De passage à la Janais, site de PSA-peugeot-citroen à côté de Rennes, nous avons rencontrées quelques travailleurs en grève de l’usine Visteon, usine de sous-traitance de PSA qui leur fournit les portes et les plage-avants indispensables à la construction des voitures. Sur 270 salarié-e-s, environ 250 sont en grève depuis lundi pour négocier les modalités de licenciement suite au rachat de l’usine par le groupe Faurécia. Ils cherchent à obtenir un PSE ( plan social et économique de licenciement ) à la place du plan de départ volontaire proposé par la direction. La production est donc bloquée depuis lundi mettant au chômage technique les ouvriers de PSA et des autres boites de soustraitance du site pour un cout de 4OOO euros à la minute!
Les salariés ont décidé de leur propre chef de se mettre en grève dès cette semaine plutôt que d’attendre septembre comme le proposait les syndicats ( cfdt et cgt ). La cgt les a suivis. Malgré le fait qu’elle ne soit pas présente sur les piquets de grève, la cfdt reste inclut dans les négociations et ce contre l’avis des grévistes. La délégué cgt que nous avons pu rencontrer ne semblait pas désireuse de poursuivre la grève après les vacances ni de l’étendre à d’autres secteurs. Elle envisage la possibilité que les négociations continuent en dehors de la grève alors que les salariés sont en vacances. Heureusement, les grévistes semblent peu dupes et bien décidés de reprendre la lutte à la rentrée, bien conscient de la pression économique qu’ils exercent sur leur direction et celle de PSA. Ils sont nombreux présent sur le site et maintiennent une occupation de nuit.
Il est à regretter qu’il n’y est pas de non- syndiqués ni de simple adhérent au syndicat dans les négociations. Il est également dommage qu’ils ne cherchent pas à rencontrer d’autres salariés, y compris les salariés de PSA qui sont de l’autre côté de la route. Mais ils ne sont en grève que depuis 4 jours, peut-être cela changera-t-il à la rentrée.
Ils ont bien en tête une récente grève ans la périphérie de Redon : sous-traitant comme eux, une autre usine est restée bloquée pendant un mois ses salariés ont obtenu les modalités de licenciement qu’ils demandaient. Les grévistes que nous avons rencontré semblaient dire que les décisions se prenaient en assemblée générale avec une personne, une voie, mais nous n’avons pas réussit à savoir si des non-syndiqués pouvaient avoir librement la parole et influer également sur les votes. La teneur démocratique de la lutte, si elle est effectivement présente parce que les salariés sont les instigateurs de la lutte et maintiennent un contrôle sur les négociations des délégués, reste mystérieuse en ce que nous n’avons pas su si la parole des délégués était destituée de sa place de spécialiste. En effet, il nous paraît crucial que les grévistes se sentent la force de comprendre et d’infléchir sur les prises de décisions et sur ce qui se passe dans les bureaux de négos’. Se sentir à égalité avec ceux qui les représentent et pourquoi pas s’inviter où prendre des initiatives en dehors des cadres prévus de la lutte, car c’est bien comme cela que l’on se rend menaçant, voilà bien une dimension éminemment politique qui est celle du déplacement du rapport du travailleur à son usine, du gréviste à sa lutte.
La suite à la rentrée