Selon les informations de la presse et de radio Canada, quelque 500 policiers ont été déployés sur les lieux, mais ils ont eu fort à faire pour contenir les émeutiers, qui ont mis le feu à une vingtaine d’endroits et se sont livrés à des actes de vandalisme. Six personnes ont été arrêtées.
Deux policiers ont été blessés au cours de l’opération, dont une agente qui a reçu une balle à la jambe. Un ambulancier a aussi reçu un cocktail Molotov derrière la tête. Un caméraman a été frappé au visage et des roches ont été lancées en direction de cars de reportages.
Sept voitures appartenant à des pompiers travaillant dans une caserne située près du parc ont notamment été brûlées. Une autre voiture a aussi été incendiée et le feu s’est propagé à un immeuble du boulevard Rolland.

Pendant ce temps, la famille de la victime, Freddy Villanueva, demande des explications. « Pourquoi ? Pourquoi l’agent de police avait-il besoin de le tuer », gémissait la soeur de la victime, Patricia Villanueva. « Pourquoi n’a-t-il pas fait de tirs d’avertissement ? »
Freddy Villanueva est mort samedi lorsqu’un agent de police a fait feu sur trois jeunes qui, selon la version des autorités, se seraient rués sur une policière. Deux autres personnes ont été blessées. Hospitalisés, ils sont aujourd’hui officiellement « dans un état stable » ( ?).
Selon la police, les agents, qui cherchaient à appréhender un individu recherché qu’ils venaient de repérer, auraient été encerclés par une vingtaine de jeunes dans un parc. Le jeune homme interpellé aurait été le frère de Freddy Villanueva, Danny.
Ce qui s’est passé ensuite reste confus. Selon des témoins, Freddy Villanueva aurait vivement protesté contre l’arrestation de son frère.
Les policiers prétendent évidemment avoir ouvert le feu contre des jeunes (désarmés !) pour se défendre devant leur attitude menaçante.

Mais ce qui est certain, c’est que la police canadienne est tristement célèbre pour ses brutalités (rien à voir avec l’image d’Epinal de la police montée des bandes dessinées !) ; au point que le 2 novembre 2005, le Comité des droits de l’Homme de l’ONU déclarait dans son rapport sur le Canada s’inquiéter que « la police, en particulier à Montréal, pratique des arrestations de masse de manifestants », ce qui brime la liberté d’expression et d’assemblée. Le comité invitait le Canada « à mener une enquête » sur la police de Montréal. On voit ce qu’ont donné ces tartufferies onusiennes…

A Québec, l’autre grande ville de la province canadienne du Québec, la police locale a mis en place une opération dite « Respect » ( !) pour interdire la présence de sans-abris, mendiants, et autres pauvres faisant tache, dans les rues et les parcs de la ville. Une manifestation contre la répression policière demandant l’abrogation de cette opération et la fin de la criminalisation de la pauvreté a rassemblé quelques centaines de manifestants le 7 juillet dernier.

Au Canada comme ailleurs, exploitation, impérialisme (le contingent canadien est l’un des plus importants aux côtés des soldats américains en Afghanistan) et répression vont de pair. Mais là-bas comme ici, l’oppression entraîne et entraînera inévitablement la révolte !
Police partout, justice nulle part !