Un comité de grève s’est réuni à Rennes II jeudi matin. L’Unef et ses sympathisants, majoritairement représentés (Sud et CNT absents) a soumis à l’AG qui a suivi un kit prêt à l’emploi concocté de main de maître, “suspension de la grève et calendrier de lutte alternative” ou “comment briser une grève dans les grandes largeurs”, au prétexte d’une nécessité de nouvelles stratégies.

Durant l’AG en plein air qui s’est déroulée avec 3 à 4000 personnes, il y eut pourtant bien des interventions pour s’opposer à cette trahison. La proposition votée de prolonger la grève jusqu’au 13 décembre, date de la manif européenne, n’est pas passée, bien que quelques centaines de personnes ont voté pour.

Pour préciser, le programme adopté par l’AG est donc celui-ci : grève jusqu’à lundi matin, réinstallation du mobilier dans les salles de cours d’ici là, puis ensuite, programme d’actions ponctuelles (alors que les cours auront repris). Et AG lundi midi.

La stratégie de l’Unef est claire : ne pas se mettre à dos à quelques jours des élections étudiantes à la fois les anti-grévistes et les grévistes mitigés. Sachant que depuis 1 mois, elle a passé plus de temps à négocier avec les anti-grévistes et l’administration qu’à construire une force avec les grèvistes déterminés. Une fois de plus, c’est au moment où les pressions se font fortes, que ce syndicat opportuniste – dont la principale préoccupation est d’encarter de nouveaux adhérents – comme cela est arrivé durant la lutte des enseignants et des intermittents, fait le dos rond face à ceux qu’il dit combattre. Il faut rappeller qu’en 98, l’Unef ne s’est pas engagée dans les luttes anti-réformes initiées par le PS puisque ce parti était au pouvoir. Sachant aussi que, selon ses propres mots, “Rennes est à la pointe du mouvement”, cette décision, prise avant la rencontre avec les délégués de la coordination prévue ce week-end à Paris, risque de démobiliser et fragiliser les autres facs.

D’autre part, un comité de grève exceptionnel a réuni environ 80 personnes de 17 h à 20h30 hier. Ce comité de grève a fait élire 5 délégués pour participer à la réu de coordination de dimanche. Outre ce dysfonctionnement : un comité de grève ne peut prendre aucune décision pour l’ensemble des grévistes – l’Unef a voté pour un mandat libre ! Finalement, le comptage des voix “n’étant pas clair”, ce point a été abandonné. En réalité parce que cette délégation ne sera pas légitime.

Enfin, un RV est donné à tous ceux pour qui “suspension ne veut pas dire victoire”, cet après-midi à 16 h à l’amphi Renan.

Comme l’a dit un camarade :”le gouvernement a fait un pas en arrière ; demain il en fera deux en avant et nous l’aurons dans l’cul !”

Les rêves de l’Unef sont nos cauchemars !

Samedi RV 14 h place de la mairie à l’appel des précaires chômeurs et intermittents.