Grandes divisions parmi les mouvements de chômeurs

La prochaine fin de semaine sera dominée par les actes avec lesquels les organisations piqueteras et les partis de gauche rappelleront le second anniversaire des journées des 19 et 20 décembre 2001 qui mirent fin au gouvernement de Fernando de la Rúa. La Place de Mai, le Congrès, l’Obélisque et le stade de Ferro seront les lieux des activités de vendredi et samedi prochains
Vendredi, sous la consigne « Pour un Noël latino-américain de paix et de justice », le premier acte sera mis en scène par la Fédération Terre et Habitat. L’organisation piquetera la plus proche du président Néstor Kirchner, dirigée par Luis D’Elía, n’ira pas à la place « parce que nous ne sommes pas d’accord avec la consigne pour un autre 19 et 20 décembre » et se rassemblera au stade de Ferro. Vendredi également, les familles des victimes se réuniront sur les escaliers du Congrès pour rappeler ceux qui furent assassinés par la répression du 20 et demander que les enquêtes judiciaires avancent.
Les activités de samedi commenceront à la mi journée au Congrès d’où partira, en direction de la Place de Mai, la manifestation convoquée, entre autres, par le Mouvement des Travailleurs sans emploi (MTD) Aníbal Verón, Barrios de Pie (Quartiers debout), le Mouvement d’Unité Populaire et le MOCASE (Mouvement Paysan de Santiago del Estero). Des dirigeants du MTD Evita, organisation qui participera également à la marche, ont affirmé qu’il « est de courte vue politique de penser que les argentins allions vivre en 2003 le décembre 2001, nous croyons que l’on peut critiquer et proposer des projets à ce gouvernement, sans se dévoyer, et pratiquer une autre forme de construction politique ».
La critique de ce secteur piquetero est dirigée vers les partis de gauche (trotskistes) et au Bloc National (mouvements piqueteros des partis trotskistes) qui se concentreront à l’Obélisque pour marcher à la Place de Mai sous les consignes qui questionnent durement la gestion de Kirchner. « Ce sont des postures qui établissent un camp de délimitation face à cette administration », a expliqué Nestor Pitrola du Pole Ouvrier, une des organisations qui commencera son acte en levant la banderole du « Non au pacte Kirchner-FMI. Pour un autre 19 et 20. Pour un gouvernement des travailleurs et du peuple ».
Une autre des organisations piqueteras qui se mobilisera sera le Courant Classiste et Combatif (CCC), qui appelle à une marche du Congrès à la Place de mai sous la consigne de l’arrêt des poursuites judiciaires envers les lutteurs sociaux et le non paiement de la dette externe. Durant toute la semaine, l’organisation liée au Parti Communiste Révolutionnaire (maoïste), dirigée par Juan Carlos Alderete continuera les tractation avec des secteurs sociaux et syndicaux pour qu’ils se soumettent à la marche. « Depuis la CCC nous sommes en train de faire des efforts pour faire confluer toutes les organisations dans un seul acte unitaire, ample et sans sectarismes », a assuré Alderete.
Pour accorder le meilleur système de déplacement des manifestants qui entreront et sortiront de la Place de Mai durant la journée de samedi, les organisations sont en train de coordonner la carte des activités. Pour leur part, les assemblées de quartiers continuent à débattre pour savoir comment elles commémoreront le second anniversaire du jour qui, pour la majorité d’entre elles, a signifié leur naissance. Quelques unes se sont alignées en accord avec leurs affinités politiques et d’autres seront un peu dans chaque acte. Les organismes de droits de l’homme n’ont toujours pas non plus défini leurs itinéraires.

Pagina12- 15 décembre 2003