Contribution au mouvement étudiant
Catégorie : Local
Thèmes : Archives
Lieux : Rennes
texte diffusé sur Rennes 2 la semaine dernière…
Appareil d’Etat ou
machines de guerre ???…
Alors que nous posons les bases d’un mouvement étudiant voué à s’étendre, nous ne pouvons faire l’économie d’un retour sur les évènements du passé récent. Après l’échec des mobilisations contre les lois sur la sécurité intérieure, la réforme des retraites, contre les réformes Ferry, contre la réforme Aillagon du statut de l’intermittence il est indispensable de tirer les bilans qui s’imposent pour ne pas reconduire les mêmes impasses :
En chacune de ces occasions le gouvernement a témoigné de sa détermination à ne pas céder face aux mobilisations dans les formes qu’elles ont prises (manifestations monstre, pétitions, actions symboliques spectaculaires…).
La stratégie d’étalement des réformes et donc de dispersion des mouvements qui est celle du gouvernement est un plein succès (épuisement et isolement des grévistes, chantages divers systématiquement relayés par les médias).
Les grandes structures syndicales ont fait une fois de plus la preuve de leur sclérose et de leur radicale inadéquation à la situation qui nous est faite. La tiédeur bureaucratique des grands appareils syndicaux et leur peur panique d’être débordés par « la base », était une des expressions les plus visibles des dispositifs de neutralisation préventive qui ont très vite étouffé le réel désir d’évènement qui traversait ces mouvements.
A l’heure de choisir notre forme d’organisation et de choisir les mots pour exprimer notre refus ne reconduisons pas le mêmes erreurs :
– ne pas prendre l’offensive gouvernementale par le petit bout de la lorgnette en reconduisant les pires réflexes corporatistes c’est à dire ouvrir dès aujourd’hui des possibilités pour les autres secteurs de nous rejoindre de façon effective en insistant sur ce qui nous est commun avant tout.
– ne pas rentrer dans le jeu biaisé de proposer une réforme alternative, ne soyons pas des gestionnaires en herbe.
– ne laissons pas l’espace à la gauche gestionnaire de se recomposer sur le dos de nos luttes : les principaux représentants de l’UNEF sont aussi des militants socialistes dont le seul horizon est le retour au pouvoir de leur chapelle (n’oublions pas trop vite que c’est cette même ‘gauche’ qui a initié les réformes que nous contestons aujourd’hui…)
– L’hyper-démocratisme procédurier qui sert de justification au verouillage chaque jour plus sensible des assemblées et des commissions ne sert que ceux qui ont un intêret à les contrôler, plutôt qu’un ‘appareil d’Etat’ ce que nous avons créer ici est un espace politique propre à la multiplication de machines de guerre, d’actions et de créations multiples qui débordent toutes les logiques de pouvoir à l’oeuvre dans ce début de mouvement.
– en l’absence de toute perspective d’aboutissement rapide du mouvement, il nous faut nous donner les moyens matériels, affectifs et intellectuels d’habiter durablement la situation d’exception que suppose tout mouvement de grève. Cela passe sans doute par la mise en commun et la réquisition de tout les moyens matériels que nous jugerons nécéssaires et par faire de l’occupation des locaux de Rennes II un véritable foyer de mise en commun, de discussions, d’élaboration, de fête et par dessus tout l’endroit d’où initier une transversalité effective avec tous les secteurs en lutte.
Quelques étudiants en voie de molécularisation
Ha, un peu de vent frais et d’intelligence… J’en reprends tous les jours ce genre d’analyse…
L.
S’il y a bien un milieu tragiquement nul, dans son essence même, c’est bien le milieu étudiant…Inutile de ré-éditer ici ce qui a été si définitivement écrit en 1966.
On verra donc ce énième “mouvement étudiant” répéter à l’identique l’ensablement des mouvements antérieurs.
Le plus chiant, c’est qu’Indymedia va en faire ses choux gras pendant trois semaines.
Karl Von Clausewitz
la signature de ce nécessaire article me rapelle a une autre nécessité:
—
CAMPAGNE URBAINE POUR LA REINTRODUCTION
DE L’HUMUS EN VILLE
Déf.:Matière brun-noir d’aspect terreux formée de débris végétaux plus
ou moins décomposés. L’humus des sous-bois. || PEDOL Mélange
d’acides organiques provenant de la décomposition des végétaux
(humus vrai).
En ville, il y a bien longtemps que le minéral a remplacé l’organique. Nos poubelles sont sur
des rails: directement de l’usine pétrochimique au supermarché, puis du caddie au camion des
éboueurs, direction l’incinérateur.
C’est le capitalisme industriel qui engraisse, au détriment
des organismes vivants tels que les champignons (moisissures), les bactéries, les lichens et
les mousses (qui indiquent les points cardinaux), les graminées (dont l’herbe), les fleurs, les
cactus, les broussailles et les ronces, les baies sauvages, les légumes, les fruits, les arbres,
les lianes…
Nous vous invitons à jeter par terre, sur le bitume, tous vos déchets organiques (trognons de
pomme, épluchures, pain rassi, feuilles mortes, cheveux, rognures d’ongles, filtres à café et
sachets de thé, brindilles et moutons de poussière) pour recréer une couche d’humus, pour
que le monde végétal colonise les villes et qu’une biosphère se développe.
CAMPAGNE URBAINE POUR LA REINTRODUCTION DE L’HUMUS EN VILLE
—
(et vive la faillite de soi !)