Mardi 31 mars, environ deux cents étudiants en lutte de l’université de Rennes II ont occupé la cours et le hall de l’UD CGT 35 pendant quelques heures afin d’interpeler les syndicalistes de la CGT sur la stratégie des journées d’action tous les un mois et demi mise en œuvre par les directions syndicales. Laquelle stratégie a manifestement œuvré à l’isolement des luttes, notamment celle des étudiants et des personnels des universités.
Nous avons commencé par une conversation nourrie avec des retraités CGT des postes et télécommunications qui étaient en réunion sur le site ainsi qu’un échange non moins nourri avec le S.O. de la CGT 35 qui n’était pas toujours disposé à la courtoisie…
Mais à part quelques bousculades, il n’y a pas eu de soucis majeurs.
Nous avons essayé autant que possible dans nos prises de paroles de ne pas prêter le flanc à l’accusation commode d’être des étudiants-donneurs-de-leçons. Il s’agissait notamment en tenant à distance un rejet pur et simple des syndicats qui voudrait faire croire à un unanimisme d’opinions et de pratiques au sein des syndicats et à l’absence de rapport entre foyer de lutte et syndicalisation.
Ceci valant conseil pour ceux qui voudraient tenter des actions similaires à venir.

Parmi les questions que nous avons adressées aux syndicalistes CGT présents à l’UD :
Pourquoi avoir espacé de près de deux mois les journés des 29 Janvier, celle du 19 Mars et maintenant celle du 1er Mai ?
Pourquoi Bernard Thibault n’évoque-t-il pas publiquement un mot d’ordre de grève générale reconductible, seule modalité d’action à même d’imposer au gouvernement Sarkozy des reculs et des propositions émanant du peuple ?
Comment Bernard Thibault peut-il déclarer qu’il faudrait « 15 millions de manifestants » pour qu’il appelle à la grève générale ?

Nous avons obtenu pour prix de notre départ un communiqué de presse griffonné à la va-vite et signé par l’UD CGT 35 qui rappelle son soutien aux personnels et aux étudiants en lutte des universités et regrette la fermeture administrative de l’université de Rennes II (décidée par la présidence). Ce qui est maigre mais n’est pas nul puisque la CGT au niveau local n’avait fait aucune espèce de déclaration de soutien au mouvement dans les universités. Mais l’essentiel se trouve sans doute moins dans ce modeste communiqué que dans la mise en visibilité publique de désaccords vis à vis de la stratégie actuelle de la CGT.

Cependant nous aurions sans doute dû avoir pour revendication un communiqué qui mette l’accent sur le fait que cette UD demande à sa direction confédérale de construire la grève générale comme l’ont fait ces dernières semaines plusieurs unions départementales, locales et syndicats CGT en France : l’intersyndicale de Haute Loire, l’UD CGT49, l’AG des militants du Havre, la CGT Michelin de Clermont, la CGT Radio France, etc

Nous appelons les étudiants et les personnels des universités et tous ceux qui le souhaitent à interpeler les sections locales des grandes organisations syndicales (CGT, CFDT, FO en particulier) sur leur attitude dans la situation actuelle par l’occupation et l’échange pacifique et éventuellement la constitution de pétitions souhaitant un appel des confédérations à la grève générale reconductible.