Confédération nationale du travail

La Confédération nationale du travail tient à souligner l’extrême gravité d’un amendement proposé en première lecture par les députés et les sénateurs au projet de loi Perben, projet dont nous avions déjà critiqué, entre autres, les mesures graves prises contre la liberté de l’information par l’obligation faite aux journalistes de dévoiler leurs sources.

Cet amendement, déjà dénoncé par le Syndicat de la magistrature, permet aux policiers d’installer des micros et des caméras dans un domicile privé, dans le cas de délits relevant de la « grande criminalité », c’est-à-dire commis en « bande organisée », concept qui peut en fait recouvrir, entre autres, des activités de lutte syndicale (comme une occupation d’usine).

Dans un contexte déjà marqué par une criminalisation croissante, après la loi sur sécurité quotidienne de fin 2001, la loi sur la sécurité intérieure de l’automne 2002, cette nouvelle loi marque une régression supplémentaire dans le domaine des libertés publiques. Qu’elle soit « utile » du point de vue du pouvoir, comme l’ont affirmé ses défenseurs, nous n’en doutons pas. Il s’agit malheureusement d’un « argument » bien peu démocratique, et qui autorise toutes les dérives.

Nous ne pouvons éviter un parallèle : tandis que, d’un côté, la marginalisation du système par répartition (Sécurité sociale et chômage) jette dans la misère les classes exploitées, de l’autre le développement du système répressif permet de condamner les plus fragiles ou les plus révoltés.