou la gendarmerie en casques bleus). Ça s’appelle de la provocation au lendemain des déclarations de Chereque et Melanchon… Le long du boulevard Haussmann, les passants ont les yeux qui pleurent et le nez qui pique. Des gaz lacrymo ont manifestement été lancés. Aucune échauffourée n’est à signaler. Le service d’ordre de la CNT a bien œuvré en formant une barrière humaine solide entre les manifestants et les policiers.

Place Saint-Augustin vers 19h : Toutes les artères sont bloquées par les CRS, On ne peut que faire demi-tour. En partant, on croise de nombreux CRS allant au pas de courses rejoindre la place où des manifestants pacifistes continuent naïvement à danser et chanter. Arrivés gare Saint-Lazare une file d’environ 10 camions de flics sont en route pour la fin de manif. Des manifestants s’opposent à leur circulation. Une fois de plus, dispersion à la lacrymo. Tout le monde en a plein le nez y compris tous les travailleurs qui transitent par la gare à cette heure, c’est-à-dire du monde.

5- Dimanche 30 octobre – devant chez moi – 13H : 3 policiers à vélo interpellent un homme noir d’une cinquantaine d’années, habillé pauvrement mais proprement. L’un des agents tient à la main une sorte de carte-badge appartenant à l’interpelé. Les policiers rient entre eux. La scène dure environ 10 mns et l’homme noir est très calme. Une voiture de police arrive avec les gyrophares pour passer au rouge. Le civil est introduit dans la voiture et s’en va. Les policiers se retournent quand ils entendent mon cri : « Regardez-tous, ils l’embarquent devant nos yeux !! Peut-être bien une reconduite à la frontière au bout !! » Une femme accompagnée de ses enfants s’est arrêtée pour constater avec moi, ça m’a un peu réconfortée.

Ne laissons pas cette violence se banaliser !!! Gardons l’œil et l’oreille pour observer, la communication et l’action pour s’opposer